LE CAIRE: La Ligue arabe a annoncé mardi dernier qu'elle soutenait les droits de l'Égypte et du Soudan dans le différend sur le Grand barrage de la renaissance éthiopienne (Gerd) et elle met en garde l'Éthiopie contre la montée des tensions sur cette question.
Elle déclare également que l'Éthiopie «doit agir de manière rationnelle» afin de protéger les droits égyptiens et soudanais dans ce conflit.
Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, a donné son appréciation sur le rôle joué par l'Union africaine dans le parrainage des négociations entre l'Égypte, le Soudan et l'Éthiopie concernant le Gerd.
«Nous espérons voir ces négociations atteindre leur but: un accord légal, contraignant et juste, qui tienne compte des intérêts de toutes les parties prenantes et supervise l’opération de remplissage et d’opérationnalisation du barrage, tout en respectant les droits maritimes de l’Égypte et du Soudan», explique-t-il lors de la 9e réunion de coopération générale entre la Commission de l'Union africaine et la Ligue des États arabes.
«L'Éthiopie doit agir de manière rationnelle afin de garantir les droits du Soudan et de l'Égypte dans les eaux du Nil. La Ligue arabe a l’intention de soutenir les droits de l'Égypte et du Soudan dans les eaux du Nil», ajoute-t-il.
L'Éthiopie a accusé l'Égypte et le Soudan d'entraver les négociations et elle a réagi aux rumeurs qui évoquent un conflit imminent sur les eaux du Nil.
«La prédiction du déclenchement d'une guerre sur les eaux du Nil est fausse… Ce projet est un facteur de renforcement et de développement des pays du bassin du Nil», indique de son côté le ministre éthiopien de l'Eau, de l'Irrigation et de l'Énergie, Seleshi Bekele, dans des déclarations à Al Jazeera.
Le ministère égyptien des Affaires étrangères précise que la réunion à six parties qui s’est tenue le 10 janvier dernier pour évoquer le barrage n'a donné lieu à aucun progrès, tandis que le Soudan avertit, pour sa part, que les discussions ne peuvent pas se poursuivre indéfiniment, étant donné la menace que constitue le barrage.
Le gouvernement soudanais a également mis en garde contre un deuxième remplissage du barrage avant qu'un accord ne soit conclu. Le pays a fait savoir qu'il ne pouvait accepter que soit imposée une politique menaçant, de facto, la sécurité des 20 millions de citoyens soudanais qui dépendent du Nil Bleu.
Le Soudan insiste sur la nécessité d'un accord légal contraignant sur le remplissage et l’opérationnalisation du barrage qui préserve et prenne en compte les intérêts des trois parties.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com