Au Qatar, des centaines de fidèles prient pour le chef du Hamas assassiné

Le New York Times, citant cinq responsables de pays du Moyen-Orient parlant sous couvert d'anonymat, a affirmé jeudi qu'Ismaïl Haniyeh avait été tué par une bombe cachée depuis environ deux mois dans la résidence où il séjournait, protégée par les Gardiens de la Révolution, dans le nord de Téhéran. (AFP)
Le New York Times, citant cinq responsables de pays du Moyen-Orient parlant sous couvert d'anonymat, a affirmé jeudi qu'Ismaïl Haniyeh avait été tué par une bombe cachée depuis environ deux mois dans la résidence où il séjournait, protégée par les Gardiens de la Révolution, dans le nord de Téhéran. (AFP)
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Publié le Vendredi 02 août 2024

Au Qatar, des centaines de fidèles prient pour le chef du Hamas assassiné

  • Ismaïl Haniyeh, assassiné mercredi à Téhéran, doit être enterré dans un cimetière de Lusail, une ville au nord de Doha
  • Le chef politique du Hamas, qui vivait en exil au Qatar, a joué un rôle clé dans les négociations indirectes entre Israël et le mouvement islamiste palestinien en vue d'une trêve dans la guerre à Gaza

DOHA: Des centaines de fidèles se sont rassemblés vendredi dans une grande mosquée de Doha, au Qatar, pour prier en mémoire du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, pendant que l'Iran et ses alliés préparent leur riposte à son assassinat attribué à Israël.

Ismaïl Haniyeh, assassiné mercredi à Téhéran, doit être enterré dans un cimetière de Lusail, une ville au nord de Doha, après la prière dans la mosquée Imam Mohammad ben Abdel Wahab, la plus grande de la capitale qatarie.

Le Hamas a appelé à une "journée de colère".

Le chef politique du Hamas, qui vivait en exil au Qatar, a joué un rôle clé dans les négociations indirectes entre Israël et le mouvement islamiste palestinien en vue d'une trêve dans la guerre à Gaza.

Le Qatar, principal pays négociateur, a mis en doute la viabilité de cette médiation après son assassinat, qui a suscité des appels à la vengeance.

L'Iran, le Hamas et le Hezbollah ont accusé Israël de cet assassinat, survenu peu après une frappe israélienne qui a tué mardi le chef militaire du mouvement islamiste libanais, Fouad Choukr, près de Beyrouth.

Ces deux attaques ont ravivé les craintes d'une extension de la guerre à l'ensemble du Moyen-Orient, entre Israël d'une part, l'Iran et les groupes qu'il soutient au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen d'autre part.

« Riposte inéluctable »

Vendredi matin, le corps d'Ismaïl Haniyeh a été transporté jusqu'à la mosquée de Doha où les fidèles se sont rassemblés, portant le drapeau palestinien ou le traditionnel keffieh.

Une partie d'entre eux sont restés à l'extérieur pour prier, sur des nattes, par 44 degrés Celsius, avant que le cercueil enveloppé dans le drapeau palestinien ne parte vers le cimetière.

"C'était un symbole, un chef de la résistance comme il en existe peu actuellement", a affirmé Taher Adel, un étudiant jordanien de 25 ans vivant à Doha, après la prière.

A la fin de la cérémonie, des cris de colère sont montés de la foule, tandis qu'un groupe d'hommes quittait les lieux en portant en l'air un fidèle amputé d'une jambe et d'un bras.

La Turquie et le Pakistan avaient décrété une journée de deuil.

Ismaïl Haniyeh, 61 ans, a été tué par un "projectile aérien", selon les médias iraniens, dans une résidence réservée aux anciens combattants à Téhéran, après avoir assisté à la cérémonie d'investiture du président iranien Massoud Pezeshkian.

Selon l'armée israélienne toutefois, la seule frappe menée cette nuit-là au Moyen-Orient est celle de Beyrouth.

Le New York Times, citant cinq responsables de pays du Moyen-Orient parlant sous couvert d'anonymat, a affirmé jeudi qu'Ismaïl Haniyeh avait été tué par une bombe cachée depuis environ deux mois dans la résidence où il séjournait, protégée par les Gardiens de la Révolution, dans le nord de Téhéran.

L'agence de presse iranienne Fars a accusé le quotidien américain de "mentir", affirmant que "les résultats de l'enquête (...) montrent qu'Ismaïl Haniyeh a été tué par un projectile et (que) le rôle du régime sioniste dans cette affaire est indéniable".

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a menacé jeudi Israël d'une "riposte inéluctable".

Le Hezbollah, allié du Hamas, échange des tirs presque quotidiens avec l'armée israélienne le long de la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé jeudi qu'Israël était à un "niveau très élevé" de préparation pour n'importe quel scénario, "tant défensif qu'offensif", selon son bureau.

Lors d'un entretien téléphonique avec M. Netanyahu jeudi, le président américain Joe Biden "a réaffirmé son engagement pour la sécurité d'Israël contre toutes les menaces de l'Iran, y compris de groupes terroristes qui agissent par procuration comme le Hamas, le Hezbollah et les Houthis" du Yémen, selon la présidence américaine.

La France a appelé vendredi ses ressortissants de passage en Iran à quitter ce pays "au plus tôt", en raison d'un risque "aggravé" d'escalade militaire.

« Deux scénarios »

Jeudi, des milliers de personnes en deuil ont assisté aux funérailles officielles d'Ismaïl Haniyeh à Téhéran. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui avait menacé Israël d'un "châtiment sévère", a récité la prière des morts.

Alors que les appels à la désescalade se multiplient, des responsables iraniens s'étaient réunis dès mercredi à Téhéran avec des représentants de groupes alliés pour coordonner leur position, selon une source proche du Hezbollah.

"Deux scénarios ont été évoqués, une riposte simultanée de l'Iran et ses alliés ou une réponse échelonnée de chaque partie", a ajouté cette source.

L'armée israélienne poursuit pendant ce temps son offensive dans la bande de Gaza, où Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Des frappes aériennes ont visé la ville de Gaza, dans le nord, où au moins quatre Palestiniens, dont une fillette, ont été tués, selon la Défense civile. Des tirs d'artillerie ont tué une femme à Khan Younès, dans le sud, selon des médecins.

L'armée a annoncé avoir "éliminé 30 terroristes" dans le secteur de Rafah, également dans le sud.

L'attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 39.480 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne pas d'indications sur le nombre de civils et de combattants morts.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
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  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.