Israël dit vérifier si le chef du Hamas, Yahya Sinouar, a été « éliminé » à Gaza

"Lors des opérations de l'armée dans la bande de Gaza, trois terroristes ont été éliminés", a indiqué l'armée dans un communiqué.  Les forces israéliennes "vérifient la possibilité que l'un des terroristes soit Yahya Sinouar", et "à ce stade, les identités des terroristes ne peuvent pas être confirmées", ajoute le communiqué. (AFP)
"Lors des opérations de l'armée dans la bande de Gaza, trois terroristes ont été éliminés", a indiqué l'armée dans un communiqué. Les forces israéliennes "vérifient la possibilité que l'un des terroristes soit Yahya Sinouar", et "à ce stade, les identités des terroristes ne peuvent pas être confirmées", ajoute le communiqué. (AFP)
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Publié le Jeudi 17 octobre 2024

Israël dit vérifier si le chef du Hamas, Yahya Sinouar, a été « éliminé » à Gaza

  • Agé de 61 ans et chef depuis 2017 du mouvement islamiste palestinien à Gaza, il a été nommé début août chef politique du Hamas après la mort d'Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran le 31 juillet dans une attaque imputée à Israël
  • Yahya Sinouar, militant radical et homme de l'ombre, est considéré comme l'un des cerveaux de l'attaque d'une ampleur sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi vérifier si le chef du Hamas, Yahya Sinouar, avait été "éliminé" lors d'une opération dans la bande de Gaza, ce qui pourrait être un coup décisif porté au mouvement islamiste palestinien qu'elle combat depuis plus d'un an.

Yahya Sinouar, militant radical et homme de l'ombre, est considéré comme l'un des cerveaux de l'attaque d'une ampleur sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre dans le territoire palestinien et mis le feu aux poudres dans la région.

Agé de 61 ans et chef depuis 2017 du mouvement islamiste palestinien à Gaza, il a été nommé début août chef politique du Hamas après la mort d'Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran le 31 juillet dans une attaque imputée à Israël.

"Lors des opérations de l'armée dans la bande de Gaza, trois terroristes ont été éliminés", a indiqué l'armée dans un communiqué.

Les forces israéliennes "vérifient la possibilité que l'un des terroristes soit Yahya Sinouar", et "à ce stade, les identités des terroristes ne peuvent pas être confirmées", ajoute le communiqué.

Une source de sécurité israélienne a indiqué que des analyses ADN étaient réalisées sur un corps pour confirmer s'il s'agit bien de Sinouar.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a écrit peu après sur le réseau social X: "Nous atteindrons chaque terroriste et nous les éliminerons".

Ces déclarations interviennent dans un contexte explosif au Moyen-Orient, où Israël pilonne depuis le 23 septembre les positions du Hezbollah au Liban, qui avait ouvert un front transfrontalier contre lui au lendemain du 7 octobre en soutien du Hamas.

Une semaine plus tard, le 30 octobre, l'armée israélienne lançait des opérations au sol dans le sud du Liban pour combattre le mouvement islamiste libanais.

A la mi-journée jeudi, des frappes ont visé plusieurs régions du sud et de l'est du Liban, bastions du Hezbollah avec la banlieue sud de Beyrouth, selon des images de l'AFPTV et l'agence officielle libanaise.

Plus tôt, une frappe israélienne avait visé "un entrepôt d'armes" du Hezbollah à Lattaquié en Syrie, fief du président Bachar al-Assad, faisant deux blessés, selon les médias syriens et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Les Etats-Unis, allié d'Israël, ont de leur côté annoncé avoir utilisé pour la première fois des bombardiers stratégiques furtifs B-2 pour frapper cinq dépôts souterrains de munitions des Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen et mènent des attaques contre Israël et les navires qui leur seraient liés, en soutien au Hamas.

"Stopper l'escalade régionale"

Après avoir affaibli le Hamas à Gaza, Israël a déplacé le gros de ses opérations militaires sur le front libanais.

Un immeuble du centre de Beyrouth, abritant la chaîne Al-Jazeera et les ambassades de Norvège et d'Azerbaïdjan, a été évacué jeudi à la suite d'appels attribués à Israël exhortant à quitter les lieux, a indiqué une source de sécurité libanaise à l'AFP.

En près d'un mois, au moins 1.373 personnes ont été tuées dans le pays, d'après un décompte de l'AFP à partir de données officielles, l'ONU recensant près de 700.000 déplacés.

L'Iran, allié du régime syrien, des rebelles houthis, du Hezbollah et du Hamas palestinien, a menacé jeudi d'attaquer "douloureusement" Israël s'il frappait des cibles "en Iran ou dans la région", en riposte à l'attaque de missiles menée par Téhéran sur le territoire israélien le 1er octobre à laquelle Israël a juré de répondre.

Cette attaque avait été présentée par l'Iran comme des représailles à l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh, imputé à Israël, et à celui de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, tué dans une frappe israélienne le 27 septembre près de Beyrouth.

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, s'est lui entretenu jeudi au Caire avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Ils ont discuté de la "nécessité de stopper l'escalade régionale" et d'aboutir à un cessez-le-feu au Liban et à Gaza, selon la présidence égyptienne.

Le Hezbollah a lui affirmé jeudi avoir tiré des roquettes contre des troupes israéliennes près du plateau du Golan syrien annexé par Israël, et détruit deux chars israéliens dans le sud du Liban.

Israël affirme vouloir neutraliser le Hezbollah à la frontière pour permettre le retour dans le nord d'Israël de quelque 60.000 personnes déplacées par ses tirs incessants depuis un an.

14 morts à Gaza

Dans la bande de Gaza, au moins 14 personnes ont été tuées jeudi dans une frappe israélienne sur l'école Abou Hussein abritant des déplacés dans le camp de Jabalia, dans le nord, selon deux hôpitaux du secteur, l'armée israélienne indiquant avoir ciblé des combattants palestiniens.

Jabalia est encerclée et pilonnée depuis le 6 octobre par l'armée israélienne qui affirme que le Hamas tente d'y reconstituer ses forces. Le sort de centaine de milliers de Gazaouis pris au piège de combats est au centre des inquiétudes internationales.

Quelque 345.000 Gazaouis seront confrontés à la faim à un niveau "catastrophique" cet hiver, contre 133.000 actuellement, a avertit l'ONU dans un rapport publié jeudi.

Le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a lui pointé un "vrai risque" de famine dans le territoire palestinien assiégé et dévasté, accusant "certains membres du gouvernement israélien" d'en faire "une arme de guerre".

Au moins 42.438 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

L'attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

Des analyses ADN réalisées sur un corps pour confirmer s'il s'agit de Sinouar

L'armée "réalise des analyses ADN sur le corps d'un combattant" du Hamas pour confirmer la mort du chef politique du mouvement islamiste palestinien Yahya Sinouar, a indiqué jeudi à l'AFP une source de sécurité israélienne.

"L'armée israélienne réalise des analyses ADN sur le corps d'un combattant pour confirmer si c'est Sinouar", a indiqué ce responsable sous couvert d'anonymat car il n'est pas autorisé à parler à la presse.

Dans un communiqué, la police a plus tard indiqué qu'elle tentait, en lien avec l'armée et le Shin Bet (les services de renseignement intérieur), "d'établir une identification définitive" du corps retrouvé lors d'opérations de l'armée dans une zone non-précisée de la bande de Gaza.

"L'une des multiples opérations nécessaires" à l'identification du corps a "été menée à bien" selon la police, soulignant que les examens n'étaient pas terminés.

"Des clichés dentaires ont été soumis au laboratoire médico-légal de la police et des tests ADN sont actuellement en cours", a-t-on ajouté de même source.


Gaza: des hôpitaux annoncent au moins 14 morts dans une frappe israélienne sur une école abritant des déplacés

Au moins 14 personnes ont été tuées jeudi dans une frappe israélienne sur une école abritant des déplacés dans le camp de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza. (AFP)
Au moins 14 personnes ont été tuées jeudi dans une frappe israélienne sur une école abritant des déplacés dans le camp de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza. (AFP)
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  • Dix corps ont été transportés à l'hôpital Kamal Adwane et quatre à l'hôpital Al-Awda, selon des responsables de ces établissements, après une frappe sur l'école Abou Hussein qui sert de refuge pour les déplacés à Jabalia
  • "C'est un horrible massacre, la plupart des morts et des blessés gisent sur le sol à l'hôpital Kamal Adwan et ils sont dans un état critique"

GAZA: Au moins 14 personnes ont été tuées jeudi dans une frappe israélienne sur une école abritant des déplacés dans le camp de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, selon deux hôpitaux du secteur, l'armée israélienne indiquant avoir ciblé des combattants palestiniens.

Dix corps ont été transportés à l'hôpital Kamal Adwane et quatre à l'hôpital Al-Awda, selon des responsables de ces établissements, après une frappe sur l'école Abou Hussein qui sert de refuge pour les déplacés à Jabalia où les forces israéliennes mènent depuis le 6 octobre une offensive, affirmant que le Hamas tentait d'y reconstituer ses forces.

"C'est un horrible massacre, la plupart des morts et des blessés gisent sur le sol à l'hôpital Kamal Adwan et ils sont dans un état critique", a précisé Fares Afana, un responsable des services d'urgence dans le nord de la bande de Gaza.

"Nous ne pouvons nous occuper des ces cas graves à cause du manque de matériel médical et de spécialistes, ce qui entraîne une hausse du nombre des morts", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, l'armée a assuré avoir "mené une frappe de précision sur un point de rassemblement opérationnel des terroristes du Hamas et du Jihad islamique".

Ils opéraient "à l'intérieur d'un centre de commandement et de contrôle dans un complexe qui servait auparavant d'école", selon l'armée.

Le Hamas a condamné la frappe, affirmant que "les déclarations selon lesquelles l'école Abou Hussein était utilisée par la résistance étaient de purs mensonges".

"C'est une politique systématique des ennemis pour justifier leurs crimes et le massacre de déplacés innocents", a affirmé le mouvement islamiste dans un communiqué.

Israël poursuit son offensive dans la bande de Gaza, assiégée et ravagée par la campagne de représailles à l'attaque sanglante des combattants palestiniens le 7 octobre 2023.

L'armée a récemment intensifié ses opérations dans le nord du territoire où des centaines de milliers de personnes sont prises au piège des combats et à qui l'aide humanitaire parvient difficilement.


Liban: un immeuble de Beyrouth abritant deux ambassades et Al-Jazeera évacué après un appel attribué à Israël 

Un immeuble du centre de Beyrouth, abritant la chaîne Al-Jazeera et les ambassades de Norvège et d'Azerbaïdjan, a été évacué jeudi à la suite d'appels attribués à Israël exhortant à quitter les lieux, a indiqué une source de sécurité libanaise. (AFP)
Un immeuble du centre de Beyrouth, abritant la chaîne Al-Jazeera et les ambassades de Norvège et d'Azerbaïdjan, a été évacué jeudi à la suite d'appels attribués à Israël exhortant à quitter les lieux, a indiqué une source de sécurité libanaise. (AFP)
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  • La Norvège a évacué son ambassade à Beyrouth jeudi après que l'immeuble qui l'abrite eut reçu une alerte à la bombe
  • "Nous pouvons confirmer que le bâtiment où se trouve notamment l'ambassade de Norvège à Beyrouth a reçu une menace à la bombe aujourd'hui"

OSLO: Un immeuble du centre de Beyrouth, abritant la chaîne Al-Jazeera et les ambassades de Norvège et d'Azerbaïdjan, a été évacué jeudi à la suite d'appels attribués à Israël exhortant à quitter les lieux, a indiqué une source de sécurité libanaise à l'AFP.

"Trois appels sont parvenus à l'immeuble", qui abrite aussi des dizaines de bureaux, "affirmant provenir d'Israël et ordonnant d'évacuer les lieux", a précisé la source. Elle a indiqué que les autorités libanaises ne pouvaient pas "confirmer l'origine de ces appels parvenus via une application ni leur sérieux".

La Norvège a évacué son ambassade à Beyrouth jeudi après que l'immeuble qui l'abrite eut reçu une alerte à la bombe, a annoncé le ministère norvégien des Affaires étrangères.

"Nous pouvons confirmer que le bâtiment où se trouve notamment l'ambassade de Norvège à Beyrouth a reçu une menace à la bombe aujourd'hui", a indiqué une porte-parole du ministère, Ragnhild Håland Simenstad, dans un courriel à l'AFP. L'ambassade, qui ne compte plus qu'une poignée de diplomates, a été évacuée.

 


L'Iran menace de frapper « douloureusement » Israël s'il attaque des cibles iraniennes

"Si vous faites une erreur et attaquez nos cibles, que ce soit dans la région ou en Iran, nous vous frapperons à nouveau douloureusement", a mis en garde le général Salami, chef des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran. (AFP)
"Si vous faites une erreur et attaquez nos cibles, que ce soit dans la région ou en Iran, nous vous frapperons à nouveau douloureusement", a mis en garde le général Salami, chef des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran. (AFP)
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  • L'Iran a lancé le 1er octobre quelque 200 missiles sur Israël, incluant pour la première fois plusieurs missiles hypersoniques
  • Ces frappes ont été présentées par Téhéran comme des représailles à l'assassinat en juillet dans la capitale iranienne de l'ex-chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, imputé à Israël

TEHERAN: Le chef des Gardiens de la révolution iranienne, Hossein Salami, a menacé jeudi de frapper "douloureusement" Israël s'il attaquait des cibles iraniennes en riposte aux tirs de missiles iraniens le 1er octobre sur le territoire israélien.

"Si vous faites une erreur et attaquez nos cibles, que ce soit dans la région ou en Iran, nous vous frapperons à nouveau douloureusement", a mis en garde le général Salami, chef des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran.

L'Iran a lancé le 1er octobre quelque 200 missiles sur Israël, incluant pour la première fois plusieurs missiles hypersoniques.

Ces frappes ont été présentées par Téhéran comme des représailles à l'assassinat en juillet dans la capitale iranienne de l'ex-chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, imputé à Israël.

L'Iran avait indiqué avoir également agi en riposte à la mort d'un général iranien dans une frappe au Liban fin septembre, qui avait aussi coûté la vie à l'ex-chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Ce dernier a dirigé pendant plus de trente ans le mouvement islamiste libanais, soutenu financièrement et militairement par l'Iran.

Israël a juré de faire payer à l'Iran le prix de son attaque.

M. Salami a fait cette déclaration à Ispahan (centre), lors des funérailles du général Abbas Nilforoushan, l'un des principaux commandants d'une unité d'élite des Gardiens, tué par une frappe israélienne fin septembre au Liban.

Lors de son discours, il a par ailleurs fustigé la récente livraison par les Etats-Unis à Israël le système antimissiles THAAD, affirmant qu'il ne constituerait pas un bouclier "fiable" contre une attaque iranienne.

"Attention, nous connaissons vos faiblesses, vous le savez. Vous savez à quel point vous êtes vulnérable", a ajouté le chef des Gardiens de la révolution.

Jeudi à midi, le corps du général Abbas Nilforoushan a été inhumé au cimetière des martyrs dans sa ville natale d'Ispahan, a annoncé la télévision d'Etat.

Ces propos ont été tenus au moment où le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, multiplie les consultations diplomatiques pour tenter d'apaiser les tensions régionales.

Il s'est rendu successivement au Liban, en Syrie, en Arabie saoudite, au Qatar, en Irak et à Oman, pays qui sert généralement d'intermédiaire pour des pourparlers indirects avec les Etats-Unis.

Mercredi, M. Araghchi était en Jordanie avant d'arriver en Egypte lors d'un déplacement inédit dans ce pays en près de douze ans pour un ministre iranien des Affaires étrangères.