KHARTOUM : Des manifestations ont éclaté dans l'est du Soudan pour dénoncer l'augmentation du coût de la vie et des pillages ont eu lieu, ont affirmé le gouvernement et un groupe de militants.
Ces protestations ont débuté sur le principal marché de Gedaref (est), où les manifestants sont entrés dans les boutiques et ont bloqué les rues, selon un communiqué du gouvernement mercredi.
Des images partagées jeudi sur les réseaux sociaux montrent des pneus de voitures brûlés et des dizaines de manifestants en train de détruire des objets et d'entrer dans des magasins.
L'AFP n'a pas pu vérifier dans l'immédiat l'authenticité de ces images.
L’État de Gedaref, à la frontière avec l'Éthiopie, a indiqué mercredi dans un communiqué que les « émeutes » avaient commencé après que les conducteurs des transports publics ont changé leurs tarifs de manière non officielle.
« Les routes ont été bloquées et des actes de sabotages ont été commis », ajoute le communiqué.
Une organisation locale, « les comités de la résistance de Gedaref », a accusé jeudi sur Facebook de « pillages et de vols » des sympathisants de l'ancien président Omar el-Béchir, chassé du pouvoir en avril 2019 à la suite d'un soulèvement populaire inédit.
Depuis la chute de l'autocrate, la transition politique du Soudan est fragilisée par une importante crise économique amplifiée par la pandémie de Covid-19.
Région agricole, l'État de Gedaref est considéré comme le grenier du pays et accueille depuis novembre des milliers d'Ethiopiens fuyant les violences dans la région du Tigré.
En raison de pénuries en tous genres, les Soudanais font quotidiennement plusieurs heures de queue devant les stations-service, les fours à pain ou encore les pharmacies pour des denrées de première nécessité. Et les coupures d'électricité sont fréquentes.
Le pays est miné par une dette colossale -60 milliards de dollars (49,3 milliards d’euros) – et l'inflation a atteint 269% en décembre 2020.
Les autorités de transition, qui ont adopté le mois dernier le premier budget du pays depuis son retrait de la liste noire américaine des pays « soutenant le terrorisme », espèrent une amélioration de la situation économique.