Qui pour succéder à Haniyeh à la tête du Hamas?/node/496886/monde-arabe
Qui pour succéder à Haniyeh à la tête du Hamas?
Une femme marche au milieu de véhicules à côté d'un panneau d'affichage du président iranien Masoud Pezeshkian (à droite) et du chef du Hamas Ismail Haniyeh sur la place de la Valise à Téhéran, le 1er août 2024. (AFP)
Short Url
https://arab.news/48ux7
Publié le Vendredi 02 août 2024
AFP
Publié le
Qui pour succéder à Haniyeh à la tête du Hamas?
Le Hamas a annoncé que ses institutions politiques se réuniraient sous peu pour choisir un nouveau chef politique après la mort d'Ismaïl Haniyeh tué mercredi à Téhéran dans une frappe imputée à Israël
Malgré l'émergence de profils considérés comme modérés, les membres du Hamas restent attachés à une approche sans concession de la lutte pour l'existence d'un Etat palestinien, y compris par les armes
Publié le Vendredi 02 août 2024
AFP
JERUSALEM: Le Hamas a annoncé que ses institutions politiques se réuniraient sous peu pour choisir un nouveau chef politique après la mort d'Ismaïl Haniyeh tué mercredi à Téhéran dans une frappe imputée à Israël.
Le contexte de cette succession qui intervient en pleine guerre dans la bande Gaza, déclenchée le 7 octobre par Israël en représailles à l'attaque sanglante du Hamas le même jour sur le sol israélien, risque d'influencer davantage l'avenir du Hamas que le choix de la personnalité pour succéder à Ismaïl Haniyeh qui occupait son poste depuis 2017.
Malgré l'émergence de profils considérés comme modérés, les membres du Hamas restent attachés à une approche sans concession de la lutte pour l'existence d'un Etat palestinien, y compris par les armes.
Après l'assassinat de son dirigeant, il serait "politiquement irrationnel" de mettre en avant que son successeur est enclin à la flexibilité vis-à-vis d'Israël, observe Tahani Mustafa de l'International Crisis Group (ICG).
"Les relations avec les pays arabes et islamiques" seront aussi prises en compte, a indiqué à l'AFP une source au sein du mouvement.
Voici quelques responsables pressentis.
- Khalil al-Haya -
Chef adjoint du bureau politique régional du Hamas à Gaza, Khalil al-Haya est réputé pour être proche de Yahya Sinouar, accusé par Israël d'être l'un des cerveaux de l'attaque du 7 octobre, et le chef du Hamas à Gaza.
En 2006, Khalil al-Haya dirigeait le bloc parlementaire du Hamas, tout juste sorti victorieux de législatives qui ont dégénéré en affrontements armés avec le mouvement Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas.
Fervent partisan de la lutte armée, il a perdu plusieurs membres de sa famille lors d'opérations militaires israéliennes, notamment en 2007 sur sa maison du nord de la bande de Gaza.
- Moussa Abou Marzouk -
Moussa Abou Marzouk, un haut responsable du bureau politique, est considéré comme similaire à Haniyeh dans son approche pragmatique des négociations. Il s'est par exemple exprimé en faveur d'un "cessez-le-feu de longue durée" avec Israël, et il est favorable à une acceptation des frontières palestiniennes dessinées après la guerre israélo-arabe de 1967, ce qui reste légèrement controversé au sein du mouvement.
Dans les années 90, il résidait aux Etats-Unis où il a été arrêté, accusé de lever des fonds pour la branche armée du Hamas. Il a ensuite vécu en exil, notamment en Jordanie, en Egypte, et au Qatar.
Son nom a souvent circulé pour la succession de l'un ou l'autre chef du Hamas, sans succès.
- Zaher Jabareen -
Grand argentier du mouvement, il est depuis longtemps en charge des finances du Hamas. Zaher Jabareen était proche de Haniyeh et parfois même décrit comme l'un de ses bras droit.
Incarcéré dans les prisons israéliennes, il a été libéré en 2011 dans le cadre d'un échange de prisonniers palestiniens contre la libération de Gilad Shalit, un soldat israélien retenu en otage pendant cinq ans.
Proche de la Turquie, où il a vécu, M. Jabareen a notamment recruté des personnes pour des activités de blanchiment d'argent à grande échelle, dont deux ont été arrêtées en Israël en 2018.
Il a aussi participé à des opérations meurtrières menées par la branche armée du Hamas.
- Khaled Mechaal -
Prédécesseur de Haniyeh, il vit en exil depuis 1967, en Jordanie, au Qatar, en Syrie et dans d'autre pays.
Il avait été propulsé à la tête du mouvement après l'élimination par Israël du fondateur du Hamas, Ahmed Yassine, puis de son successeur dans les territoires palestiniens, Abdelaziz Al-Rantissi.
M. Mechaal a lui-même survécu à une tentative d'assassinat en 1997 à Amman par des agents du Mossad, le service de renseignement israélien.
Quand il vivait en Syrie, il a critiqué le régime syrien pour sa répression violente des manifestations antigouvernementales, ce qui a provoqué des frictions avec l'Iran, un allié stratégique de la Syrie et un soutien majeur du Hamas.
- Yahya Sinouar -
Elu en février 2017 à la tête du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinouar figure parmi les partisans d'une ligne dure.
Agé de 61 ans, cet homme ascétique a passé 23 ans dans les prisons israéliennes avant d'être libéré en 2011 dans le cadre d'un échange de prisonniers.
Natif de Khan Younès, ville du sud de la bande de Gaza, il rejoint le Hamas au moment de sa création en 1987, année de la première Intifada (soulèvement).
Il fondera ensuite Majd, le service de sécurité intérieure du Hamas.
Ancien commandant d'élite au sein des brigades al-Qassam et cerveau présumé de l'attaque du 7 octobre, il est recherché par Israël et placé sur la liste américaine des "terroristes internationaux".
M. Sinouar entoure ses déplacements du plus grand secret. Il n'est pas apparu en public depuis le 7 octobre.
Des fidèles musulmans quittent la mosquée centrale Imam Sarakhsi après la prière de l'Aïd al-Fitr qui marque la fin du mois de jeûne du Ramadan à Bichkek, le 30 mars 2025. (Photo de Guliza Urustambek kyzy / AFP)
Short Url
https://arab.news/rzvce
AFP
Publié le 30 mars 2025
« Au lieu de nous réveiller au son des takbirs (formule prononcée avant les prières, NDLR), nous nous sommes réveillés au bruit des frappes aériennes et des explosions », décrit depuis Khan Younès.
Ce dimanche, des regards fatigués se posent sur des stèles parfois couvertes de plusieurs noms récemment écrits à la hâte au marqueur.
Publié le Dimanche 30 mars 2025
AFP
30 mars 2025
GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : À Gaza, l'Aïd el-Fitr est « devenu un jour d'adieux et de funérailles » sous les bombes israéliennes, déplore Nahla Abou Matar, une mère de famille, au premier jour de cette fête marquant la fin du mois de jeûne musulman du ramadan.
« Au lieu de nous réveiller au son des takbirs (formule prononcée avant les prières, NDLR), nous nous sommes réveillés au bruit des frappes aériennes et des explosions », décrit depuis Khan Younès (sud) cette femme de 28 ans, originaire du nord du territoire palestinien et déplacée par les combats, comme la plupart des Gazaouis.
À l'aube, des milliers de personnes se sont rassemblées pour prier à travers toute la bande de Gaza, ravagée par la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël.
Certains ont déroulé leur tapis de prière dans les rues, au milieu des décombres, ou dans des mosquées aux murs effondrés.
D'autres se prosternent en bordure des tentes qui parsèment le territoire pour abriter les déplacés, dans des conditions humanitaires rendues encore plus difficiles par le blocage israélien, depuis le 2 mars, de l'entrée de l'aide internationale.
« Guide-nous sur le droit chemin, le chemin de ceux qui ont reçu Ta grâce, non de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés » : les voix qui s'unissent dans les prières sont couvertes par des tirs d'artillerie ou par le incessant bourdonnement des drones militaires israéliens.
« L'Aïd, qui était autrefois un jour de retrouvailles et de visites familiales, est devenu un jour d'adieux et de funérailles », regrette Mme Abou Matar.
« Les mosquées où nous priions ont été réduites à des piles de décombres par les bombardements, et les lieux où nous nous rassemblions sont jonchés de ruines et de cadavres. »
Dans la morgue de l'hôpital Nasser de la ville, Mohamed al-Qadi pleure devant des sacs mortuaires en plastique blanc.
Selon les secours, huit habitants d'une maison et d'une tente, dont cinq enfants, ont été tués dans la nuit par une frappe israélienne. Mohamed al-Qadi dit avoir perdu sa sœur et son neveu dans ce bombardement.
« Le monde entier profite de l'Aïd pendant que nous envoyons nos fils et nos enfants à la morgue. Combien de temps cette situation va-t-elle durer ? », interpelle-t-il les journalistes.
- « Plus de joie » -
À Nuseirat (centre), des familles se fraient un chemin entre les tombes et les herbes hautes d'un cimetière pour venir prier sur les sépultures de leurs proches.
Ce dimanche, des regards fatigués se posent sur des stèles parfois couvertes de plusieurs noms récemment écrits à la hâte au marqueur.
La campagne militaire d'Israël contre le mouvement islamiste palestinien a tué au moins 50 277 personnes à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les données sont jugées fiables par l'ONU. L'attaque du Hamas du 7 octobre a entraîné la mort de 1 218 personnes, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.
Au nord du territoire, dans le quartier d'al-Rimal, à l'ouest de la ville de Gaza, Samir Dibb, 10 ans, respire la tristesse, assis devant la tente de sa famille, déplacée une fois de plus depuis la rupture par Israël, le 18 mars, de la fragile trêve entrée en vigueur deux mois auparavant.
"La guerre m'a volé ce que j'avais de plus précieux, elle m'a volé ma mère, qui a été martyrisée le 2 janvier 2024, dit-il, "depuis cette date, je n'éprouve plus de joie".
"Ma mère m'achetait de nouveaux vêtements et des bonbons pour l'Aïd, et j'allais avec elle à la prière", se souvient-il.
Plusieurs parents ont affirmé aux correspondants de l'AFP ne pas pouvoir, cette année, offrir ces cadeaux traditionnels à leurs enfants.
"Les gens ont peur de se rendre visite, car un missile peut tomber à tout moment et tous nous tuer", constate un autre habitant de la ville, Ezzedine Moussa, 29 ans.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé dimanche le Hamas à déposer les armes, assurant que ses dirigeants pourraient alors quitter Gaza.
Samedi, le Hamas et Israël ont tous deux indiqué avoir reçu une nouvelle proposition de trêve de la part des médiateurs, visant à rétablir le cessez-le-feu à Gaza
Publié le Dimanche 30 mars 2025
AFP
30 mars 2025
JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé dimanche le Hamas à déposer les armes, assurant que ses dirigeants pourraient alors quitter Gaza. Israël poursuit en effet ses bombardements meurtriers sur le territoire palestinien.
Des frappes aériennes sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, ont tué au moins 17 personnes, « pour la plupart des enfants et des femmes », selon l'hôpital Nasser.
L'une des frappes a visé une maison et une tente abritant des personnes déplacées dans le sud de la bande de Gaza, faisant huit morts, dont cinq enfants, au premier jour de l'Aïd al-Fitr, la fête musulmane qui marque la fin du mois de jeûne du ramadan, selon Mahmoud Bassal, porte-parole du service de secours de Gaza.
Une trêve fragile, entrée en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre, s'est effondrée le 18 mars lorsque Israël a repris ses bombardements aériens et son offensive terrestre dans le territoire palestinien.
Samedi, le Hamas et Israël ont tous deux indiqué avoir reçu une nouvelle proposition de trêve de la part des médiateurs, visant à rétablir le cessez-le-feu à Gaza, où la guerre avait été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
- La pression « fonctionne »
« En ce qui concerne le Hamas à Gaza, la pression militaire fonctionne (...) Nous pouvons voir des brèches commencer à apparaître » dans le cadre des négociations, a dit M. Netanyahu au début d'une réunion de son cabinet. « Le Hamas doit déposer les armes. Ses dirigeants seront alors autorisés à partir. »
Les médiateurs, l'Égypte, le Qatar et les États-Unis, poursuivent leurs efforts pour rétablir le cessez-le-feu et obtenir la libération des otages israéliens toujours retenus à Gaza.
Un haut responsable du Hamas, Khalil al-Haya, a indiqué samedi que le mouvement islamiste avait approuvé une nouvelle proposition de cessez-le-feu présentée par les médiateurs et a exhorté Israël à la soutenir. Il a toutefois affirmé que « les armes de résistance » étaient « une ligne rouge ».
Le bureau du Premier ministre israélien a confirmé la réception de la proposition et a souligné qu'Israël avait soumis une contre-proposition en réponse, sans autre précision sur les détails de la médiation.
En Israël, l'armée a indiqué avoir activé les sirènes d'alerte antiaériennes dans plusieurs régions du pays après le tir d'un missile depuis le Yémen, puis a annoncé l'avoir intercepté « avant de pénétrer en territoire israélien ».
Plus tard dans la journée, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont revendiqué le lancement d'un « missile balistique » en direction de l'aéroport Ben Gourion.
Rapidement après le début de la guerre à Gaza, les rebelles yéménites, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et, en mer Rouge — zone essentielle pour le commerce mondial — contre des navires auxquels ils reprochent divers liens avec Israël.
Ces attaques avaient cessé avec l'entrée en vigueur de la trêve, avant que les Houthis ne les reprennent lorsque le cessez-le-feu a volé en éclats.
- Netanyahu attendu en Hongrie
À Gaza, la situation humanitaire est particulièrement dramatique depuis qu'Israël a fermé, le 2 mars, les points de passage pour l'aide humanitaire, espérant ainsi faire plier le Hamas pour qu'il rende les otages toujours entre ses mains.
La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants du petit territoire côtier ont été déplacés.
Visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des soupçons de crimes de guerre et contre l'humanité à Gaza, émis l'année dernière, M. Netanyahu doit se rendre en Hongrie le 2 avril, a annoncé dimanche son bureau.
Au cours de sa visite, M. Netanyahu devrait s'entretenir avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban et d'autres hauts responsables hongrois avant de retourner en Israël le 6 avril.
Les voyages intérieurs ont augmenté ces dernières années, l'Aïd Al-Fitr devenant une période de pointe pour le tourisme local. Shutterstock.
Short Url
https://arab.news/vxud3
Reem Walid
Publié le 30 mars 2025
Une préférence croissante pour les destinations locales est en train de remodeler le marché, les résidents recherchant des expériences immersives dans le paysage touristique du pays.
Selon le dernier rapport d'Almosafer sur les tendances du voyage publié en janvier, le Royaume a connu une augmentation de 45% des réservations de vols intérieurs en 2024.
Publié le Dimanche 30 mars 2025
Reem Walid
30 mars 2025
RIYAD : Le secteur du tourisme local de l'Arabie saoudite connaît une forte augmentation des voyages pendant l'Aïd Al-Fitr, ce qui donne un nouvel élan à l'industrie de l'hôtellerie et de la restauration. Une préférence croissante pour les destinations locales est en train de remodeler le marché, les résidents recherchant des expériences immersives dans le paysage touristique du pays.
Selon le dernier rapport d'Almosafer sur les tendances du voyage publié en janvier, le Royaume a connu une augmentation de 45% des réservations de vols intérieurs en 2024, grâce à l'expansion de l'offre touristique et à une plus grande connectivité par le biais des transporteurs à bas prix.
Les voyages intérieurs ont augmenté ces dernières années, l'Aïd Al-Fitr étant devenu une période de pointe pour le tourisme local, a déclaré Nicolas Mayer, partenaire de PwC au Moyen-Orient et responsable mondial du secteur du tourisme. Il a noté que les réservations de vols intérieurs ont augmenté de 45% d'une année sur l'autre en 2024, soulignant une préférence croissante pour l'exploration locale.
"Ce changement s'explique par plusieurs raisons. Tout d'abord, le Royaume a fait d'énormes progrès dans l'amélioration de son offre touristique. Avec des options de vol plus abordables grâce aux transporteurs à bas prix, les voyages sont devenus beaucoup plus accessibles", a déclaré M. Mayer.
Le rapport fait état d'une augmentation de 39% des réservations de nuitées dans le pays, tandis que les réservations combinées de vols locaux et d'hôtels représentent plus de 40% du marché du voyage, soit une augmentation de 11% par rapport à l'année précédente.
L'essor des voyages intérieurs est stimulé par un plus large éventail de destinations, d'hébergements et d'expériences qui attirent les visiteurs de loisirs. Les voyages en famille et en groupe ont été les principaux moteurs, les réservations dans ces secteurs ayant grimpé de plus de 70%.
Les mégaprojets de l'Arabie saoudite, dont NEOM, une ville futuriste sur la mer Rouge, et The Red Sea Project, qui se concentre sur le tourisme de luxe et l'écotourisme, alimentent également la croissance du tourisme intérieur. Les sites culturels comme AlUla, connu pour son héritage nabatéen, et Diriyah, le lieu de naissance de l'État saoudien, font l'objet d'une restauration importante pour offrir aux visiteurs de riches expériences historiques et culturelles.
"L'Aïd Al-Fitr est un moment privilégié pour les familles et la culture, et il encourage les voyages et les expériences nouvelles. C'est une excellente occasion de découvrir la riche culture de l'Arabie saoudite et ses joyaux cachés, ici même, dans notre pays", a-t-il ajouté.
M. Mayer a souligné l'investissement massif de l'Arabie saoudite dans les infrastructures touristiques dans le cadre de la Vision 2030, qui permet aux résidents d'explorer plus facilement de nouvelles destinations.
Le ministre du tourisme du Royaume, Ahmed Al-Khateeb, a récemment déclaré que le nombre d'hébergements touristiques devrait doubler au cours de la prochaine décennie. Le pays compte actuellement environ 400 000 chambres d'hôtes, et devrait en compter 800 000 d'ici à 2030. M. Al-Khateeb a réitéré l'objectif de l'Arabie saoudite de devenir l'une des sept premières destinations touristiques au monde d'ici à la fin de la décennie.
À l'Université du roi Abdallah pour la science et la technologie, les responsables ont observé une augmentation significative des réservations pour les familles et les groupes, qui ont augmenté de plus de 70% dans les principales catégories de voyageurs.
Nour El-Shikh, spécialiste des médias et des relations publiques dans le domaine de la marque et de la communication globales à la KAUST, a déclaré que les groupes de voyageurs gravitent autour des destinations qui offrent des événements et des expériences distinctifs.
"Si les grandes villes comme La Mecque, Riyad et Djeddah restent populaires, des sites émergents comme Abha, Al Jubail, Jizan, Tabuk et Hail attirent de plus en plus l'attention pour leurs paysages et leurs activités uniques", a affirmé Mme El-Shikh.
AlUla, un site classé par l'UNESCO, est également devenu une destination nationale et internationale de premier plan, signe de l'investissement continu de l'Arabie saoudite dans la diversification de son attrait touristique.
"Cela a favorisé une nouvelle appréciation du riche patrimoine culturel et de la beauté naturelle du Royaume. La combinaison d'infrastructures améliorées, d'une plus grande accessibilité et d'un accent croissant sur les activités familiales a rendu l'exploration des destinations locales plus attrayante que jamais", a ajouté Mme El-Shikh.
Le train Haramain, qui relie Médine, Djeddah et La Mecque, est un autre exemple de la manière dont l'Arabie saoudite réduit le trafic automobile et améliore l'accès aux deux villes les plus sacrées de l'Islam.
Nicolas Mayer, associé de PwC au Moyen-Orient, responsable mondial de l'industrie du tourisme. (Photo Fournie).
Hôtels et centres de villégiature s'adaptent à la demande
Avec l'augmentation du nombre de voyageurs nationaux, le secteur de l'hôtellerie en Arabie saoudite évolue pour répondre à l'évolution des préférences. Mayer a souligné que les hôtels et les centres de villégiature se concentrent sur des expériences personnalisées plutôt que sur une simple augmentation de la capacité d'accueil.
"Prenons l'exemple de l'Aïd. C'est une période où les familles veulent être ensemble, profiter des traditions et se faire des souvenirs. Les opérateurs s'en rendent compte et proposent des forfaits et des programmes plus significatifs, qu'il s'agisse de repas inspirés par la culture, d'activités pour les enfants ou même de petites attentions qui reflètent l'esprit de la fête", a-t-il précisé.
La demande d'hébergements alternatifs augmente également, les locations de vacances, les villas et les hôtels-appartements gagnant en popularité, en particulier auprès des familles. Par ailleurs, l'innovation numérique joue un rôle essentiel dans l'amélioration de l'expérience de voyage.
"Si le processus de réservation n'est pas fluide ou si le service n'est pas réactif, les gens le remarquent. La technologie n'est plus un atout, elle est attendue", a noté Mayer.
Mme El-Shikh se fait l'écho de ce sentiment, soulignant que de nombreux établissements s'agrandissent et se rénovent pour accueillir des groupes plus importants. "Ils proposent également des forfaits spéciaux pour l'Aïd avec des activités familiales, des événements culturels et des expériences culinaires traditionnelles", a-t-elle signalé.
Les applications mobiles, les visites virtuelles et les méthodes de paiement transparentes telles qu'Apple Pay et les options "acheter maintenant, payer plus tard" façonnent également le comportement des consommateurs. La durabilité et les pratiques écologiques deviennent une priorité, s'alignant sur les valeurs des voyageurs modernes.
L'avenir du tourisme local
Le marché du tourisme local de l'Arabie saoudite est appelé à se transformer davantage, sous l'impulsion de la technologie et de l'évolution des attentes des consommateurs. Mayer s'attend à une demande croissante d'expériences personnalisées, culturellement immersives et transparentes.
"Du côté des entreprises, je constate que l'on consacre beaucoup d'énergie à la création de voyages plus personnalisés et assistés par la technologie. Les voyageurs s'attendent à des réservations faciles, à des outils numériques utiles et à des recommandations pertinentes. Il ne s'agit plus seulement d'avoir un site web ou une application, mais d'utiliser la technologie pour anticiper ce que les gens veulent avant même qu'ils ne le demandent", a-t-il expliqué.
L'expansion du tourisme au-delà des centres urbains bien connus ouvre également de nouvelles perspectives. "De plus en plus de régions du Royaume commencent à proposer ce type d'expériences. Nous sortons des villes connues, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour le tourisme local", a également indiqué Mayer.
Mme El-Shikh a mis en évidence une tendance croissante au voyage expérientiel, où les visiteurs recherchent des expériences culturelles immersives. "Les parties prenantes développent des offres uniques qui mettent en valeur la diversité du patrimoine et des paysages naturels du Royaume", a-t-elle déclaré.
De nouvelles infrastructures alimentent la demande
L'expansion des infrastructures du Royaume change la donne pour le tourisme local. Mme Mayer a noté que les investissements dans les routes, les aéroports et les transports publics rendent plus accessibles des destinations autrefois éloignées.
"Il ne s'agit pas seulement de construire de nouveaux aéroports ou de nouvelles routes, mais aussi d'ouvrir de nouvelles régions du pays que les gens n'auraient peut-être pas explorées auparavant", a-t-elle confirmé.
Les entreprises tirent parti de cette dynamique en concevant des expériences liées à la culture locale. "Autour de l'Aïd en particulier, nous voyons de plus en plus d'entreprises profiter de cette dynamique. Elles créent des expériences liées à un lieu, qu'il s'agisse d'un festival culturel, d'une activité familiale ou d'un site patrimonial magnifiquement restauré qui raconte une histoire locale. Ces points de contact trouvent un écho auprès des voyageurs parce qu'il ne s'agit pas seulement de loisirs, mais aussi d'une expérience personnelle", explique Mayer.
Mme El-Shikh a également ajouté que les activités sur place, telles que les visites guidées, les sports d'aventure et les expériences culturelles, sont au cœur du voyage et renforcent l'engagement avec les communautés locales. "En collaborant avec les artisans locaux, les institutions culturelles et les sites patrimoniaux, les entreprises touristiques créent des expériences uniques qui trouvent un écho auprès des résidents et les encouragent à apprécier leur propre patrimoine culturel", a-t-elle noté.
Alors que l'Arabie saoudite continue de développer son secteur touristique, l'accent mis sur les voyages intérieurs devrait stimuler une croissance soutenue, faisant de l'Aïd Al-Fitr une pierre angulaire de l'évolution du paysage touristique du Royaume.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com