Le soleil se lève à nouveau sur Gaza et le Liban, mais cette fois sans la domination du Hezbollah et du Hamas, que nous les considérions comme des mouvements de résistance ou des extensions de l'influence iranienne. Une scène nouvelle et différente est sur le point de se dérouler, exigeant un effort palestinien, libanais, arabe et international pour minimiser les pertes humaines et politiques et pour empêcher d'autres effondrements.
Après la mort du chef du Hamas, Yahya Sinwar, et la destruction du pouvoir du Hamas, Israël se trouve dans une position plus forte qu'auparavant, en grande partie à cause de sa mauvaise gestion de la crise au début de l'année. Israël n'est plus contraint de négocier des échanges d'otages ou d'accepter les compromis discutés lors des négociations du Caire sur l'administration de Gaza. Les propositions de Paris ne sont plus d'actualité et personne ne peut dicter à Israël la manière dont il gérera les points de passage frontaliers, y compris le corridor Philadelphie, qui joue un rôle clé.
Avec la mort de Hassan Nasrallah et de la plupart des dirigeants du Hezbollah, le Liban se trouve lui aussi dans une position différente. Israël ne se contente plus des exigences de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui prévoyait l'arrêt des tirs de roquettes et le désarmement des combattants du Hezbollah en échange de la retenue israélienne.
L'armée libanaise peut assumer la pleine responsabilité de la protection des frontières et du démantèlement du rôle militaire du Hezbollah. Sans cela, Israël poursuivra ses opérations militaires jusqu'au printemps, dans le but d'éliminer jusqu'au dernier combattant au Liban. Cela pourrait conduire à la destruction complète du Liban et à la fin de la présence politique et militaire du Hezbollah.
La guerre n'est pas terminée. Une nouvelle confrontation se profile, potentiellement sur un troisième front en Syrie et un quatrième avec l'Iran. Après avoir réussi à détruire le Hamas et la plupart des capacités du Hezbollah, Israël craint que ces menaces ne réapparaissent s'il ne coupe pas l'influence de l'Iran, qui s'étend de l'Irak à la Syrie.
Bien qu'il ne l'ait pas déclaré officiellement, l'objectif actuel d'Israël semble être de chasser l'Iran de la Syrie, comme en témoignent ses actions sur le terrain. Par exemple, Israël a déminé le plateau du Golan occupé et a appelé au retrait des forces internationales, ce qui laisse présager de nouvelles opérations militaires. Bien que la Syrie ait évité de s'impliquer dans les conflits du Hamas et du Hezbollah, ne donnant à Israël aucune excuse pour la prendre pour cible, le gouvernement de Netanyahou est déterminé à éliminer les menaces iraniennes environnantes, qui comprennent le Hamas, le Hezbollah et les bases iraniennes en Syrie.
La guerre n'est pas encore terminée. Une nouvelle confrontation se profile, potentiellement sur un troisième front en Syrie et un quatrième avec l'Iran.
- Abdulrahman Al-Rashed
L'attaque israélienne contre le consulat iranien à Damas au début du mois d'avril était un message clair : L'Iran doit faire ses valises et quitter la Syrie. Si l'Iran se retire pacifiquement, ce sera un gain pour le gouvernement syrien, qui n'a plus besoin de la présence de Téhéran comme c'était le cas pendant la guerre civile. Aujourd'hui, la présence de l'Iran est devenue un fardeau pour Damas.
Netanyahou peut sembler imprudent, tirant dans toutes les directions, mais en réalité il suit un plan bien structuré avec un objectif clair. Peu de gens s'attendaient à ce qu'il soit capable de démanteler les principales menaces iraniennes qui pèsent sur Israël. On s'attend à ce qu'il frappe l'Iran cette semaine, en visant plus que Sinwar. Si l'attaque a lieu, l'Iran sera confronté à deux choix : accepter les conditions d'Israël et limiter les activités de son corps externe des gardiens de la révolution islamique ou faire face à un conflit encore plus dangereux, à la fois pour l'Iran et pour l'ensemble de la région.
Abdulrahman Al-Rashed est un journaliste et un intellectuel saoudien. Il est l'ancien directeur général de la chaîne d'information Al-Arabiya et l'ancien rédacteur en chef d'Asharq Al-Awsat, où cet article a été initialement publié.
X : @aalrashed
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com