La France a perdu son « statut indemne » à la suite de la détection d'un deuxième foyer de grippe aviaire

En France, où quelque 3,3 millions d'animaux ont été abattus depuis le 1er août, le gouvernement se fixe comme objectif de lancer la première vaccination de volailles à l'automne 2023 (Photo, AFP).
En France, où quelque 3,3 millions d'animaux ont été abattus depuis le 1er août, le gouvernement se fixe comme objectif de lancer la première vaccination de volailles à l'automne 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 30 décembre 2024

La France a perdu son « statut indemne » à la suite de la détection d'un deuxième foyer de grippe aviaire

  • deux nouveaux foyers d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) ont été détectés dans l'Eure et le Calvados, entraînant la perte du « statut indemne » de grippe aviaire, à peine retrouvé par la France.
  • Selon la presse locale, l'ensemble des volailles (environ 500 poules, pintades et chapons élevées en bâtiment) doit être abattu mardi 31 décembre, après la publication de l'arrêté de déclaration d'infection par la préfecture.

PARIS : Fin décembre, deux nouveaux foyers d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) ont été détectés dans l'Eure et le Calvados, entraînant la perte du « statut indemne » de grippe aviaire, à peine retrouvé par la France, a annoncé lundi le ministère de l'Agriculture.

La détection de ces deux foyers, le 27 décembre dans l'Eure et le 28 décembre dans le Calvados, « vient rappeler l'importance de respecter l'ensemble des mesures de biosécurité », indique le ministère dans un communiqué.

« Conséquence directe de ces détections, la France perd son statut d'indemne d'IAHP qu'elle venait de recouvrer depuis le 15 décembre », souligne le texte.

Ce statut « indemne », qui offre des perspectives plus favorables pour les exportations, est recouvré si aucun foyer n'est détecté pendant au moins 28 jours sur l'ensemble du territoire.

D'après la radio locale France Bleu, ce deuxième foyer de grippe aviaire a été détecté dans un élevage près de Honfleur, dont le propriétaire s'était approvisionné en volailles dans l'élevage infecté de La Poterie-Mathieu dans l'Eure.

Selon la presse locale, l'ensemble des volailles (environ 500 poules, pintades et chapons élevées en bâtiment) doit être abattu mardi 31 décembre, après la publication de l'arrêté de déclaration d'infection par la préfecture, qui n'avait pas répondu aux sollicitations de l'AFP lundi en fin d'après-midi.

La France demeure par ailleurs au niveau de risque « élevé », notamment en raison des possibilités d'infections liées aux migrations des oiseaux sauvages, précise le ministère. Il existe trois niveaux de risque en France (élevé, modéré et négligeable), un paramètre indépendant du statut du pays vis-à-vis de l'épidémie.

Dès la détection des foyers, « les préfectures concernées ont pris un arrêté de zonage qui délimite une zone de protection de 3 km autour de chaque foyer et une zone de surveillance entre 3 et 10 km ».

Ces mesures s'ajoutent au « dépeuplement des deux sites (euthanasie des animaux, etc.) et à leur nettoyage et désinfection par une société spécialisée », précise le communiqué.

Par ailleurs, la France poursuit le déploiement de sa deuxième campagne de vaccination obligatoire des canards, lancée le 1^(er) octobre 2023.

Le ministère rappelle que « la consommation de viande, de foie gras et d'œufs – et plus généralement de tout produit alimentaire à base de viande de volaille – ne présente aucun risque pour la santé humaine ».


L'ex-ministre Valletoux fustige le gouvernement : « La santé n'est pas à sa juste place

Le ministre délégué à la Santé et à la Prévention, Frédéric Valletoux, quitte le Palais présidentiel de l'Elysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 16 juillet 2024. (Photo by LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images)
Le ministre délégué à la Santé et à la Prévention, Frédéric Valletoux, quitte le Palais présidentiel de l'Elysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 16 juillet 2024. (Photo by LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images)
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  • « La structure du gouvernement ne met pas à sa juste place le sujet majeur de la santé et de l'accès aux soins », a déclaré M. Valletoux sur TF1.
  • « Les sujets de santé ne sont pas assez considérés, c'est même presque du mépris », a fustigé le député Horizons.

PARIS : L'ancien ministre de la Santé Frédéric Valletoux a estimé jeudi que la santé « n'est pas à sa juste place » dans le gouvernement Bayrou.

« La structure du gouvernement ne met pas à sa juste place le sujet majeur de la santé et de l'accès aux soins », a déclaré M. Valletoux sur TF1. « Le faire entrer au sein d'un gouvernement dans un ministère aussi bas dans la hiérarchie ministérielle, c'est assez étonnant. »

« Les sujets de santé ne sont pas assez considérés, c'est même presque du mépris », a fustigé le député Horizons.

Dans le gouvernement Bayrou, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, est effectivement placé au 21ᵉ rang protocolaire, sous la tutelle de Catherine Vautrin qui se trouve à la tête d'un grand portefeuille regroupant aussi le Travail, les Solidarités et les Familles.

L'ancien ministre a également déploré la « valse des ministres » — le septième depuis le début du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron — et a souligné « l'incompréhension » de la part du gouvernement quant à l'importance de la santé et de l'accès aux soins pour les Français.

Interrogé sur la loi spéciale pour Mayotte qui sera présentée la semaine prochaine en Conseil des ministres, M. Valletoux a déclaré être « étonné » de ne pas avoir vu de mesures concernant l'accès aux soins dans cette île. « Ceux qui soignent à Mayotte sont à bout de souffle (…) parce que le système est insuffisant. Il faut absolument aider à rendre l'exercice médical à Mayotte plus attractif. »


Drogue : Darmanin veut « taper » les trafiquants « au portefeuille »

Le ministre français de la Justice, Gerald Darmanin, donne une conférence de presse lors d'une visite au palais de justice de Marseille, à Marseille, dans le sud-est de la France, le 2 janvier 2025. (Photo AFP)
Le ministre français de la Justice, Gerald Darmanin, donne une conférence de presse lors d'une visite au palais de justice de Marseille, à Marseille, dans le sud-est de la France, le 2 janvier 2025. (Photo AFP)
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MARSEILLE : Jeudi, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, était en visite à Marseille. Il a déclaré vouloir « taper au portefeuille » les narcotrafiquants qui ont désormais les moyens de « corrompre » les agents ou de les menacer, et a assuré vouloir mettre « les moyens contre le blanchiment d'argent ».

« Il faut taper au portefeuille », a déclaré le ministre aux journalistes, à l'issue d'entretiens au tribunal judiciaire de Marseille, soulignant que « les peines de prison ne sont pas totalement dissuasives pour les plus grands délinquants, parfois condamnés à des dizaines d'années de prison sans pour autant arrêter leur trafic ».

Le ministre a en particulier évoqué « la confiscation des biens mal acquis, comme l'argent, les voitures et les biens immobiliers », en France comme à l'étranger. Il a ainsi annoncé qu'il se rendrait « autour du 20 janvier » aux Émirats arabes unis, où prospèrent certains narcotrafiquants identifiés, afin d'améliorer la coopération judiciaire.

« Cette question du blanchiment doit être la plus importante, car on peut faire mal aux trafiquants avant même leur condamnation », a-t-il insisté, rappelant qu'une loi permet des saisies avant un jugement.

« Quand la criminalité organisée a assez de moyens pour avoir des réseaux téléphoniques parallèles, des circuits de financement à l'étranger, mettre de l'argent dans l'immobilier ou la restauration, et corrompre ou menacer des agents, nous sommes à un point de bascule pour la République, et nous devons collectivement nous réveiller ».

Le ministre a ainsi déclaré vouloir alourdir les peines de ceux qui corrompent et/ou menacent ces agents de l'État.

Il a également annoncé son intention de donner des instructions dans la circulaire de politique pénale aux procureurs pour que les atteintes, les menaces et les corruptions envers les agents publics soient poursuivies avec la plus grande fermeté et « particulièrement condamnées ».

Revenant sur sa proposition polémique de renforcer l'isolement en détention « des 100 plus grands narcotrafiquants », M. Darmanin a expliqué vouloir mettre en place « une sorte de programme starter », s'inspirant de l'immobilier avec des « appartements-témoins ».

« Je constate que lorsque ces narcobandits sont mis à l'isolement, un certain nombre d'assassinats ciblés s'arrêtent », a-t-il dit, expliquant avoir demandé à l'administration pénitentiaire de lui remonter les 100 profils demandés, pour qu'ensuite « nous puissions montrer cet appartement-témoin, que j'espère généraliser à l'ensemble de ceux qui continuent leur trafic de prison ».

Mercredi après-midi, le ministre de la Justice devait visiter un centre éducatif fermé, puis se rendre à la maison d'arrêt marseillaise des Baumettes, dont la directrice et le chef de la détention ont dû être temporairement relevés et placés sous protection début décembre, après avoir été menacés par un narcotrafiquant.


La télévision a été rétablie pour 800 000 personnes privées de ce moyen depuis lundi dans le Centre-Est

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  • La diffusion de la télévision a été rétablie mardi après-midi, à temps pour le réveillon, pour 800 000 personnes qui en étaient privées depuis l'incendie criminel survenu lundi, a indiqué le groupe TDF
  • Des perturbations sur le réseau téléphonique 3G, 4G et 5G persistent toutefois chez tous les opérateurs, mais dans un rayon plus petit autour de Cenves, selon TDF.

LYON : La diffusion de la télévision a été rétablie mardi après-midi, à temps pour le réveillon, pour 800 000 personnes qui en étaient privées depuis l'incendie criminel survenu lundi, a indiqué le groupe TDF (ex-Télédiffusion de France).

Les équipes du diffuseur et de l'opérateur de sites d'antennes ont été déployées autour d'un pylône de télécommunication qui a pris feu vers 3 h 30 lundi matin à Cenves (Rhône), coupant du réseau un large bassin de population autour de Mâcon (Saône-et-Loire) et de Bourg-en-Bresse (Ain).

Elles se sont affairées afin de dépolluer le site et installer du matériel de remplacement, a précisé à l'AFP une porte-parole du groupe. La diffusion de l'ensemble des chaînes a été rétablie vers 16 h 45 mardi.

« Il y a des gens qui n'ont que la télévision en cette période de fêtes. C'est leur seul moyen de se connecter à l'actualité », a-t-elle souligné.

Des travaux devront encore être effectués dans les semaines à venir, mais ils n'auront pas de conséquences pour les téléspectateurs, a-t-elle encore précisé.

Des perturbations sur le réseau téléphonique 3G, 4G et 5G persistent toutefois chez tous les opérateurs, mais dans un rayon plus petit autour de Cenves, selon TDF.

La radio, elle, n'a pas été touchée.

Les premières constatations des gendarmes lundi ont révélé que l'incendie était d'origine criminelle. La procureure de Villefranche-sur-Saône, Laëtitia Francart, a précisé à l'AFP que le pylône avait été incendié à l'aide de carburant et qu'un grillage permettant d'y accéder avait été découpé.

Une enquête pour dégradation de biens par un moyen dangereux pour les personnes est en cours.