Il y a quelques jours, l’espace culturel l’Acropolium de Carthage a été mis sous scellés et son occupant évacué par la force publique. Après vingt-cinq ans consacrés à la promotion culturelle de haute facture et après avoir misé sur la musique classique, l’Acropolium ira grossir les rangs du stock des monuments gérés par l’Etat et dont tout le monde connaît le devenir à l’instar de Dar Boukhris, du palais de Borj El Baccouche, du Palais d’El Mhamedia, de Dar El Bey à Hammam-Lif, de dizaines d’autres bâtiments à la Medina de Tunis en plus des 30 000 sites répartis dans tout le pays.
Le promoteur du site se voit ainsi expulser comme un «voyou » qui ne veut pas payer son loyer. Au grand dam de Mustapha Okby, l’homme qui, comme dans un conte de fées, a tout fait pour sauver un monument en péril et le convertir en espace culturel, la justice a tranché une simple affaire foncière sans avoir mis en perspective la dimension culturelle du projet. C’est ainsi que naissent et périssent les espaces culturels en Tunisie.
L’Acropolium de Carthage a été mis sous scellés et fermé à jamais. L’information s’est répandue comme une traînée de poudre et a envahi les réseaux sociaux. Des sympathisants se sont mobilisés spontanément pour revendiquer le maintien de l’espace en activité. Force est de reconnaître que le moment était mal choisi pour le ministère des Affaires culturelles pour exécuter par la force le verdict de la Cour. Car tout le monde sait que durant cette pandémie, le secteur culturel a été fortement éprouvé. Que les entreprises culturelles tirent le diable par la queue. Et que l’Etat se doit de les soutenir. Mais au lieu de prêter main-forte aux entrepreneurs culturels, voilà que l’Etat a choisi de les écorcher vifs.
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