Au Yémen, les autorités déjouent des opérations planifiées par des houthies

Les médecins et les infirmières yéménites de Sanaa, occupée par les Houthis, ont manifesté mardi devant le bureau des Nations Unies contre la pénurie de carburant ce qui entraîne une détérioration des services de santé (Photo, AFP).
Les médecins et les infirmières yéménites de Sanaa, occupée par les Houthis, ont manifesté mardi devant le bureau des Nations Unies contre la pénurie de carburant ce qui entraîne une détérioration des services de santé (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 03 février 2021

Au Yémen, les autorités déjouent des opérations planifiées par des houthies

  • C’est la première fois que les responsables accusent la force des femmes policières houthies d'avoir orchestré des attaques
  • Des spécialistes du Yémen indiquent que la milice se sert des autorités judiciaires sous son contrôle afin de justifier le vol de propriétés

AL-MUKALLA: Les autorités yéménites ont déjoué mardi un complot pour meurtre qui ciblait des officiers de l'armée et de la police, après avoir découvert une cellule houthie constituée de huit femmes.

Les femmes se cachaient dans un nombre de demeures dans la ville de Marib au centre du Yémen lorsqu’elles ont été appréhendées, confie une source policière à Arab News. Elles prévoyaient des attaques contre des cibles locales.

L'officier, qui souhaite rester anonyme, affirme que les forces de l’ordre traquent la cellule, dont les membres sont toutes des femmes, depuis plus d'un mois. La descente policière a permis de récolter des appareils GPS et une liste de cibles sur leurs téléphones portables.

Au cours des cinq dernières années, les autorités militaires et sécuritaires ont démantelé plusieurs cellules dormantes houthies. Ces dernières se chargent de guider les missiles balistiques et des les chargés d'explosifs qui frappent des sites militaires, sécuritaires et civils dans la région très peuplée de Marib.

En septembre, un tribunal yéménite a condamné à mort cinq Houthis qui ont organisé des attaques dans des zones contrôlées par le gouvernement. Mais ce dernier incident est la première fois où les responsables accusent la force des femmes policière houthies, les tristement célèbres Zaynabéates, d'avoir orchestré des attaques dans la ville.

Les responsables houthis, qui nient les accusations, accusent le gouvernement yéménite de prendre les femmes en otage.

Pendant ce temps-là, mardi, les médias officiels yéménites ont déclaré que les Houthis de la province nord d'Amran ont confisqué plusieurs maisons et d'autres propriétés. Ceux-là appartiennent à des généraux de l'armée qui soutenaient le gouvernement yéménite et les opérations militaires dirigées par l'Arabie saoudite au Yémen.

Sous la direction de Mohammed Ali Al-Metawakel, vice-gouverneur d'Amran, un groupe de Houthis a attaqué les maisons du major général Hameed Al-Qushaibi. Ce commandant de l'armée a été tué, avec deux de ses frères, lors d’affrontements avec les Houthis en 2014 dans le quartier de Khamer.

Selon les rapports, les Houthis ont scellé les maisons, et ont écrit «confisqués par l'État» sur les murs.

Depuis leur prise de pouvoir par la force à la fin de 2014, les tribunaux contrôlés par les Houthis ont condamné à mort et confisqué les propriétés de centaines d'hommes politiques, d'agents militaires et sécuritaires et d'activistes, ainsi que de journalistes opposés au régime.

Des spécialistes du Yémen indiquent que la milice se sert des autorités judiciaires sous son contrôle afin de justifier le vol des propriétés, et fait chanter les fonctionnaires du gouvernement afin qu'ils obtempèrent.

Un responsable de la sécurité a échappé de justesse à la mort mardi, quand un engin explosif improvisé attaché à sa voiture a explosé près de la ville historique de Shibām dans la province sud-est de Hadramaout, ont déclaré des responsables locaux à Arab News.

Le chef de la sécurité de la région de Shibām, le colonel Ahmed Nasher, conduisait son véhicule sur la route principale entre Seiyun et Shibām lorsque l’engin a explosé, secouant les maisons du secteur.

Personne n'a revendiqué l'attentat, mais les autorités locales de Hadramaout ont auparavant accusé les membres d'Al-Qaïda et de Daech d'avoir organisé des attaques similaires.

En mai, l'ancien chef de la sécurité de la région de Shibām, Saleh bin Ali Jaber, et quatre de ses gardes du corps, ont été tués lors d'une attaque semblable à proximité de la vieille ville.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".