AL-MUKALLA: Le gouvernement yéménite et ses ambassadeurs ont lancé une campagne diplomatique afin de convaincre le monde de désigner le mouvement houthi comme une organisation terroriste, ce qui mettrait un terme, insistent-ils, à leurs attaques à l'intérieur et à l'extérieur du Yémen, en plus de préparer le terrain pour la paix.
Selon l'agence de presse officielle SABA, le premier ministre Maeen Abdelmalik Saeed a déclaré lors d'une vidéoconférence avec les ambassadeurs de l'UE au Yémen que l'Union devrait suivre l'exemple des États-Unis au sujet de la désignation. Il estime que ceci arrêterait les perpétuelles objections des Houthis face aux efforts de paix, et ferait obstacle à l’Iran.
Le premier ministre a réitéré les promesses de son gouvernement, et qui avait dit vouloir atténuer les effets de la désignation sur les activités humanitaires dans les zones contrôlées par les Houthis.
Le ministre des Affaires étrangères du Yémen, Ahmed Awad ben Moubarak, a fait écho à ces propos et a exhorté la Mauritanie et les autres pays à qualifier les Houthis d'organisation terroriste. Il souligne par ailleurs que la désignation américaine s'inscrit dans un contexte de pression croissante de la communauté internationale sur les rebelles, dans le but d’accepter les initiatives de paix et cesser d’alimenter la violence au Yémen et dans la région, ainsi qu’abandonner les projets «destructeurs» de l'Iran.
Lors d'un appel téléphonique avec le ministre mauritanien des Affaires étrangères et l'ancien envoyé de l'ONU au Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, Ben Moubarak a exhorté la Mauritanie et autres pays «frères» à imposer des sanctions aux Houthis de manière à freiner leurs abus à l’encontre du Yémen.
Le Conseil de la Choura du Yémen a incité la communauté internationale à suivre la décision des États-Unis, affirmant que cette désignation limiterait le champ d’action des Houthis et conduirait, sans aucun doute, à la paix et à la stabilité dans le pays.
La présidence du Conseil de la Choura a souligné «l’importance, la légitimité et la précision de la décision de l’administration américaine de classer la milice houthie comme un groupe terroriste».
Les ambassadeurs du Yémen ont aussi cherché à convaincre leurs pays hôtes de qualifier les Houthis comme une organisation terroriste.
Sur les réseaux sociaux, des dizaines de militants, de politiciens et de militaires yéménites, de journalistes et d'anciens prisonniers ont lancé une campagne qui expose les crimes houthis.
«Les Houthis et Daech sont deux visages d'un même mal», affirme Samera Al-Houri, victime d'enlèvement par les Houthis. La femme a partagé les photos de ses ravisseurs, qui l'ont torturée.
Les forces gouvernementales yéménites ont pris le contrôle lundi d’un point stratégique dans la ville portuaire d’Aden, la capitale provisoire du pays, qui était sous l’emprise du Conseil de transition du Sud (CTS) indépendantiste, selon les médias locaux.
Pour la première fois en deux ans, les Forces présidentielles de protection ont pris le contrôle d’un site militaire près de la forteresse historique de Sira après le retrait des séparatistes, en vertu des termes de l’Accord de Riyad.
Au cours de la cérémonie de passation des pouvoirs à laquelle ont participé des commandants militaires locaux et des officiers militaires saoudiens à Aden, le brigadier Fadhel Al-Darae, chef d'état-major de la 1re brigade de la protection présidentielle, a exhorté les Yéménites à unifier les efforts militaires de manière à vaincre les miliciens soutenus par l'Iran. «Nous sommes tous frères et collègues. Nos armes doivent être pointées sur une seule cible et un seul ennemi, qui est le Houthi », a souligné Al-Darae.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com