L'exposition «Fictional Landscapes» réunit 28 femmes artistes à Dubaï

«Untitled» d'Alexandra Paperno, 2018 (de sa série «Drawing Lesson»). (Photo fournie)
«Untitled» d'Alexandra Paperno, 2018 (de sa série «Drawing Lesson»). (Photo fournie)
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Publié le Mardi 19 novembre 2024

L'exposition «Fictional Landscapes» réunit 28 femmes artistes à Dubaï

  • L'exposition rassemble des créatrices des Émirats arabes unis, de Russie, d'Iran, d'Arménie, d'Inde, du Pakistan, d'Ukraine, du Kazakhstan, d'Indonésie, d'Islande, des États-Unis et d'ailleurs
  • Elle vise à explorer les points communs entre les expériences des femmes

DUBAÏ: Jusqu'au 15 décembre, l'exposition d'art «Fictional Landscapes» présente le travail de 28 femmes artistes du monde entier à Foundry Downtown Dubai, aux Émirats arabes unis.

L'exposition rassemble des créatrices des Émirats arabes unis, de Russie, d'Iran, d'Arménie, d'Inde, du Pakistan, d'Ukraine, du Kazakhstan, d'Indonésie, d'Islande, des États-Unis et d'ailleurs, dans le but d'explorer les points communs entre les expériences des femmes.

L'exposition est dirigée par une équipe de trois commissaires, Nadine Khalil, Alisa Bagdonaite et Serafima Kostrova. Les organisateurs ont tenu à travailler avec des galeries dirigées par des femmes.

L'exposition «offre une plateforme aux voix qui ont été historiquement sous-représentées, en particulier aux femmes artistes qui interprètent les paysages à travers leur perspective culturelle», a déclaré Alisa Bagdonaite à Arab News, ajoutant que le projet vise à «amplifier les voix des femmes d'une manière qui soit reconnue à l'échelle mondiale».

L'exposition présente des artistes établies et émergentes, notamment Anna Afonina, Maryam Ashkanian, Mary Badalian, Anna Fobia, Anna Komarova, Liudmila Konstantinova, Taisia Korotkova, Olya Kroytor, Lilia Li-Mi-Yan, Katherina Sadovsky, Katerina Lukina, Oksana Mas, Almagul Menlibayeva, Irina Nakhova, Lisa Olshanskaya, Alexandra Paperno, Vasilisa Palianina, Lidia Russkova-Hasaya, Diana Shliman, Sofya Skidan, Olga Tatarintsev, Irina Zatulovskaya et Asia Zaslavskaya, ainsi que les artistes Richi Bhatia, Olia Breva, Sophiya Khwaja, Sara Masinaei et Fatima Uzdenova, basées aux Émirats arabes unis.

Malgré les origines géographiques et sociopolitiques variées des artistes dont les œuvres seront exposées, une résonance commune émerge, créant un récit cohérent qui transcende les origines individuelles, a déclaré Bagdonaite.

À travers une large gamme de supports, dont le textile, la vidéo, la peinture et la performance, «Fictional Landscapes» explore la manière dont les environnements vont au-delà des terrains physiques pour incarner des espaces mentaux et émotionnels façonnés par la mémoire, l'identité et la migration.

«Les artistes ont été choisis non seulement pour leurs contributions esthétiques, mais aussi pour leur engagement à examiner des sujets difficiles tels que la migration, l'identité, les paysages changeants et la dynamique des genres, le tout sous l'angle de la féminité et de la résilience», a expliqué Bagdonaite.

«Ce qui est si pertinent dans 'Fictional Landscapes', c'est que les œuvres des artistes évoquent collectivement une conversation autour de la découverte et de la compréhension mutuelles, permettant une expérience plus riche et plus intrigante», a-t-elle ajouté.

Lorsqu'on lui a demandé de citer une œuvre qui l'a particulièrement touchée, Bagdonaite a mentionné «Canceled Constellations» d'Alexandra Paperno.

Elle représente des constellations qui ont été reconnues et nommées, mais qui ont été «annulées» par l'Union astronomique internationale en 1922. Ce projet évoque la tendance humaine à tracer des frontières – même dans les étoiles – tout en nous rappelant ce qui échappe à notre contrôle et nous unit tous.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


A l’IMA, pari réussi pour le Sommet international des pensées arabes

Les débats, tellement vastes, qu’ils sont impossibles à transcrire, feront l’objet d’une publication détaillée, selon les dire du président de l’IMA Jack Lang. (Photo IMA)
Les débats, tellement vastes, qu’ils sont impossibles à transcrire, feront l’objet d’une publication détaillée, selon les dire du président de l’IMA Jack Lang. (Photo IMA)
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  • Organisé en collaboration avec le Centre arabe de recherches et d’études politiques « CAREP », le sommet a réuni des penseurs, intellectuels, journalistes et militants de l’ensemble du monde arabe qui ont développé devant un auditoire de tout âge
  • Dans un esprit de dialogue intense mais serein, plusieurs sujets ont été passé au crible, et un échange nourri s’est établi entre les participants et un public curieux et exigeant

PARIS: Pari réussi pour l’Institut du Monde Arabe à Paris « IMA », qui a affiché salle comble pendant les deux jours du Sommet international des pensées arabes (les 14 et 15 novembre) qui a exploré en profondeur les différents aspects des courants de pensées arabes contemporaines.

Organisé en collaboration avec le Centre arabe de recherches et d’études politiques « CAREP », le sommet a réuni des penseurs, intellectuels, journalistes et militants de l’ensemble du monde arabe qui ont développé devant un auditoire de tout âge et horizons, la richesse des idées qui foisonnent dans cette région du monde.

Dans un esprit de dialogue intense mais serein, plusieurs sujets ont été passé au crible, et un échange nourri s’est établi entre les participants et un public curieux et exigeant.

Les débats, tellement vastes, qu’ils sont impossibles à transcrire, feront l’objet d’une publication détaillée, selon les dire du président de l’IMA Jack Lang, Arab News en français livre cependant quelques-uns des éléments saillants, relevés dans l’un ou l’autre des neufs panels du sommet.

Sur le thème la pensée arabe en révolution, le panel modéré par la chercheuse universitaire Elizabeth Kassab, a exploré les liens entre les idées politiques et les processus révolutionnaires, interrogeant le rôle des idées dans le déclenchement des soulèvements.

Intervenant dans ce panel la chercheuse au « CNRS » Leyla Dakhli, estime que les révoltes arabes ont contribué à transformer les outils de la recherche, soulignant « qu’elles ont été un tournant pour les chercheurs » et concédant qu’elle a « repris contact avec le monde de la recherche à cause de ce qui se passait dans les rues et les évènements qui ont secoué notre région ».

Le professeur Yahd Ben Achour, spécialiste en droit public s’est interrogé sur « les rebondissements négatifs » des révoltes de 2011 qui ont donné lieu « a des guerres civiles, et au retour des dictatures ».

« Les rebondissements immédiats de toutes les révolutions sont négatifs » déplore Ben Achour « ça se termine toujours par le retour de la dictature, par la déception, par la frustration, par le reniement des promesses qui ont été faites ».

Un deuxième panel consacré aux médias indépendants qui se sont multiplié dans le monde arabe depuis 2011, a exploré l’impact de ces nouveaux médias sur les idées et l’imaginaire politique du monde arabe.

Intervenant dans ce panel, la rédactrice en chef de « Mada Masr », Lina Attalah a indiqué que depuis le début de la guerre à Gaza, « on essaie de déchiffrer le futur qui nous attend »

Le directeur de la publication « inkyfada » Malek Khadraoui a de son côté mis l’accent sur la suspicion qui entoure le journalisme d’investigation en Tunisie, affirmant que son média s’est trouvé accusé « d’effectuer le travail des services de renseignements ».

Rédacteur en chef du site « Megaphone News », Samer Frangieh insiste pour sa part sur l’impunité et compare les journalistes d’investigation indépendants à « des témoins qui attendent un tribunal qui n’existe pas ».

Les deux journées ont efficacement servi à décrire la complexité des événements qui ont lieu dans le monde arabe ainsi que la complexité de la recherche dans ces circonstances et l’importance pour un chercheur d’être à l’écoute en donnant toute sa place aux récits des gens.


La Commission saoudienne de la mode et le géant français du luxe Kering récompensent les startups durables

La procédure de candidature est désormais ouverte aux startups basées en Arabie saoudite ou y menant leurs activités. (SPA)
La procédure de candidature est désormais ouverte aux startups basées en Arabie saoudite ou y menant leurs activités. (SPA)
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  •  Les dix meilleures propositions passeront à la phase d'évaluation par un jury, sur la base de l'innovation, de la durabilité et du potentiel commercial
  •  Le concours se terminera par une cérémonie de remise des prix en janvier à Riyad, au cours de laquelle les trois lauréats seront annoncés

RIYAD: La Commission de la mode du ministère saoudien de la Culture et le conglomérat de luxe français Kering ont fait part d'un concours visant à découvrir et à soutenir des startups innovantes ayant un impact significatif sur la durabilité au sein de l'industrie de la mode.

L'initiative, Kering Generation Award X Saudi Arabia, encouragera l'innovation circulaire, en se concentrant sur des thèmes clés tels que l'engagement des clients, l'économie circulaire et la protection de l'eau.

La procédure de candidature est désormais ouverte aux startups basées en Arabie saoudite ou y menant leurs activités. D'ici à décembre, 20 finalistes seront présélectionnés pour participer à un camp d'entraînement à Riyad.

Les finalistes bénéficieront d'un mentorat et d'ateliers pour affiner leurs indicateurs de performance clés et leurs compétences en matière de présentation, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Les dix meilleures propositions passeront à la phase d'évaluation par un jury, sur la base de l'innovation, de la durabilité et du potentiel commercial.

Le concours se terminera par une cérémonie de remise des prix en janvier à Riyad, au cours de laquelle les trois lauréats seront annoncés.

Les lauréats bénéficieront d'un voyage de mentorat de 10 jours à Paris avec les équipes de développement durable de Kering et auront l'occasion de présenter leurs innovations lors du sommet ChangeNow 2025.

Ce lancement fait suite à un protocole d'accord stratégique entre ladite commission et Kering, qui s'inscrit dans la vision plus large de l'Arabie saoudite visant à promouvoir les pratiques durables dans le secteur de la mode.

Burak Çakmak, PDG de la commission, a déclaré: «Cette initiative reflète notre engagement à stimuler l'innovation et à construire un avenir durable pour la mode en Arabie saoudite.»

Marie-Claire Daveu, responsable du développement durable chez Kering, a ajouté: «Grâce à ce partenariat, nous souhaitons inspirer la prochaine génération et favoriser des changements significatifs dans l'écosystème de la mode en Arabie saoudite.»

Cette collaboration témoigne de la volonté de l'Arabie saoudite de créer une industrie de la mode durable et innovante, conforme aux normes mondiales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Conflit au Liban : des professionnels de la culture interpellent l'Unesco

« Baalbek Reborn : Temples » vous permet de voir le site du patrimoine mondial de l’UNESCO, connu sous le nom d’Héliopolis à l’époque romaine. (Shutterstock)
« Baalbek Reborn : Temples » vous permet de voir le site du patrimoine mondial de l’UNESCO, connu sous le nom d’Héliopolis à l’époque romaine. (Shutterstock)
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  • 300 professionnels de la culture, dont des archéologues et des universitaires, ont appelé dimanche l'institution à garantir la protection du patrimoine libanais.
  • À la demande du Liban, une « session extraordinaire » du Comité pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé se tiendra lundi dans les locaux parisiens de l'Unesco.

BEYROUTH : Dans une pétition adressée à l'Unesco, 300 professionnels de la culture, dont des archéologues et des universitaires, ont appelé dimanche l'institution à garantir la protection du patrimoine libanais, notamment Baalbeck, à la veille d'une réunion cruciale au siège parisien de l'agence onusienne.

Au Liban, les frappes d'Israël, en guerre ouverte contre le Hezbollah depuis le 23 septembre, visent notamment les cités de Baalbeck (est) et Tyr (sud), dont les sites antiques sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Le 6 novembre, des frappes sur Baalbeck ont touché un secteur proche des ruines romaines. Le gouverneur de la région avait assuré qu'un missile était tombé dans le parking des temples millénaires.

À la demande du Liban, une « session extraordinaire » du Comité pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé se tiendra lundi dans les locaux parisiens de l'Unesco.

La lettre signée par 300 professionnels de la culture, rendue publique dimanche, a été envoyée à Audrey Azoulay, directrice de l'Unesco, l'enjoignant à « mettre en œuvre tous les moyens » et « des mesures renforcées jusqu'aux sanctions », pour « protéger ces trésors irremplaçables ».

Les signataires sont « tous unis par une même préoccupation, celle de préserver dans son intégralité le patrimoine culturel et archéologique du Liban, notamment Baalbeck ».

« Le patrimoine culturel du Liban (...) est gravement menacé par des attaques récurrentes sur des villes antiques telles que Baalbeck, Tyr et Anjar — toutes inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco », déplore la pétition.

Le texte appelle « les États disposant de l'influence nécessaire sur les parties belligérantes » à utiliser « toute leur force diplomatique et militaire » pour « stopper sans délai toutes les actions militaires menaçant la destruction ou la détérioration » des sites libanais.

L'ONG Change Lebanon, à l'origine de l'initiative, dit avoir mobilisé des conservateurs de musée, des universitaires, des archéologues, des écrivains — en France, en Italie, en Grande-Bretagne ou aux États-Unis.

Avec ses constructions colossales bâties pendant plus de deux siècles, « Baalbeck demeure l'un des vestiges les plus imposants de l'architecture romaine impériale à son apogée », rappelle l'Unesco sur son site Internet.

Le site accueille chaque année le prestigieux Festival de Baalbeck, fondé en 1956 et devenu un incontournable de la scène artistique. Des artistes qui ont marqué leur siècle, comme Oum Kalthoum, Charles Aznavour ou encore Ella Fitzgerald, ont donné des concerts dans les ruines romaines.