Le limogeage du ministre de l’Intérieur est la conséquence directe de ce bras de fer (visible et de plus en plus indiscutable) entre le Président de la République et le Chef du gouvernement. Sans explication officielle, cette décision est justifiée par ce conflit de pouvoirs entre les deux hommes. Un «territoire» que l’actuelle constitution n’a pas bien délimité. Saïed se dit chef de l’armée et aussi des forces de sécurité, alors que Mechichi réclame ce pouvoir et demande que toutes les nominations passent par lui. Le ministre est limogé, on a donc un énième ministère qui fonctionne avec intérim. De plus, le «gap» entre le Président de la République et le Chef du gouvernement s’accentue au gré des événements. Et pourtant, c’était le candidat coopté par Carthage alors qu’aucun parti ne l’a proposé. Qu’est-ce qui s’est passé pour en arriver là ? Il s’agit d’un cumul d’incidents, de tentatives d’accaparer le pouvoir décisionnel et surtout de dissensions dans la vision politique. Un conflit néfaste entre les deux têtes de l’exécutif, comme ce fut le cas il y a quelques années entre Caïd Essebsi et Chahed.
C’est même identique : le locataire de La Kasbah qui «se rebelle» contre le locataire de Carthage, qui l’a pourtant parrainé. La question des pouvoirs qui reste ambiguë dans cette constitution vague et lassante à expliciter est la première cause de cette dualité de l’exécutif. Mais il y a aussi d’autres considérations politiques (le positionnement), mais même personnelles.
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