Twitter suspend indéfiniment @realdonaldtrump, un président US totalement isolé

Sous le feu de critiques, accusé d'avoir sapé les institutions et jeté de l'huile sur le feu: Donald Trump avait tenté jeudi soir de calmer le jeu, marquant une rupture spectaculaire après des semaines de rhétorique incendiaire (Photo, AFP).
Sous le feu de critiques, accusé d'avoir sapé les institutions et jeté de l'huile sur le feu: Donald Trump avait tenté jeudi soir de calmer le jeu, marquant une rupture spectaculaire après des semaines de rhétorique incendiaire (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 09 janvier 2021

Twitter suspend indéfiniment @realdonaldtrump, un président US totalement isolé

  • Le tempétueux milliardaire a enfin reconnu sa défaite, même s'il n'a à aucun moment cité - encore moins félicité - son successeur
  • Les élus reprocheraient en particulier au locataire de la Maison Blanche d'avoir «délibérément fait des déclarations qui ont encouragé (...) des actes illégaux au sein du Capitole»

WASHINGTON: Deux jours après les violences qui ont endeuillé le Capitole et ébranlé l'Amérique, Donald Trump se trouvait vendredi totalement isolé, potentiellement sous le coup d'une nouvelle procédure de destitution et privé de son canal de communication favori, Twitter.

Le réseau social a frappé un grand coup en annonçant suspendre «de façon permanente» le compte du président républicain, caisse de résonance du Trumpisme et outil sur lequel il a bâti son ascension politique. 

Après avoir suspendu son compte durant 12 heures mercredi, Twitter a dit prendre cette mesure inédite face au «risque de nouvelles incitations à la violence». 

Reclus dans la Maison Blanche, lâché par nombre de ténors républicains, c'est justement d'un tweet, laconique, qu'il avait annoncé qu'il n'assisterait pas, contrairement à la tradition, à la cérémonie d'investiture de son successeur. 

Ce message lourd de symbole restera le dernier de @realDonaldTrump et ses environ 88 millions d'abonnés au moment de sa suspension. 

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Twitter a suspendu vendredi le compte du président Donald Trump, invoquant «le risque d'une nouvelle incitation à la violence» (Photo, twitter).

Son absence le 20 janvier «est une bonne chose», lui a répondu M. Biden, lors d'un échange avec les journalistes depuis son fief de Wilmington, tout en soulignant que le vice-président Mike Pence serait, en revanche, le bienvenu à la cérémonie d'investiture.

«Mon objectif principal est de rassembler le pays», a déclaré le président élu, en évitant soigneusement d'entrer dans le débat sur un départ anticipé du milliardaire républicain.

De son côté, la cheffe des démocrates au Congrès américain Nancy Pelosi a déclaré s'être entretenue avec l'armée américaine pour s'assurer que Donald Trump, un «président déséquilibré», ne puisse pas utiliser les codes nucléaires.

Les drapeaux du Capitole ont été mis en berne après le décès d'un policier qui avait été blessé lors des affrontements avec des pro-Trump, portant le bilan total des violences de mercredi à cinq morts. 

Sous le feu de critiques, accusé d'avoir sapé les institutions et jeté de l'huile sur le feu: Donald Trump avait tenté jeudi soir de calmer le jeu, marquant une rupture spectaculaire après des semaines de rhétorique incendiaire.

Dans un message vidéo, le tempétueux milliardaire a enfin reconnu sa défaite, même s'il n'a à aucun moment cité - encore moins félicité - son successeur démocrate Joe Biden.

Il a également dénoncé «une attaque odieuse» sur le Capitole, sans jamais cependant évoquer sa responsabilité dans ce drame qui a durablement terni l'image de l'Amérique à travers le monde.

«Partez à Mar-a-Lago» 

Certains de ses détracteurs estiment que le plus simple serait que le 45e président se taise et laisse de facto le vice-président Mike Pence aux commandes jusqu'au 20 janvier.

Pour Jeh Johnson, ancien ministre de la Sécurité intérieure, toute personne ayant un peu d'influence sur Donald Trump devrait lui faire passer un message simple: «Montez dans Air Force One, partez à Mar-a-Lago et restez-y.»

«Moins il en fera sur les 12 derniers jours, mieux ce sera», a estimé en écho le sénateur républicain Ben Sasse sur la radio NPR.

Le Wall Street Journal, propriété du magnat Rupert Murdoch, qui fut un allié de M. Trump, a appelé dans un éditorial ce dernier à prendre ses responsabilités et à démissionner.

Une première sénatrice, Lisa Murkowski, en a fait de même, assénant: «Je veux le voir partir.» 

Les dirigeants démocrates ont exhorté Mike Pence à déclarer, avec une majorité du gouvernement, que Donald Trump était «inapte» à remplir ses fonctions, sur la base du 25e amendement de la Constitution.

Mais le vice-président n'y est pas favorable parce qu'il craint d'aggraver les tensions, selon un de ses proches cité dans le New York Times.

Articles d'«impeachment»

Dans ce contexte, des élus démocrates à la Chambre des représentants se préparaient eux à présenter, possiblement dès lundi, des articles de mise en accusation («impeachment»).

Selon un projet de document publié par plusieurs médias américains, les élus reprocheraient en particulier au locataire de la Maison Blanche d'avoir «délibérément fait des déclarations qui ont encouragé (...) des actes illégaux au sein du Capitole».

«Le comportement du président Trump le 6 janvier 2021 était dans la droite ligne de ses efforts précédents visant à faire obstruction à la certification des résultats de l'élection présidentielle de 2020», peut-on encore lire.

«Ce faisant, le président Trump (...) a menacé l'intégrité du système démocratique», ajoute le texte.

Le chef de la minorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy, a mis en garde les démocrates, estimant qu'ouvrir une telle procédure contre Donald Trump ne ferait «que diviser le pays encore plus».

Pour destituer Donald Trump, il faudrait ensuite qu'il soit jugé coupable par les deux tiers du Sénat, ce qui n'a aucune chance de se produire avant la prestation de serment de Joe Biden, le 20 janvier.

Reste qu'un second «impeachment», après l'échec d'un procès en destitution début 2020, laisserait une marque indélébile sur son bilan: aucun président américain n'a subi cette infamie.

Les images prises de l'intérieur du majestueux bâtiment marqueront l'Histoire: élus portant des masques à gaz, agents de la police en civil arme au poing, manifestants installés dans les bureaux des parlementaires.

La justice a commencé la traque des responsables. Quinze personnes ont été inculpées, a annoncé le ministère de la Justice, et d'autres arrestations et inculpations devraient suivre.

Deux membres du gouvernement, les ministres de l'Education, Betsy DeVos, et des Transports, Elaine Chao, ont démissionné.

Inquiet de cette possible hémorragie, le sénateur républicain Lindsey Graham, un proche du président, les a exhortés à «rester». «Nous avons besoin de vous plus que jamais», a-t-il dit.

Dans le camp démocrate, les critiques se multiplient contre ces élus ou responsables qui ont travaillé avec Donald Trump, l'ont défendu inlassablement sur les plateaux de télévision, y compris dans son refus obstiné de reconnaître sa défaite, et prennent aujourd'hui leurs distances en se disant scandalisés.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.