Le prince héritier saoudien félicite le nouveau président iranien

Le Prince héritier saoudien Mohammed bin Salman (Fournie AN )
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Publié le Mercredi 17 juillet 2024

Le prince héritier saoudien félicite le nouveau président iranien

  • Les deux hommes se sont félicités, durant l'entretien téléphonique, du "développement des relations entre les deux pays"
  • Deux poids lourds du Moyen-Orient, les deux pays qui ont longtemps soutenu des camps adverses dans des conflits régionaux, multiplient depuis les signes de rapprochement.

RIYAD : Le prince héritier et dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a appelé mercredi le nouveau président iranien Massoud Pezeshkian pour le féliciter de sa récente élection, a rapporté la presse d'Etat saoudienne.

Les deux hommes se sont félicités, durant l'entretien téléphonique, du "développement des relations entre les deux pays" et ont dit leur souhait de "continuer à renforcer la coopération dans divers domaines", a rapporté l'agence officielle saoudienne SPA.

Le royaume d'Arabie saoudite, chef de file des monarchies arabes du Golfe, et la République islamique d'Iran ont repris leurs relations diplomatiques en mars 2023 après sept ans de rupture, dans le cadre d'un accord négocié par la Chine.

Deux poids lourds du Moyen-Orient, les deux pays qui ont longtemps soutenu des camps adverses dans des conflits régionaux, multiplient depuis les signes de rapprochement.

Le roi Salmane d'Arabie saoudite avait, lui, félicité M. Pezeshkian le 6 juillet, au lendemain du second tour de la présidentielle en Iran.

"Nous vous adressons nos sincères félicitations et nos meilleurs vœux de succès et de réussite, en espérant continuer à développer les relations qui lient nos deux pays et nos deux peuples frères", a dit le souverain saoudien dans son message, avait alors rapporté SPA.

Le roi Salmane avait souligné aussi sa volonté de "poursuivre la coordination et la concertation (entre les deux pays) afin de renforcer la paix et la sécurité régionales et internationales".


Israël dit que la mort du chef du Hamas marque le « début de la fin » de la guerre à Gaza

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  • L'armée et les services du renseignement intérieur "confirment, qu'après une traque d'un an", des soldats "ont éliminé Yahya Sinouar (...) lors d'une opération dans le sud de la bande de Gaza" mercredi, a indiqué l'armée
  • "Yahya Sinouar est mort", s'est félicité M. Netanyahu dans un message vidéo en anglais diffusé dans la nuit. "Ceci ne veut pas dire la fin de la guerre à Gaza, mais le début de la fin"

JERUSALEM: Israël a annoncé jeudi que le chef du Hamas Yahya Sinouar, considéré comme l'architecte du 7-Octobre, avait été tué lors d'une opération à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le Premier ministre Benjamin Netanyahu assurant que cette mort marquait "le début de la fin" la guerre à Gaza.

Cet activiste radical de 61 ans dirigeait depuis 2017 le mouvement islamiste palestinien à Gaza, avant d'être nommé début août chef politique du Hamas après la mort d'Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran le 31 juillet dans une attaque imputée à Israël.

L'armée et les services du renseignement intérieur "confirment, qu'après une traque d'un an", des soldats "ont éliminé Yahya Sinouar (...) lors d'une opération dans le sud de la bande de Gaza" mercredi, a indiqué l'armée.

"Yahya Sinouar est mort", s'est félicité M. Netanyahu dans un message vidéo en anglais diffusé dans la nuit. "Ceci ne veut pas dire la fin de la guerre à Gaza, mais le début de la fin", a-t-il souligné.

Les forces israéliennes opéraient "ces dernières semaines" dans ce secteur à la suite d'informations indiquant la présence probable de hauts responsables du Hamas, a précisé l'armée israélienne.

Elles ont "éliminé trois terroristes" et les procédures d'identification ADN du corps ont "confirmé que le chef du Hamas avait été éliminé".

L'armée israélienne a diffusé une courte vidéo filmée par un drone montrant un homme blessé et qu'elle présente comme des images du chef du Hamas juste avant qu'il ne soit tué.

L'homme, assis dans le fauteuil d'un salon éventré au premier étage d'un bâtiment partiellement détruit, a le visage caché par un tissu qui pourrait être un keffieh et a dans la main un objet ressemblant à un sabre qu'il jette sur le drone. Selon l'armée, ces images sont celles de Yahya Sinouar "quelques instants avec son élimination".

La mort de Yahya Sinouar, considéré comme le cerveau de l'attaque d'une ampleur sans précédent menée par le mouvement palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien et qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, n'a pas été confirmée par le Hamas dans l'immédiat.

C'est "une étape importante" dans le déclin du Hamas, a déclaré Benjamin Netanyahu plus tôt dans la soirée. "Le Mal a pris un coup sévère mais la tâche qui nous attend n'est pas encore terminée", a-t-il ajouté.

Le chef d'état-major de l'armée, le général Herzi Halevi, a affirmé que la guerre "ne s'arrêterait pas" avant la capture de tous les auteurs du 7-Octobre et le retour de "tous les otages" retenus à Gaza.

"Heureuse" 

Après l'annonce de la mort de Yahya Sinouar, le président américain Joe Biden a salué une "bonne journée pour Israël, les Etats-Unis et le monde".

M. Biden a dit avoir téléphoné à M. Netanyahu pour le féliciter de la mort du chef du Hamas, ajoutant qu'il "espérait" parvenir à un cessez-le-feu à Gaza.

Kamala Harris, candidate démocrate à la Maison Blanche, a aussi estimé que sa mort offrait "l'occasion" de "mettre fin" à la guerre à Gaza.

Pour sa part, le président français Emmanuel Macron a déclaré devant la presse que la mort du chef du Hamas représentait une "occasion" à saisir pour mettre fin aux opérations militaires. C'est un "tournant" de la guerre, a-t-il encore écrit sur X plus tard dans la nuit.

Lors de leur entretien téléphonique, MM. Netanyahu et Biden ont assuré que c'était "une occasion de favoriser la libération des otages" et qu'ils allaient "coopérer" afin d'y parvenir.

Le Forum des familles, principale association des proches d'otages en Israël, a "demandé instamment de tirer parti de cette avancée majeure pour assurer le retour" des derniers captifs.

Devant une morgue de Tel-Aviv, où le corps de Sinouar est arrivé pour des "examens complémentaires" d'après la police, plusieurs personnes ont dansé et chanté, selon des images de l'AFPTV. Parmi elles, Hemda, une Israélienne, s'est dite "heureuse".

Cinq soldats tués 

Cette annonce intervient dans un contexte explosif au Moyen-Orient, où Israël pilonne depuis le 23 septembre les positions du Hezbollah au Liban, qui a ouvert un front transfrontalier dès le 8 octobre 2023 en soutien au Hamas.

Après avoir affaibli le Hamas, Israël a déplacé l'essentiel de ses opérations sur le front libanais et lancé le 30 septembre des incursions au sol dans le sud du Liban pour combattre le mouvement islamiste libanais.

Jeudi soir, le Hezbollah a annoncé passer "à la vitesse supérieure" dans sa guerre avec Israël, affirmant avoir utilisé pour la première fois des missiles à guidage de précision pour viser les soldats israéliens.

L'Iran, soutien du Hamas, a assuré que la mort de Yahya Sinouar allait "renforcer l'esprit de résistance" en vue de la "libération" des Territoires occupés. "Il va devenir un modèle pour la jeunesse", a écrit sur son compte X la mission de l'Iran auprès des Nations unies à New York, assurant que "la résistance se poursuivra".

Israël dit vouloir neutraliser le Hezbollah à la frontière pour permettre le retour dans le nord de son territoire de quelque 60.000 personnes déplacées par ses tirs depuis un an.

Jeudi, des frappes ont visé le sud et l'est du Liban, bastions du Hezbollah avec la banlieue sud de Beyrouth.

Au moins 1.418 personnes ont été tuées dans le pays, d'après un décompte de l'AFP à partir de données officielles, l'ONU recensant près de 700.000 déplacés.

Le Hezbollah a affirmé jeudi avoir tiré des roquettes contre des troupes israéliennes près du plateau du Golan syrien annexé par Israël, et détruit deux chars israéliens dans le sud du Liban.

L'armée israélienne a annoncé la mort de cinq soldats dans le sud du Liban, sans en préciser la date, portant à 19 le nombre de soldats israéliens tués depuis le début de l'offensive au sol.

L'Iran, allié du Hezbollah et du Hamas, a menacé d'attaquer "douloureusement" Israël s'il frappait des cibles "en Iran ou dans la région", en riposte à l'attaque de missiles menée par Téhéran sur le territoire israélien le 1er octobre à laquelle Israël a juré de répondre.

Quatorze morts à Gaza 

Dans la bande de Gaza, au moins 14 personnes ont été tuées par une frappe israélienne sur l'école Abou Hussein abritant des déplacés dans le camp de Jabalia (nord), selon deux hôpitaux locaux.

Jabalia est encerclée et pilonnée depuis le 6 octobre par l'armée israélienne qui affirme que le Hamas tente d'y reconstituer ses forces.

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens a pointé un "vrai risque" de famine dans le territoire palestinien assiégé et dévasté, accusant "certains membres du gouvernement israélien" d'en faire "une arme de guerre".

Au moins 42.438 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

 


Le Hezbollah entre dans une nouvelle phase de la guerre alors que Netanyahou insiste sur le démantèlement de sa structure

De la fumée s'échappe du site d'une frappe aérienne israélienne qui a visé le village de Khiam, dans le sud du Liban, le 17 octobre 2024. (AFP)
De la fumée s'échappe du site d'une frappe aérienne israélienne qui a visé le village de Khiam, dans le sud du Liban, le 17 octobre 2024. (AFP)
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  • Un député libanais affirme que l'ennemi n'a pas réussi à prendre le contrôle d'un village ou à s'y installer
  • Il a ajouté que l'ennemi "planifie cette guerre depuis des années et a adopté une politique de terre brûlée le long des frontières, tentant de créer une zone tampon pour annexer la région au sud du Litani, ce que la résistance contrecarrera"

BEYROUTH : Le Hezbollah a confirmé qu'il n'a "aucune option au Liban, sauf les réalités imposées par ses membres sur le terrain, et que toute autre option est un pari sur une illusion."

Le député Hassan Fadlallah, membre du bloc parlementaire du Hezbollah, a déclaré lors d'une conférence de presse que "la guerre d'Israël contre le Hezbollah vise à éliminer la résistance, à la faire disparaître de la région et à soumettre le Liban".

Il a ajouté que l'ennemi "planifie cette guerre depuis des années et a adopté une politique de terre brûlée le long des frontières, tentant de créer une zone tampon pour annexer la région au sud du Litani, ce que la résistance contrecarrera".

M. Fadlallah a déclaré que le parti "est entré dans une nouvelle phase de résistance à l'agression. Nous opérons sur trois fronts, le premier étant celui du terrain, et jusqu'à présent, l'ennemi n'a pas réussi à prendre le contrôle d'un village ou à s'y installer. Le président du Parlement, Nabih Berri, et le Premier ministre, Najib Mikati, négocient avec des émissaires internationaux pour parvenir à un cessez-le-feu, et nous suivons de près cette question avec M. Berri".

M. Fadlallah a refusé de confirmer ou d'infirmer les informations circulant dans le sud selon lesquelles le Hezbollah aurait capturé des soldats israéliens. Il s'est contenté de dire : "Si un soldat israélien est capturé, la résistance l'annoncera dans ses déclarations.

Jeudi, les bruits des frappes aériennes et des tirs d'artillerie ont étouffé toute discussion diplomatique visant à ouvrir la voie à un cessez-le-feu.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réitéré son escalade en déclarant qu'Israël avait l'intention de "détruire toute la structure militaire du Hezbollah, qui s'est construite sur deux décennies", et que son objectif "au Liban est de ramener les habitants du nord dans leurs maisons et de démanteler la structure militaire du Hezbollah".

Jeudi, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a déclaré à Reuters qu'"un navire de guerre allemand opérant dans le cadre de la mission de maintien de la paix de la FINUL a intercepté un drone au large des côtes libanaises".

Il a précisé que le drone était "tombé à l'eau" et n'avait causé aucun dommage au navire.

Le porte-parole a déclaré que "l'origine du drone abattu par le système de défense aérienne est inconnue", ajoutant que "le navire de guerre, connu sous le nom de Ludwigshafen am Rhein et déployé dans le cadre de la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, poursuit ses activités".

Plusieurs positions de la FINUL, ainsi que la tour de guet du quartier général, ont fait l'objet d'hostilités israéliennes, au cours desquelles plusieurs soldats de la paix ont été blessés.

L'objectif de ces attaques était d'obliger les soldats de la paix de la FINUL à évacuer leurs positions dans la zone frontalière libanaise et à se réinstaller à 5 km au nord. Cependant, les Nations unies ont fermement rejeté la question et condamné les attaques.

Mercredi, les casques bleus de la FINUL en position près de Kafer Kela ont observé "un char Merkava israélien tirer sur leur tour de guet, détruisant deux caméras et endommageant la tour".

Dans un communiqué officiel, la FINUL a déclaré : "Une fois de plus, nous assistons à des tirs directs et apparemment délibérés sur une position de la FINUL.

Entre-temps, des menaces d'évacuation ont été envoyées jeudi aux Libanais se trouvant dans des bâtiments diplomatiques, médiatiques et résidentiels à Beyrouth, dans la Bekaa et dans le sud.

Les messages d'alerte ont été reçus par les employés d'un immeuble de Beyrouth abritant les bureaux de la chaîne d'information Al-Jazeera et de l'ambassade de Norvège, de l'hôtel Markazia Suites et des immeubles situés à proximité du Starco Center, qui comprend des ministères et des bureaux d'entreprises.

Des avertissements d'évacuation ont également été envoyés aux travailleurs de la rue principale Hamra, à côté du campus de l'Université américaine de Beyrouth, y compris l'hôtel Commodore, où les journalistes étrangers séjournent habituellement.

Un juge de la cour des comptes a reçu un message similaire.

Après l'enquête de l'armée sur la source des avertissements, il s'est avéré que les appels reçus sur les téléphones des personnes étaient "faux", selon une source de sécurité.

La source a estimé que "tout n'est que rumeurs, si ce n'est que les avertissements émis par le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur son compte de médias sociaux, qui incluent des cartes précisant les cibles, restent inexacts, en particulier les appels téléphoniques reçus par les citoyens, les fonctionnaires, les maires, les juges, les ambassades et les bureaux des médias".

Jeudi, M. Adraee a lancé une série d'avertissements urgents aux habitants du nord de la Bekaa pour qu'ils évacuent les lieux avant d'attaquer les zones ciblées moins d'une heure plus tard par des frappes aériennes.

Les avertissements d'Adraee incluaient des zones du sud, en particulier la région de Tyr.

Les frappes aériennes israéliennes se sont poursuivies dans la zone frontalière, en particulier dans les régions de Tyr, Nabatiyeh, Iqlim Al-Tuffah et Jezzine, atteignant le secteur oriental avec le bombardement de Shebaa. Les frappes aériennes se sont concentrées sur le nord de la région de la Bekaa, jusqu'à la frontière avec la Syrie.

Dans une série de déclarations, le Hezbollah a affirmé avoir repoussé les forces israéliennes sur les hauteurs de Labbouneh et sur les axes de Kfarkela et d'Odaisseh.

Adraee a affirmé qu'"un commandant de bataillon du Hezbollah, Hussein Mohammed Awada, a été éliminé dans la région de Bint Jbeil et qu'il était responsable du lancement d'obus en direction du territoire israélien".


Israël affirme avoir tué le chef du Hamas, Yahya Sinouar

L'armée et les services du renseignement intérieur "confirment qu'après une traque d'un an, hier (mercredi), le 16 octobre 2024, des soldats de l'armée israélienne ont éliminé Yahya Sinouar, le chef de l'organisation terroriste Hamas, lors d'une opération dans le sud de la bande de Gaza", a indiqué l'armée dans un communiqué. (AFP)
L'armée et les services du renseignement intérieur "confirment qu'après une traque d'un an, hier (mercredi), le 16 octobre 2024, des soldats de l'armée israélienne ont éliminé Yahya Sinouar, le chef de l'organisation terroriste Hamas, lors d'une opération dans le sud de la bande de Gaza", a indiqué l'armée dans un communiqué. (AFP)
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  • Israël a annoncé jeudi que le chef du Hamas, Yahya Sinouar, avait été tué lors d'une opération militaire dans la bande de Gaza
  • Yahya Sinouar, militant radical et homme de l'ombre, est considéré comme l'un des cerveaux de l'attaque d'une ampleur sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien

JERUSALEM: Israël a annoncé jeudi que le chef du Hamas, Yahya Sinouar, avait été tué lors d'une opération militaire dans la bande de Gaza, portant un coup décisif au mouvement islamiste palestinien qu'il combat depuis plus d'un an.

Yahya Sinouar, militant radical et homme de l'ombre, est considéré comme l'un des cerveaux de l'attaque d'une ampleur sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre dans le territoire palestinien et mis le feu aux poudres dans la région.

Agé de 61 ans et chef depuis 2017 du mouvement islamiste palestinien à Gaza, il a été nommé début août chef politique du Hamas après la mort d'Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran le 31 juillet dans une attaque imputée à Israël, qui n'a pas commenté.

L'armée et les services du renseignement intérieur "confirment qu'après une traque d'un an, hier (mercredi), le 16 octobre 2024, des soldats de l'armée israélienne ont éliminé Yahya Sinouar, le chef de l'organisation terroriste Hamas, lors d'une opération dans le sud de la bande de Gaza", a indiqué l'armée dans un communiqué.

Le Hamas n'a pas confirmé sa mort dans l'immédiat.

Yahya Sinouar était "responsable d'actes de terrorisme odieux", a déclaré le président israélien, Isaac Herzog, appelant à "ramener" les otages toujours retenus à Gaza.

"L'élimination de Sinouar est une occasion pour la libération immédiate des otages (emmenés à Gaza le 7 octobre, NDLR) et ouvre la voie à un changement profond à Gaza", a estimé de son côté le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz.

"Lors des opérations de l'armée (...) trois terroristes ont été éliminés", avait indiqué plus tôt l'armée dans un communiqué, une source de sécurité israélienne ayant précisé que des analyses ADN étaient réalisées sur un corps pour confirmer s'il s'agit bien de Sinouar.

Peu après l'attaque du 7 octobre 2023, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait déclaré: "Tout membre du Hamas est un homme mort".

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a écrit jeudi sur X: "Nous atteindrons chaque terroriste et nous les éliminerons".

 

- "Assassin cruel" -

 

L'attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours captives à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.

Le chef de la Chambre américaine des représentants, Mike Johnson, a salué la mort de Yahya Sinouar comme une "source d'espoir".

Berlin, qui a qualifié le chef du Hamas d'"assassin cruel", a appelé le mouvement à libérer tous les otages.

Ces déclarations interviennent dans un contexte explosif au Moyen-Orient, où Israël pilonne depuis le 23 septembre les positions du Hezbollah au Liban, qui avait ouvert un front transfrontalier dès le 8 octobre 2023 en soutien au Hamas.

Le 30 septembre, l'armée israélienne a lancé des opérations au sol dans le sud du Liban pour combattre le mouvement islamiste libanais.

A la mi-journée jeudi, des frappes ont visé plusieurs régions du sud et de l'est du Liban, bastions du Hezbollah avec la banlieue sud de Beyrouth.

Plus tôt, une frappe israélienne avait visé "un entrepôt d'armes" du Hezbollah à Lattaquié en Syrie, fief du président Bachar al-Assad, faisant deux blessés, selon des médias syriens et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont de leur côté annoncé avoir frappé cinq dépôts souterrains de munitions des Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen et mènent des attaques contre Israël et les navires qui leur seraient liés, en soutien au Hamas.

"Stopper l'escalade régionale" 

Après avoir affaibli le Hamas à Gaza, Israël a déplacé le gros de ses opérations militaires sur le front libanais.

En près d'un mois, au moins 1.373 personnes ont été tuées dans le pays, d'après un décompte de l'AFP à partir de données officielles, l'ONU recensant près de 700.000 déplacés.

L'Iran, allié du régime syrien, des rebelles houthis, du Hezbollah et du Hamas, a menacé jeudi d'attaquer "douloureusement" Israël s'il frappait des cibles "en Iran ou dans la région", en riposte à l'attaque de missiles menée par Téhéran sur le territoire israélien le 1er octobre à laquelle Israël a juré de répondre.

Cette attaque avait été présentée par l'Iran comme des représailles à l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh, et à celui de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, tué dans une frappe israélienne le 27 septembre près de Beyrouth.

Le Hezbollah a de son côté affirmé jeudi avoir tiré des roquettes contre des troupes israéliennes près du plateau du Golan syrien annexé par Israël, et détruit deux chars israéliens dans le sud du Liban.

Israël affirme vouloir neutraliser le Hezbollah à la frontière pour permettre le retour dans le nord d'Israël de quelque 60.000 personnes déplacées par ses tirs incessants depuis un an.

Quatorze morts à Gaza 

Dans la bande de Gaza, au moins 14 personnes ont été tuées jeudi dans une frappe israélienne sur l'école Abou Hussein abritant des déplacés dans le camp de Jabalia, dans le nord, selon deux hôpitaux du secteur, l'armée israélienne indiquant avoir ciblé des combattants palestiniens.

Jabalia est encerclée et pilonnée depuis le 6 octobre par l'armée israélienne qui affirme que le Hamas tente d'y reconstituer ses forces. Le sort de centaine de milliers de Gazaouis pris au piège de combats est au centre des inquiétudes internationales.

Le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a lui pointé un "vrai risque" de famine dans le territoire palestinien assiégé et dévasté, accusant "certains membres du gouvernement israélien" d'en faire "une arme de guerre".

Au moins 42.438 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.