Annuler les sanctions contre les Houthis, «une invitation au terrorisme iranien»

Annuler la désignation terroriste de la milice houthie est aussi envisagé (Photo, AFP).
Annuler la désignation terroriste de la milice houthie est aussi envisagé (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 29 janvier 2021

Annuler les sanctions contre les Houthis, «une invitation au terrorisme iranien»

  • L’ancien envoyé de l'administration Trump au Moyen-Orient affirme que suspendre les sanctions de Pompeo entraînerait une augmentation des attaques contre les pays du Golfe
  • «Que les Houthis soient la création de la République islamique est incontestable»

CHICAGO: La décision du président américain, Joe Biden, de suspendre quelques-unes des sanctions contre la milice houthie au Yémen a suscité de vives inquiétudes quant à une éventuelle escalade des attaques terroristes sous instigation iranienne.

Le Trésor américain a révélé lundi que les sanctions annoncées par l'ancien secrétaire d'État américain Mike Pompeo, l'une des dernières actions de l'administration Trump, seraient suspendues pendant un mois. Elles doivent faire l’objet d’une analyse approfondie de la part du nouveau secrétaire d'État, Anthony Blinken.

Annuler la désignation terroriste de la milice houthie est aussi envisagé.

Toutefois, Blinken n'a pas publié de déclaration sur la décision, qui a été divulguée à certaines agences de presse. Tous les communiqués de Pompeo ont été supprimés du site Web du département d'État et archivés, ce qui les rend inaccessibles au public.

Selon certains observateurs, Biden pourrait utiliser la décision afin d’encourager les négociations avec l'Iran au moment où son administration veut rétablir l'accord du Plan d'action global conjoint (PAGC). Trump avait retiré les États-Unis de l’entente.

Néanmoins, Jason Greenblatt, ancien envoyé de l'administration Trump au Moyen-Orient, a déclaré à Arab News que suspendre les sanctions de Pompeo entraînerait une augmentation des attaques contre les pays du Golfe.

«Ces assassins terroristes financés par l'Iran attaquent nos amis et nos alliés, comme l'Arabie saoudite, et causent d'énormes souffrances au Yémen», rappelle l’envoyé. Il a défendu les sanctions de Pompeo, et les a qualifiées de «justes et convenables». Il ajoute que la situation est «identique à celle de Gaza avec le Hamas, financé par l'Iran, et le Djihad islamique palestinien qui tous deux attaquent Israël et font vivre un calvaire aux Palestiniens. C'est une erreur de la part de l'administration Biden de ne pas appeler les Houthis par ce qu'ils sont réellement: des terroristes purs et simples».

La demande de suspendre les sanctions a été lancée par des ONG et des organismes d'aide humanitaire qui travaillent sur le terrain dans ce pays ravagé par la guerre. Ils craignent d'être ciblés pour le soutien qu’ils offrent.

La désignation des Houthis comme «organisation terroriste étrangère» ne fait qu’entraver le travail humanitaire, selon eux.

Les partisans de la désignation soutiennent cependant que la levée des sanctions permettra à l'Iran d'étendre sa base dans le Golfe, ce qui amènera davantage d'attaques terroristes similaires aux frappes répétées de missiles et de drones des Houthis dirigés contre Riyad la semaine dernière.

De nombreux dissidents iraniens, anciennes victimes des mollahs qui détiennent le pouvoir en Iran, se sont insurgés contre la nouvelle. Les chefs de l’opposition en exil ont fait part de leur choc face à la suspension des sanctions, et ont exhorté Biden à maintenir la désignation des Houthis comme organisation terroriste.

«Que les Houthis soient la création de la République islamique est incontestable. Les mollahs n’ont jamais cessé de leur offrir une formation idéologique, militaire et terroriste depuis le début des années 1990», avoue l’un des leaders sous le couvert de l’anonymat.

«L'Iran fournit aux Houthis des armes, des missiles, des drones et d'autres armes meurtrières qui prolonge encore ce conflit meurtrier et tragique. Donner une légitimité aux Houthis ne fera donc que miner la stabilité de la région du Moyen-Orient et encourager les Houthis à s'engager dans de nouvelles agressions, dont les principales victimes sont le peuple yéménite.»

Biden a fait campagne autour de la promesse de réintégrer le PAGC et de rétablir les relations avec l'Iran, en échange d’une promesse de Téhéran d'éliminer totalement son stock d'uranium moyennement enrichi et de réduire son stock d'uranium faiblement enrichi. Mais Trump, comme d'autres politiciens, a accusé l'Iran de construire secrètement un arsenal nucléaire.

Greenblatt décrit la situation comme une «bataille du bien contre le mal». Il ajoute: «Nous détourner de la vérité n’est pas productif. Nous devons toujours soutenir nos amis et alliés tels que l’Arabie saoudite.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le cabinet saoudien passe en revue les préparatifs du Hajj et la situation régionale actuelle

Le prince héritier Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
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  • Le prince héritier Mohammed ben Salmane a ordonné aux autorités d'assurer des préparatifs de haut niveau pour le Hajj et des services aux pèlerins
  • Le cabinet a souligné les exportations non pétrolières record et a salué l'ascension mondiale de l'Arabie saoudite en matière de gouvernance numérique et de transparence des données ouvertes

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Djeddah, qui a examiné les préparatifs du Hajj et la situation régionale actuelle, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Le prince héritier a salué les pèlerins musulmans qui ont commencé à affluer vers le Royaume depuis divers pays pour accomplir le Hajj cette année.

Il a également demandé aux autorités compétentes de travailler avec le plus haut niveau d'efficacité et d'excellence dans la mise en œuvre des plans de sécurité, de prévention et d'organisation pour servir les invités du pèlerinage.

Le prince héritier a également pris connaissance des rapports sur les performances record des exportations non pétrolières du royaume en 2024 et de leur trajectoire ascendante continue. Ces rapports reflètent l'accélération des mesures visant à diversifier les sources de revenus et d'investissement dans l'économie saoudienne, conformément à la Vision 2030.  

Les ministres ont également noté les avancées de l'Arabie saoudite en matière de gouvernance numérique, notamment sa première place régionale pour la troisième année dans l'indice des services d'administration en ligne des Nations unies, et son bond de 92 places dans l'inventaire mondial des données ouvertes.

En ce qui concerne les questions régionales, le cabinet a réitéré l'appel du Royaume à la désescalade dans les zones de conflit, a condamné les frappes israéliennes sur la Syrie, a exhorté à mettre fin à la guerre au Soudan par une solution politique locale. Il a également réaffirmé son soutien à la solution des deux États comme moyen de parvenir à une paix durable en Palestine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: un mort dans une frappe israélienne sur un véhicule à Saïda dans le sud

Des pompiers éteignent les flammes d'une voiture incendiée par un drone israélien dans le village de Kfar Roumman, au sud du Liban, le 6 mai 2025. (AFP)
Des pompiers éteignent les flammes d'une voiture incendiée par un drone israélien dans le village de Kfar Roumman, au sud du Liban, le 6 mai 2025. (AFP)
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  •  Un média d'Etat libanais a indiqué qu'une frappe de drone israélien mercredi sur une voiture avait fait un mort à Saïda, principale ville du sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah

SAIDA: Un média d'Etat libanais a indiqué qu'une frappe de drone israélien mercredi sur une voiture avait fait un mort à Saïda, principale ville du sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah.

Selon l'Agence nationale d'information Ani, "un drone ennemi a visé à l'aube une voiture (...) près de la mosquée de l'imam Ali dans la ville de Saïda, faisant un mort".

Selon un photographe de l'AFP sur place, la frappe a perforé le toit de la voiture.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah très affaibli par la guerre. Ce dernier affirme, lui, respecter le cessez-le-feu.

Le 18 avril, l'armée israélienne avait annoncé avoir "éliminé" un membre du Hezbollah dans la région de Saïda, qui était, selon elle, "responsable, entre autres, du déploiement des systèmes de communication du Hezbollah dans tout le Liban".

Certaines frappes israéliennes visent parfois également des membres du Hamas au Liban, mouvement islamiste palestinien contre lequel Israël est en guerre dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, et d'autres organisations alliées.

Le 4 avril, Israël avait annoncé avoir tué "Hassan Farhat, commandant de la section ouest du Hamas au Liban" à Saïda. Le Hamas avait ajouté que sa fille et son fils, membre lui aussi de la formation palestinienne, avaient été tués.

Au début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, son fief, affirmant agir ainsi en soutien aux Palestiniens.

Le Liban presse notamment les Etats-Unis et la France, garants de l'accord de cessez-le-feu, de contraindre Israël à cesser ses attaques et se retirer des cinq positions frontalières dans lesquels il s'est maintenu. L'Etat libanais assure respecter ses engagements et accuse Israël de ne pas en faire de même.


Abbas attendu le 21 mai au Liban pour discuter des camps des réfugiés palestiniens

Des Palestiniens célèbrent la déclaration de cessez-le-feu à Gaza dans le camp de réfugiés d'Ain el-Helweh, à la périphérie du port de Sidon, dans le sud du Liban, le 15 janvier 2025. (AFP)
Des Palestiniens célèbrent la déclaration de cessez-le-feu à Gaza dans le camp de réfugiés d'Ain el-Helweh, à la périphérie du port de Sidon, dans le sud du Liban, le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président palestinien Mahmoud Abbas est attendu le 21 mai à Beyrouth pour discuter de "l'extension de l'autorité" du pouvoir libanais aux camps des réfugiés palestiniens échappant à son contrôle
  • Quelque 250.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban dans ces camps surpeuplés

BEYROUTH: Le président palestinien Mahmoud Abbas est attendu le 21 mai à Beyrouth pour discuter de "l'extension de l'autorité" du pouvoir libanais aux camps des réfugiés palestiniens échappant à son contrôle, a indiqué mardi à l'AFP un responsable gouvernemental.

Quelque 250.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban dans ces camps surpeuplés où sont présents le Fatah de Mahmoud Abbas mais également le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens.

Dans une interview le 30 avril, le président libanais Joseph Aoun avait indiqué que les autorités œuvraient "pour retirer les armes lourdes et moyennes de l'ensemble du territoire libanais" et qu'il devrait évoquer le désarmement des camps palestiniens avec Mahmoud Abbas.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, avait de son côté souligné "la nécessité de remettre les armes illégales (à l'Etat) et de ne pas permettre au Hamas ou à d'autres factions de compromettre la stabilité" du pays.

Le bureau du président palestinien a confirmé la visite de Mahmoud Abbas au Liban le 21 mai, après que les autorités libanaises avaient arrêté des membres du Hamas accusés de tirs de roquettes vers Israël malgré le cessez-le-feu en vigueur.

Selon le responsable gouvernemental libanais qui a requis l'anonymat, Mahmoud Abbas va évoquer avec les dirigeants libanais "les modalités de l'extension de l'autorité de l'Etat à l'ensemble du territoire libanais, dont les camps palestiniens".

En vertu d'un accord de longue date, la sécurité dans les camps de réfugiés palestiniens est assurée par des factions palestiniennes, et l'armée libanaise n'y pénètre pas.

Le Hamas est l'allié du Hezbollah pro-iranien au Liban, qu'un conflit meurtrier a opposé à l'armée israélienne dans le sillage de la guerre entre le mouvement palestinien et Israël à Gaza.

Pendant la guerre au Liban, à laquelle un cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre, le Hamas avait revendiqué des tirs de roquettes sur Israël depuis ce pays.

A la suite de nouveaux tirs non revendiqués à deux reprises fin mars, plusieurs membres du Hamas soupçonnés d'être impliqués dans ces attaques ont été arrêtés par l'armée libanaise ou ont été remis par le mouvement palestinien aux autorités libanaises.

Israël avait riposté à ces tirs en bombardant la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.

Début mai, le Haut conseil de défense, plus haute instance de sécurité au Liban, avait mis en garde le Hamas contre l'utilisation du territoire libanais pour bombarder Israël.

La dernière visite du président de l'Autorité palestinienne au Liban remonte à février 2017.