L'ex-ministre MoDem Sarah El Haïry nommée Haut commissaire à l'Enfance

L'ancienne ministre chargée de l'Enfance et figure du MoDem Sarah El Haïry a été nommée Haut commissaire à l'Enfance, a annoncé mercredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas lors du compte rendu du conseil des ministres. (AFP)
L'ancienne ministre chargée de l'Enfance et figure du MoDem Sarah El Haïry a été nommée Haut commissaire à l'Enfance, a annoncé mercredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas lors du compte rendu du conseil des ministres. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 05 mars 2025

L'ex-ministre MoDem Sarah El Haïry nommée Haut commissaire à l'Enfance

  • De nombreux dossiers attendent l'ancienne députée de Loire-Atlantique. Interrogée à ce sujet à l'Assemblée nationale en février, sa ministre de tutelle Catherine Vautrin avait notamment évoqué "la politique de prévention des violences faites aux enfants"
  • L'aide sociale à l'enfance (Ase) est quant à elle exsangue, frappée par un manque de professionnels et de moyens qui s'est accompagné de plusieurs drames humains ces dernières années

PARIS: L'ancienne ministre chargée de l'Enfance et figure du MoDem Sarah El Haïry a été nommée Haut commissaire à l'Enfance, a annoncé mercredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas lors du compte rendu du conseil des ministres.

A 35 ans, Sarah El Haïry renoue avec des sujets dont elle s'était brièvement occupée en tant que ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles, sous le gouvernement Attal, entre février et septembre 2024.

De nombreux dossiers attendent l'ancienne députée de Loire-Atlantique. Interrogée à ce sujet à l'Assemblée nationale en février, sa ministre de tutelle Catherine Vautrin avait notamment évoqué "la politique de prévention des violences faites aux enfants", "la question de l'adoption", la politique "de soutien à la parentalité", la "stratégie d'usage des écrans" ou encore le service public de la petite enfance.

L'aide sociale à l'enfance (Ase) est quant à elle exsangue, frappée par un manque de professionnels et de moyens qui s'est accompagné de plusieurs drames humains ces dernières années.

La création du poste de Haut commissaire à l'Enfance avait été promise par Emmanuel Macron en décembre 2024, en réponse aux critiques soulevées par l'absence d'un ministère de plein exercice dédié à cette question au sein du gouvernement Bayrou.

Ce nouveau poste n'a pour autant pas éteint les inquiétudes des associations qui craignent que le cadre retenu par l'exécutif n'apporte pas la même garantie "en matière de prérogatives gouvernementales ou dans les moyens humains et financiers pour mener des politiques ambitieuses".

Or, l’état des lieux "fait froid dans le dos", ont souligné une centaine d'entre elles dans une tribune publiée en février. "Plus de trois millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté, au moins 2.000 d’entre eux vivent à la rue et 40.000 dans des hébergements d’urgence, des milliers d’enfants restent non scolarisés (...) 1,6 million d’enfants et d’adolescents souffrent de troubles psychiques et des milliers de mineurs isolés restent sans protection".

Selon le décret publié au Journal officiel, le Haut commissaire à l'Enfance apporte "son concours à la définition, la coordination, la promotion, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques conduites en matière d'enfance, en particulier en matière de protection de l'enfance, de santé de l'enfant, de soutien à la parentalité, d'adoption, de petite enfance et d'accueil du jeune enfant".

Il contribue "également à l'élaboration et à la mise en œuvre des politiques conduites à l'égard des professionnels de l'enfance" et est notamment chargé d'organiser "la concertation avec les acteurs du secteur et de coordonner au niveau interministériel la politique de l'enfance."

 


Accord migratoire France-Algérie: le Sénat se divise entre dénonciation et renégociation, comme l'exécutif

Sur fond de tensions entre la France et l'Algérie, le Sénat a débattu mardi de l'accord migratoire de 1968 entre les deux pays, affichant les mêmes divisions qu'au sein de l'exécutif entre partisans d'une renégociation diplomatique et représentants d'une ligne dure prête à le dénoncer. (AFP)
Sur fond de tensions entre la France et l'Algérie, le Sénat a débattu mardi de l'accord migratoire de 1968 entre les deux pays, affichant les mêmes divisions qu'au sein de l'exécutif entre partisans d'une renégociation diplomatique et représentants d'une ligne dure prête à le dénoncer. (AFP)
Short Url
  • Le président de la République a assuré qu'il était "favorable, non pas à dénoncer, mais à renégocier" l'accord de 1968 qui donne un statut particulier aux Algériens en France, ex-puissance coloniale, en matière de circulation, de séjour et d'emploi
  • Or son Premier ministre François Bayrou était allé plus loin en menaçant de "dénoncer" cet accord si, dans six semaines, l'Algérie ne reprenait pas ses ressortissants en situation irrégulière

PARIS: Sur fond de tensions entre la France et l'Algérie, le Sénat a débattu mardi de l'accord migratoire de 1968 entre les deux pays, affichant les mêmes divisions qu'au sein de l'exécutif entre partisans d'une renégociation diplomatique et représentants d'une ligne dure prête à le dénoncer.

A la demande des Républicains, première force du Sénat, les groupes politiques de la chambre haute ont donné leur sentiment sur un dossier sensible au cœur de l'actualité, alors qu'Emmanuel Macron et différents ministres du gouvernement ont soufflé le chaud et le froid sur le sujet ces derniers jours.

Le président de la République a assuré qu'il était "favorable, non pas à dénoncer, mais à renégocier" l'accord de 1968 qui donne un statut particulier aux Algériens en France, ex-puissance coloniale, en matière de circulation, de séjour et d'emploi.

Or son Premier ministre François Bayrou était allé plus loin en menaçant de "dénoncer" cet accord si, dans six semaines, l'Algérie ne reprenait pas ses ressortissants en situation irrégulière.

Cette ligne, celle du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, a été défendue majoritairement au Sénat lors d'un débat sans vote, au sein du groupe LR et d'une partie de ses alliés centristes.

"Cet accord, c'est un traitement de faveur pour les Algériens", a regretté la sénatrice LR Muriel Jourda, dénonçant un "système totalement déséquilibré dans lequel nous, nous avons des dispositions qui sont favorables à l'Algérie".

"Rapprocher la situation algérienne du droit commun serait tout simplement l'expression de notre volonté souveraine", a renchéri Olivier Bitz (Horizons).

Ces deux sénateurs avaient cosigné ces derniers jours un rapport sénatorial intégrant cette proposition, qui avait suscité la vive opposition de la gauche.

L'accord migratoire est "indispensable, indissociable de l'histoire singulière qui lie notre pays à l'Algérie", a ainsi appuyé la socialiste Corinne Narassiguin, favorable à une renégociation "dans le cadre d'un accord exigeant et respectueux". "La population algérienne n'a pas à payer pour l'attitude de son gouvernement", a-t-elle ajouté, quand l'écologiste Akli Mellouli a reproché à la droite "les calculs politiciens du moment".

Le ministre délégué à l'Europe, Benjamin Haddad, a lui tenté de résumer la position du gouvernement: "une renégociation" mais des "rapports de force assumés" pour "défendre nos intérêts".

Ce débat fait également suite à la visite du président du Sénat Gérard Larcher au Sahara occidental, territoire où l'Algérie soutient les indépendantistes du Polisario contre le Maroc. Le Sénat algérien avait par la suite annoncé suspendre ses relations avec la Haute Assemblée française pour protester contre cette venue.

 


Situation internationale: Macron s'adressera aux Français à 20h

Emmanuel Macron s'adressera aux Français à 20h dans une allocution en rapport avec l'Ukraine et la situation internationale, a annoncé le président mercredi matin sur X. (AFP)
Emmanuel Macron s'adressera aux Français à 20h dans une allocution en rapport avec l'Ukraine et la situation internationale, a annoncé le président mercredi matin sur X. (AFP)
Short Url
  • "Mes chers compatriotes, dans ce moment de grande incertitude où le monde est confronté à ses plus grands défis, je m'adresserai à vous ce soir à 20h", écrit-il
  • Après l'annonce dans la nuit de Donald Trump indiquant avoir reçu une lettre de Volodymyr Zelensky, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, a salué mercredi sur LCI "une reprise du dialogue"

PARIS: Emmanuel Macron s'adressera aux Français à 20h dans une allocution en rapport avec l'Ukraine et la situation internationale, a annoncé le président mercredi matin sur X.

"Mes chers compatriotes, dans ce moment de grande incertitude où le monde est confronté à ses plus grands défis, je m'adresserai à vous ce soir à 20h", écrit-il.

Mardi soir, le chef de l'Etat avait salué la volonté de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky "de réengager le dialogue avec les États-Unis" et redit "la détermination de la France à travailler avec toutes les parties prenantes à la mise en œuvre d'une paix solide et durable en Ukraine".

Après l'annonce dans la nuit de Donald Trump indiquant avoir reçu une lettre de Volodymyr Zelensky, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, a salué mercredi sur LCI "une reprise du dialogue".

"C'est heureux car personne n'a intérêt à couper les liens avec les États-Unis. Dans ce cadre-là, et dans le cadre de l'accord sur les minerais qui semble arriver, nous aurons peut-être des conditions qui nous permettront d'avoir une paix durable et robuste. C'est ce que veulent les Européens", a-t-elle ajouté.


La suspension de l'aide à l'Ukraine par Washington éloigne la paix, selon un ministre français

En amont de ce sommet extraordinaire, le chef de l'État Emmanuel Macron a réuni mardi matin à l'Élysée le premier ministre François Bayrou et plusieurs ministres sur les questions de défense et l'Ukraine, dont Benjamin Haddad, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, Sébastien Lecornu (Armées) et Éric Lombard (Economie et Finances), a-t-on appris auprès de la présidence. (AFP)
En amont de ce sommet extraordinaire, le chef de l'État Emmanuel Macron a réuni mardi matin à l'Élysée le premier ministre François Bayrou et plusieurs ministres sur les questions de défense et l'Ukraine, dont Benjamin Haddad, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, Sébastien Lecornu (Armées) et Éric Lombard (Economie et Finances), a-t-on appris auprès de la présidence. (AFP)
Short Url
  • Le président américain a ordonné lundi une "pause" dans l'aide militaire des États-Unis à l'Ukraine, après avoir reproché au dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky de s'être montré irrespectueux et de manquer de gratitude envers le gouvernement américain
  • "Si on veut mettre fin à cette guerre (...)" avec "notre objectif d'obtenir une paix durable avec des garanties de sécurité solides et bien, il faut mettre la pression sur l'agresseur qui est la Russie et non pas sur l'Ukraine"

PARIS: La décision de Donald Trump de suspendre l'aide militaire des États-Unis à l'Ukraine, en guerre contre la Russie, éloigne la paix entre les deux pays, a estimé mardi le ministre français chargé de l'Europe Benjamin Haddad sur la chaîne de télévision France 2.

"Une décision de suspension des armes à l'Ukraine, est-ce qu'elle renforce la paix ou est-ce qu'elle l'éloigne?", a-t-il interrogé. "Elle l'éloigne parce qu'elle ne ferait que renforcer la main de l'agresseur sur le terrain qui est la Russie", a-t-il ajouté.

"Il ne faut jamais l'oublier: il y a un agresseur dans cette guerre qui est la Russie et l'Ukraine se défend courageusement depuis trois ans", a-t-il également déclaré.

Le président américain a ordonné lundi une "pause" dans l'aide militaire des États-Unis à l'Ukraine, après avoir reproché au dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky de s'être montré irrespectueux et de manquer de gratitude envers le gouvernement américain pour ses efforts visant à mettre fin au conflit entre l'Ukraine et la Russie.

"Si on veut mettre fin à cette guerre (...)" avec "notre objectif d'obtenir une paix durable avec des garanties de sécurité solides et bien, il faut mettre la pression sur l'agresseur qui est la Russie et non pas sur l'Ukraine comme on a l'air de le voir depuis déjà quelques semaines", a également réagi Benjamin Haddad, en référence à l'altercation entre le président américain et son homologue ukrainien vendredi dernier.

Il a en outre estimé que dans un contexte où les États-Unis se désintéressent de l'Ukraine, "c'est un moment de responsabilité pour les Européens".

"Nous aurons cette semaine, jeudi à Bruxelles, un conseil" des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne qui "sera historique et décisif", a poursuivi le ministre.

Ce conseil "va nous permettre à la fois d'annoncer des mesures financières pour renforcer notre défense européenne" et "bien sûr pour continuer à soutenir les Ukrainiens, pour les mettre dans le rapport de force le plus favorable possible" pour "aborder la négociation et obtenir une paix durable", a-t-il assuré.

En amont de ce sommet extraordinaire, le chef de l'État Emmanuel Macron a réuni mardi matin à l'Élysée le premier ministre François Bayrou et plusieurs ministres sur les questions de défense et l'Ukraine, dont Benjamin Haddad, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, Sébastien Lecornu (Armées) et Éric Lombard (Economie et Finances), a-t-on appris auprès de la présidence.