La BNA a créé le compte courant islamique, le compte chèque islamique, le compte épargne islamique…
Étrange paradoxe : des produits de banque sont dédiés à ceux qui, jusqu’ici, prospéraient dans l’économie informelle, l’économie hors-la-loi, celle qui fait dans les ateliers dissimulés, dans la contrebande, dans les commerces non enregistrés… Si l’on en croit la genèse de ce projet de finance islamique, nos affairistes souterrains, entrepreneurs frauduleux et autres passeurs, qui ne déclarent ni leurs activités ni leurs employés, activeraient donc dans l’illégalité parce que leur croyance prononcée leur interdit de tremper dans les produits financiers païens.
Il n’est pas nécessaire d’être économiste pour se convaincre de l’inefficacité d’une démarche économique qui repose sur autre chose que… la logique économique. Parce que le croyant, aussi fort que soit son rigorisme religieux, est… économe, comme l’impie, l’agnostique et le libre penseur.
La question de l’attractivité de cette solution ne se pose même pas car celui, capitaliste, artisan ou ouvrier, qui s’installe dans l’informel, ne le fait parce que les formules financières institutionnelles le repoussent, mais parce que l’activité informelle, “exonérée” d’impôts, de douane, de cotisations sociales, est attrayante ! Et pour cause ! Comme relation à l’État, il n’a que des responsables et fonctionnaires corrompus à entretenir. La corruption, en rendant l’informel plus rentable que le licite, qui crée cet informel, le protège et l’encourage.
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