Sonia Hafaiedh, fer de lance du design tunisien

Sonia Hafaiedh crée la Tunisia Design Organization, une association à but non lucratif, puis la Tunisia Design Week, un salon dédié à l’objet contemporain mais aussi à l’architecture (Photo Sana ben Ayed)
Sonia Hafaiedh crée la Tunisia Design Organization, une association à but non lucratif, puis la Tunisia Design Week, un salon dédié à l’objet contemporain mais aussi à l’architecture (Photo Sana ben Ayed)
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Publié le Mercredi 20 janvier 2021

Sonia Hafaiedh, fer de lance du design tunisien

  • «J’ai comme projet de transformer la Tunisia Design Week en un incubateur de talents»
  • Membre du Young Designer Circle, Sonia Hafaiedh est une entrepreneure au service du design tunisien

PARIS: Après des études universitaires en comptabilité et audit en France, Sonia Hafaiedh a choisi de se consacrer à sa passion à son retour en Tunisie: le design et la mode. Un choix de carrière qui s’explique par son souhait de se mettre à son compte et de mettre en lumière les talents locaux. Arab News en français s’est entretenu avec l’entrepreneure.  

Petit à petit, Sonia Hafaiedh a acquis une réelle connaissance du milieu de la mode et du design. Elle a travaillé dans différents domaines – éditrice d’un blog dès 2008, rédactrice mode pour un magazine français, consultante pour le groupe Moncler à Milan – avant de fonder son propre cabinet de conseil en design entre l’Espagne et la Tunisie. 

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Le premier salon de la Tunisian Design Week s’est tenu du 25 au 27 octobre 2019 dans un hangar au port de la Goulette, mis à disposition par le ministère des Transports (Photo, Fournie)

C’est en se rendant au salon Art Basel à Miami que l’entrepreneure a eu l’idée d’exporter ce concept en Tunisie. Ce fut pour elle l’occasion d’appliquer la maxime: «Penser global, agir local.» 

Elle crée donc la Tunisia Design Organization, une association à but non lucratif, puis la Tunisia Design Week, un salon dédié à l’objet contemporain mais aussi à l’architecture. «L’objectif initial était de faire connaître le savoir-faire ainsi que le design contemporain tunisiens à l’échelle internationale.»  

Tunisian Design Week  

Le premier salon de la Tunisian Design Week s’est tenu du 25 au 27 octobre 2019 dans un hangar au port de la Goulette, mis à disposition par le ministère des Transports. «J’ai pu modifier à ma guise un hangar de 4 000 mètres carrés et y laisser s’exprimer toute ma créativité. Chaque designer bénéficiait d’un stand de 9 mètres carrés.» Sous l’égide de trois ministères clés – Culture, Transports et Tourisme – ainsi que de la délégation de l’Union européenne (UE) en Tunisie, la première édition a tenu toutes ses promesses en attirant plus de 2 000 personnes et en accordant aux designers une couverture médiatique locale et internationale. 

Forte de ce succès, Sonia Hafaiedh a souhaité que les trois gagnants exposent leurs objets au célèbre Ventura Centrale à Milan. Toutefois, l’événement 2020 a été annulé en raison de la pandémie de covid-19. Les conditions sanitaires ont conduit l’entrepreneure à innover pour maintenir la seconde édition de la Tunisian Design Week, cette fois-ci virtuelle et digitale. Du 10 au 13 décembre 2020, dix designers ont pu exposer leur objet phare au sein d’une boîte interactive. Le jury prestigieux comptait notamment deux visages emblématiques du design marocain et tunisien: Hicham Lahlou, conseiller pour l’Afrique auprès de l’Organisation mondiale du design, et Hajer Azzouz, fondatrice de la Maison de la plage à Tunis.  

Pour la troisième édition, l’entrepreneure souhaite encore innover. «J’ai comme projet de transformer la Tunisia Design Week en un incubateur de talents. L’idée est de repérer les designers de tout le pays à leurs débuts afin de leur accorder une formation appropriée et de leur donner la possibilité d’exposer dans le Salon. Toutefois, nous manquons de moyens.» 

Reconnaissance internationale 

Dans son discours, prononcé à l’occasion de l’ouverture de la première édition de la Fashion Design Week, Sonia Hafaiedh avait choisi de mettre l’accent sur la nécessité de promouvoir le women empowerment («autonomisation des femmes») en aidant les femmes à développer leur pouvoir d’agir. Le bureau exécutif de la Tunisia Design Week est ainsi exclusivement féminin. Les deux autres membres sont l’architecte d’intérieur Basma Dellagi al-Cadhi et l’architecte d’intérieur et talentueuse designer Sarra Hafaiedh. «Ce n’est cependant pas toujours facile de s’imposer en tant que femme et jeune dans des milieux où les hommes dominent.»  

Du 10 au 13 décembre 2020, dix designers ont pu exposer leur objet phare au sein d’une boîte interactive (Photo, Fournie)
Les conditions sanitaires ont conduit l’entrepreneure à innover pour maintenir la seconde édition de la Tunisian Design Week, cette fois-ci virtuelle et digitale. Du 10 au 13 décembre 2020, dix designers ont pu exposer leur objet phare au sein d’une boîte interactive (Photo, Fournie)

Son action et son talent lui ont valu d’être repérée. Elle vient ainsi de rejoindre le très prestigieux et sélect Young Designer Circle, un think tank international rattaché à l’Organisation mondiale du design. Ce cercle de réflexion a comme mission de promouvoir le design afin d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.  

Face à son éloquence et à son charisme, une interrogation naturelle a émergé au cours de l’entretien. Souhaite-t-elle s’engager en politique ? «J’ai été courtisée par un parti politique lors des dernières élections législatives. Mais j’avais des divergences sur certains points. Je ne souhaite pas m’engager dans l’immédiat. Mais je pense rejoindre prochainement un parti naissant qui correspond pleinement à mes idées et aspirations.» 

Raison de plus pour retenir le nom de Sonia Hafaiedh. 


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).