DOHA : Al Jazeera a condamné la mort mercredi de deux de ses journalistes, tués lors d'une frappe israélienne sur la bande de Gaza, dénonçant dans un communiqué un "assassinat de sang-froid".
La chaîne du Qatar a indiqué que son correspondant pour Al Jazeera en arabe, Ismaïl al-Ghoul, et le cameraman Rami al-Refee avaient été "pris pour cible par les forces d'occupation israéliennes" lors de leur couverture de la situation dans le camp de réfugiés d'al-Chati dans la ville de Gaza.
"Cette attaque contre les journalistes d'Al Jazeera s'inscrit dans le cadre d'une campagne de ciblage systématique visant les journalistes de la chaîne et leurs familles depuis octobre 2023", a ajouté Al Jazeera.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza le 7 octobre, Al Jazeera assure une couverture en continu sur le terrain des effets de l'offensive israélienne sur le territoire palestinien.
Son bureau à Gaza a déjà été bombardé et deux autres de ses correspondants tués.
La mort d'al-Ghoul et al-Refee souligne "le besoin urgent d'une action en justice immédiate contre les forces d'occupation", affirme la chaîne dans son communiqué.
DOHA : Al Jazeera a affirmé qu'elle allait "entreprendre toutes les actions en justice possibles pour poursuivre les auteurs de ces crimes" et a exprimé sa "solidarité sans faille avec tous les journalistes de Gaza".
Le Hamas a dénoncé un "crime odieux", affirmant dans un communiqué que la frappe de mercredi visait à "terroriser et faire taire" les journalistes palestiniens, qui informent sur "le génocide en cours contre notre peuple dans la bande de Gaza depuis près de dix mois."
- "Enquête transparente" -
Depuis plusieurs années, les autorités israéliennes critiquent publiquement la couverture de l'actualité en Israël et dans les Territoires palestiniens par la chaîne qatarie, qui a été lourdement touchée par la guerre en cours à Gaza.
Un tribunal israélien a confirmé en juin avoir prolongé la décision d'interdire la chaîne, qui diffuse en arabe et en anglais, initialement imposée à Al Jazeera début mai.
Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné la frappe meurtrière de mercredi et appelé à ce qu'elle fasse l'objet ainsi que d'autres frappes similaires "d'une enquête approfondie et transparente" et que "des comptes soient rendus".
En janvier, un journaliste d'Al Jazeera et un pigiste avaient été tués lors d'une frappe sur leur voiture dans le sud du territoire palestinien. Israël les avait décrits comme des "agents terroristes",
Le mois suivant, Israël a accusé un autre journaliste de la chaîne, blessé lors d'une autre frappe, d'être un "commandant adjoint d'une unité" du Hamas.
Al Jazeera a farouchement nié les allégations d'Israël.
Son chef de bureau à Gaza, Waël al-Dahdouh, a été blessé lors d'une frappe israélienne en décembre qui a tué un caméraman de la chaîne.
Son épouse, deux de leurs enfants et un petit-fils ont été tués lors du bombardement en octobre du camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza.
Son fils aîné était le journaliste d'Al Jazeera tué en janvier lors d'une frappe visant une voiture à Rafah.