RIYAD: L'économie de l'Arabie saoudite devrait rester solide, le produit intérieur brut du Royaume devant croître de 1,6% cette année, avant d'atteindre 4,9% en 2025, selon une étude publiée récemment par la Banque mondiale.
Le rapport indique également que le taux d'inflation de l'Arabie saoudite devrait rester stable à 2,1% en 2024 et à 2,3% en 2025, deux chiffres inférieurs à la moyenne de la région du Conseil de coopération du Golfe.
L'inflation dans le CCG devrait être de 2,2% en 2024 et de 2,7% en 2025.
En outre, l'étude met en avant l'impact de l'initiative Vision 2030 de l'Arabie saoudite, qui a entraîné des progrès socioéconomiques significatifs.
La participation des femmes au marché du travail est passée de 22% en 2016 à 34% fin 2023, ce qui est conforme aux objectifs stratégiques du Royaume visant à promouvoir l'égalité des sexes et à accroître la participation des femmes au marché du travail.
«Les réformes clés de la législation du travail visant à éliminer la discrimination en matière d'emploi, l'expansion des opportunités d'emploi dans diverses industries et l'accent mis sur la participation de la main-d'œuvre féminine dans le cadre de l’initiative Vision 2030 peuvent avoir conduit à une augmentation substantielle de la participation des femmes dans un laps de temps relativement court», a déclaré la Banque mondiale.
Et d'ajouter: «Les réformes structurelles économiques, accélérées par la Vision 2030 saoudienne et la pandémie, peuvent avoir stimulé davantage la création d'emplois en modernisant et en diversifiant l'économie, ce qui a été crucial pour accroître la participation des femmes à la vie active.»
Les dernières prévisions de la Banque mondiale en matière de croissance économique de l'Arabie saoudite en 2025 dépassent les prévisions précédentes du Fonds monétaire international.
En septembre, le FMI a estimé que le Royaume connaîtrait un taux de croissance du PIB de 4,7% en 2025, s'attendant à ce que l'élimination progressive des réductions de la production de pétrole stimule l'expansion économique.
En outre, un rapport publié le mois dernier par l'agence de notation S&P Global a souligné la résilience économique de l'Arabie saoudite, prévoyant une croissance du PIB de 1,4% en 2024, avec une accélération à 5,3% en 2025.
Selon S&P Global, cette croissance sera soutenue par la stratégie de diversification du Royaume, qui vise à renforcer le secteur privé non pétrolier et à réduire la dépendance à l'égard des revenus du pétrole brut.
L'agence a également noté que les réductions de taux anticipées par la Réserve fédérale américaine pourraient être bénéfiques pour des marchés émergents comme l'Arabie saoudite, qui possède des fondamentaux de croissance solides et des flux de capitaux croissants.
Des perspectives plus larges
Dans son dernier rapport, la Banque mondiale prévoit que le PIB global de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord augmentera de 2,2% en 2024 et de 3,8% en 2025.
Pour la région du CCG, l'économie devrait croître de 1,9% en 2024 et de 4,2% en 2025.
Au sein du CCG, l'économie du Qatar devrait croître de 2,2% en 2024 et de 2,7% en 2025. Les Émirats arabes unis devraient connaître une expansion du PIB de 3,3% en 2024 et de 4,1% l'année suivante.
L'économie du royaume de Bahreïn devrait croître de 3,5% en 2024 et de 3,3% en 2025, selon la Banque mondiale. Quant à l'économie du Koweït, elle devrait se contracter de 1% cette année avant de se redresser avec une croissance de 2,5% en 2025.
L'économie du sultanat d'Oman devrait connaître une croissance marginale de 0,7% en 2024, suivie d'une augmentation de 2,7% en 2025.
Le rapport indique également que la croissance économique collective des exportateurs de pétrole de la région devrait être de 2,2% en 2024 et de 3,9% en 2025.
Cependant, la Banque mondiale a averti que la croissance économique dans la région Mena reste faible en raison des incertitudes exacerbées par les conflits en cours.
«La paix et la stabilité sont les fondements du développement durable. Le Groupe de la Banque mondiale est déterminé à rester engagé dans les zones touchées par les conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et à construire un avenir digne de tous les habitants de la région», a déclaré Ousmane Dione, vice-président de la Banque mondiale pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.
Selon le rapport, les territoires palestiniens sont au bord de l'effondrement économique, subissant la plus forte contraction économique jamais enregistrée, l'économie de Gaza s'étant contractée de 86% au cours du premier semestre de cette année.
La Banque mondiale ajoute que les perspectives économiques du Liban restent très incertaines et dépendent largement de la trajectoire des conflits en cours. Entre-temps, les pays voisins comme la Jordanie et l'Égypte ont été confrontés à une baisse des recettes touristiques et des recettes fiscales.
La Jordanie devrait connaître une croissance économique de 2,4% en 2024, en baisse par rapport aux 2,7% de l'année précédente, avec des prévisions de croissance de 2,6% en 2025.
L'économie égyptienne devrait croître de 2,5% en 2024, puis de 3,5% l'année suivante.
Le rapport prévoit également que les PIB de la Syrie et du Liban se contracteront respectivement de 1,5% et de 1% en 2024.
«Les conflits pourraient compromettre les trajectoires de développement des pays. La Banque mondiale estime que le PIB par habitant des pays de la région Mena touchés par un conflit aurait pu être, en moyenne, 45% plus élevé sept ans après le début du conflit. Cette perte équivaut au progrès moyen réalisé par la région au cours des 35 dernières années», indique le rapport.
Domaines d'amélioration
Malgré les progrès réalisés par l'Arabie saoudite pour accroître la participation des femmes au marché du travail, la région Mena a toujours le taux d'emploi des femmes le plus bas du monde, avec seulement 19%.
La Banque mondiale a déclaré que le fait de combler les écarts d'emploi entre les hommes et les femmes pourrait entraîner une augmentation remarquable de 51% du revenu par habitant dans les pays de la région Mena, soulignant que l'inclusion des femmes est essentielle pour favoriser des économies prospères.
«La transformation du rôle de l'État entraînerait des gains de productivité substantiels. Par exemple, la région compte la plus grande proportion d'employés du secteur public au monde, en particulier des femmes», a déclaré Roberta Gatti, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Mena.
Elle ajoute: «Malheureusement, dans la région Mena, un secteur public plus important ne correspond pas nécessairement à de meilleurs biens et services publics. La mobilisation des talents vers le secteur privé permettrait d'améliorer l'allocation des ressources, avec des gains de productivité globale pouvant atteindre 45%.»
Selon le rapport, le déploiement de la technologie et l'adoption de la numérisation renforceront également la croissance des économies de la région Mena.
«L'intensification du commerce international, en tirant parti de la situation géographique stratégique de la région, peut faciliter ce processus d'innovation. L'amélioration de la qualité et de la transparence des données – qui sont à la traîne par rapport aux normes internationales – est un autre levier clé pour faciliter la diffusion des idées», a déclaré la Banque mondiale.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com