La diplomatie dans ses définitions les plus conventionnelles consiste en la conception et l’exécution des politiques étrangères de l’Etat, ainsi qu’en la gestion des relations internationales par la négociation et par la manière dont ces relations sont ajustées et gérées par les ambassadeurs et les envoyés. Il s’agit là de la fonction du diplomate, voire son art.
Parmi les principales finalités de la diplomatie figure la collecte des informations par les voies légales, la projection d’une image positive de l’Etat et la mise en œuvre de ses politiques extérieures. L’action diplomatique s’appuie sur nombre de conventions et d’accords internationaux, dont les plus connus sont ceux de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires, en plus des accords bilatéraux entre un Etat et un autre.
Les intéressés conviennent que la diplomatie est un concept multiforme et polyvalent, étroitement lié à des objectifs et qui ne se limite plus aux relations bilatérales entre les états, mais s’étend également aux communications des états avec les organisations internationales et régionales et autres institutions, ainsi qu’avec les entités politiques de la communauté internationale. Par conséquent, la diplomatie est devenue un processus politique continu, qui est officiellement employé par l’Etat pour mettre en œuvre sa politique étrangère et gérer ses relations avec les autres pays et personnalités internationales.
Parallèlement au processus conventionnel de la diplomatie, il existe ce qu’on appelle la diplomatie de la deuxième voie, qui comprend plusieurs formes non conventionnelles, à savoir: la diplomatie humaniste, qui tend à établir et à maintenir les relations humaines ; et la diplomatie populaire, qui se réfère à une stratégie d’action permanente et bien étudiée en termes de processus de communication avec les citoyens d’autres communautés, pour les polariser et influencer positivement leurs visions et leurs tendances, grâce à un dialogue interactif efficace permettant au décideur de comprendre ces peuples, aux fins d’atteindre l’objectif escompté. C’est ce que l’on désigne, aujourd’hui, par le « soft power » (la puissance douce), qui a un impact significatif sur les différentes sphères sociales et politiques.
Bien qu’elle soit appelée diplomatie de la deuxième voie, elle est toute aussi importante que celle conventionnelle en matière de sauvegarde des intérêts des pays, ce qui signifie que l’action diplomatique n’est plus limitée aux ministères des affaires étrangères, comme de coutume, mais il existe désormais des relations interdépendantes entre les diverses parties intervenantes.
Parallèlement au processus conventionnel de la diplomatie, il existe ce qu’on appelle la diplomatie de la deuxième voie, qui comprend plusieurs formes non conventionnelles, à savoir: la diplomatie humaniste, qui tend à établir et à maintenir les relations humaines ; et la diplomatie populaire, qui se réfère à une stratégie d’action permanente et bien étudiée en termes de processus de communication avec les citoyens d’autres communautés, pour les polariser et influencer positivement leurs visions et leurs tendances, grâce à un dialogue interactif efficace permettant au décideur de comprendre ces peuples, aux fins d’atteindre l’objectif escompté.
Au plan national, la diplomatie humaniste s’emploie à mobiliser les bonnes volontés et les âmes charitables avec les défavorisés, les démunis et les nécessiteux, dans le but de conforter l’engagement résolu à soulager les souffrances, alors qu’à l’échelle internationale, elle accomplit la noble tâche d’aider à la consécration de l’image positive des états et de leurs sympathisants, et au renforcement de leur potentiel moral.
Il va de soi que la diplomatie humaniste est exercée par les associations et instances spécialisées dans le domaine humanitaire, néanmoins les états et les centres de décision continuent de jouer un rôle des plus probants dans l’élimination des obstacles auxquels se trouvent confrontées les organisations humanitaires, tant nationales qu’internationales, aux fins de les habiliter à s’acquitter convenablement des missions dont elles sont investies, à inscrire leurs actions dans un cadre institutionnel et légal et à les prémunir contre les infiltrations sécuritaires et politiques, et contre la corruption pouvant toucher certaines d’entre elles.
Aussi, la diplomatie humaniste est-elle considérée comme étant l’un des domaines diplomatiques les plus forts et les plus efficaces, qui revêt une importance capitale pour le monde entier, dès lors qu’elle représente la voie idoine pour la réalisation des objectifs humanitaires de tout état et qu’elle a la capacité de modifier la réalité sur le terrain et d’accomplir des actions qui sont parfois inaccessibles à la diplomatie conventionnelle.
Parmi les fonctions clés de la diplomatie humaniste figurent ce qui suit :
- Défendre les plus vulnérables et les nécessiteux, et les assister.
- Œuvrer dans l’intérêt des personnes victimes des conflits et atteindre les points d’intérêt et les zones sinistrées.
- Œuvrer de concert avec les états et les parties armées, et se charger des négociations de première ligne, notamment lorsque la diplomatie conventionnelle se trouve dans une impasse.
- S’employer à garantir le respect des législations humaines.
Il s’agit en l’occurrence de citer des exemples pour clarifier le rôle dévolu aux Etats dans l’adoption de la diplomatie humaine. Ainsi, la République de Djibouti s’est intéressé de manière précoce à l’assistance des réfugiés et à la préservation de leur dignité. En effet, la guerre de l’Ogaden, ayant opposé les deux voisins, à savoir la Somalie et l’Éthiopie, en 1977, a coïncidé avec l’indépendance de Djibouti, ce qui n’a pas empêché l’état naissant de faire face à la crise et d’accueillir tous ceux qui avaient fui l’enfer de la guerre, en dépit de la modicité des ressources et de sa vulnérabilité à l’époque.
Actuellement, ce que les organisations internationales concernées ne sauraient pouvoir dissimuler ce sont les efforts considérables que continue de déployer Djibouti dans l’accueil et l’hébergement des réfugiés yéménites fuyant les guerres qui sévissent au Yémen, en ouvrant largement ses bras à nos frères sinistrés, tant dans la capitale Aden que dans les autres districts du pays, et en prenant en charge des dizaines de milliers de déplacées, qui sont l’objet d’une attention et d’un suivi personnels de Son Excellence le Président Ismaïl Omar Guelleh.
Le Royaume d’Arabie Saoudite est, quant à lui, un chef de file de la diplomatie humaniste, qui est connu pour sa bonne volonté et son soutien sans réserve au monde entier, et qui a consacré sa présence humaniste dans tout domaine à travers ses multiples organismes caritatifs, en particulier le Centre d’aide humanitaire et de secours du Roi Salman, devenu un pôle majestueux en la matière.
Dans le souci de renforcer la diplomatie humaniste, il importe d’œuvrer de concert à aplanir les obstacles qui entravent l’action humanitaire et à favoriser l’accès aux zones de conflit et de litiges, à offrir davantage de garanties de protection au personnel humanitaire, y compris les immunités diplomatiques et politiques, outre la nécessité d’accorder un intérêt accru au dialogue, à la coordination et à la coopération entre les travailleurs humanitaires et les autorités locales et de se focaliser sur l’organisation de forums et d’ateliers de travail à l’intention des diplomates et des agents humanitaires, aux fins de rationnaliser et d’expliciter la relation contractuelle dans ce domaine, dès lors qu’ils se complètent mutuellement, tout en donnant un espace plus étendu et plus spécialisé aux efforts académiques et de recherche, en vue d’asseoir les fondements scientifiques de la diplomatie humaniste et de la promouvoir davantage, en tant que principale branche de la diplomatie de la deuxième voie.
Dya-Eddine SAÏD BAMAKHRAMA est l'Ambassadeur de Djibouti et doyen du corps diplomatique en Arabie saoudite.
Twitter : @dya_bamakhrama
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.