JERUSALEM: L'armée israélienne a affirmé jeudi soir qu'un journaliste de la chaîne qatarie Al Jazeera, tué par une frappe aérienne dans la bande de Gaza, était en réalité un "terroriste" du mouvement islamiste palestinien Hamas.
"L'armée de l'air a éliminé Ismaïl al-Ghoul, un membre de la branche militaire du Hamas et un terroriste de Nukhba qui a participé au massacre du 7 octobre. Dans le cadre de son rôle au sein de la branche militaire, Al-Ghoul a été activement impliqué dans l'enregistrement et la diffusion de contenus sur les attaques contre les troupes israéliennes", affirme un communiqué conjoint de l'armée et du Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien.
Al Jazeera avait condamné mercredi la mort de deux de ses journalistes incluant Ismaïl al-Ghoul, tués lors d'une frappe israélienne sur la bande de Gaza, dénonçant dans un communiqué un "assassinat de sang froid".
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza le 7 octobre, Al Jazeera couvre au quotidien le conflit sur le terrain. Son bureau à Gaza a déjà été bombardé et deux autres de ses correspondants ont été tués.
Depuis plusieurs années, les autorités israéliennes critiquent publiquement la couverture de l'actualité en Israël et dans les territoires palestiniens par la chaîne qatarie, qui a été lourdement impactée par la guerre en cours à Gaza.
Un tribunal israélien a confirmé en juin avoir prolongé la décision d'interdire la chaîne, qui diffuse en arabe et en anglais, initialement imposée à Al Jazeera début mai.
"Les déclarations de l'armée et des services de renseignement israéliens, selon lesquelles le correspondant d'Al Jazeera, Ismail al-Ghoul, était membre des forces d'élite du Hamas, sont totalement fausses", a déclaré Omary Walied, chef du bureau de la chaîne qatarie à Jérusalem et en Cisjordanie.
"Al Jazeera rejette ces affirmations et ces mensonges et les considère comme une tentative flagrante de justifier le ciblage des journalistes à Gaza, où ils ont tué 165 journalistes, hommes et femmes, et professionnels des médias depuis le début de la guerre", a ajouté M. Walied.