Algérie: le cinéma en quête de renouveau

Des salariés préparent l'un des auditoriums du multiplexe du groupe algérien TMV à l'intérieur du centre commercial Garden City à Alger le 7 septembre 2023 (Photo, AFP).
Des salariés préparent l'un des auditoriums du multiplexe du groupe algérien TMV à l'intérieur du centre commercial Garden City à Alger le 7 septembre 2023 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 07 avril 2024

Algérie: le cinéma en quête de renouveau

  • Dans les années 1960 et 1970, l'Algérie comptait 450 salles de cinéma -- contre quelques dizaines aujourd'hui
  • A partir des années 1980, ce pays riche en hydrocarbures a vu disparaître petit à petit ses salles de cinéma

ALGER: Le cinéma algérien, qui a connu son heure de gloire dans les années 1970 avant un long entracte de déclin, cherche un nouvel élan mais les autorités soufflent le chaud et le froid sur l'avenir du 7e art.

Dans les années 1960 et 1970, l'Algérie comptait 450 salles de cinéma -- contre quelques dizaines aujourd'hui --, une cinémathèque réputée et une production de qualité, couronnée en 1975 par une Palme d'or à Cannes pour le film "Chronique des années de braise" de Mohamed Lakhdar-Hamina.

A partir des années 1980, ce pays riche en hydrocarbures a vu disparaître petit à petit ses salles de cinéma, son industrie, et ses talents sous les effets conjugués de l'instabilité politique et de la crise économique.

Un déclin qui s'est accéléré pendant la "décennie noire" de guerre civile entre le gouvernement et des groupes islamistes (1992-2002), avec le départ de nombreux professionnels et de nouvelles fermetures de salles, dépeintes par certains extrémistes comme "des lieux de débauche".

Durant cette période sombre, "les cinéastes de la diaspora, comme Nadir Moknèche ou Rachid Bouchareb, ont comblé le vide, en réalisant des sujets sur l'Algérie", dit à l'AFP Ahmed Bedjaoui, producteur et critique considéré comme le "Monsieur cinéma" algérien.

Récemment, le président Abdelmadjid Tebboune a affiché "sa volonté politique et sa détermination de soutenir le cinéma", selon M. Bedjaoui, en créant en décembre dernier une "Instance nationale" pour stimuler la production cinématographique, les tournages de films en Algérie et promouvoir les talents locaux.

Mais le 2 avril, le Parlement a adopté une loi menaçant de prison tout producteur dont les oeuvres portent atteinte à la religion, à l'histoire de la guerre d'indépendance ou à la morale. "Une loi de la honte" pour la réalisatrice Sofia Djama.

"Hier la presse, aujourd'hui le cinéma, demain la littérature, la peinture, et toute forme de création qui ne leur conviendra pas, seront censurés", a-t-elle réagi sur Facebook.

Exemple de tensions au sein du pouvoir autour de l'industrie cinématographique, le film de Bachir Derrais sur Larbi Ben M'hidi, héros de la guerre de libération (1954-1962) tué par l'armée française, a subi des blocages et interdictions pendant six ans avant d'être finalement projeté en avant-première à Alger le 4 mars.

«Un pays de cinéma»

Il faudrait "donner un peu plus de liberté aux cinéastes", préconise Ahmed Bedjaoui, notant aussi que "le cinéma algérien est riche de ses talents et pauvre de ses moyens".

Une nouvelle génération émerge mais doit souvent faire des pieds et des mains pour sortir un film. Comme le réalisateur de 39 ans Amir Bensaïfi, rencontré par l'AFP fin 2023 lors d'un festival à Bejaïa (est).

"Je n'ai pas eu de financements, c'est de l'autoproduction. Sur mon film, il y a plein de techniciens professionnels algériens qui ont cru au projet et qui sont tous producteurs", a-t-il raconté.

Sa collègue, Imène Ayadi, 34 ans, a trouvé ses financements en France mais a "tourné en Algérie en arabe, avec des techniciens et comédiens algériens".

Fouad Trifi, assistant-réalisateur et co-fondateur de la première agence de casting algérienne, est convaincu que l'Algérie reste "un pays de cinéma".

"Il y a vraiment une énergie, une envie. Il y a un public. On le voit à travers les festivals" avec des salles combles, souligne-t-il.

Il y a une "pénurie criante de salles" ce qui laisse le cinéma dans un état "embryonnaire, cantonné à des projections en avant-première", raconte à l'AFP le réalisateur Bachir Derrais.

Pour relancer le secteur, le critique Ahmed Bedjaoui préconise "d'investir dans les multiplexes" et de "construire de nouvelles salles".

Un premier complexe de 990 m2 comprenant quatre salles a ouvert en août 2023 à Cheraga, en banlieue d'Alger, au sein d'un centre commercial. En six mois, il a réalisé un chiffre d'affaires de 90 millions de dinars (plus de 620.000 euros), selon son gérant Riad Aït-Aoudia.

"C'est le premier cinéma de cette envergure", a assuré à l'AFP Rym Khaldi, responsable de la communication d'un groupe, désireux, selon elle, de "promouvoir les films algériens" pour un plus grand "rayonnement culturel" du cinéma national.

 


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

Short Url
  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Short Url
  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La marque de luxe égyptienne Okhtein ouvre une boutique à Dubaï en prévision de son ouverture en Arabie saoudite

Mounaz Abdel Raouf et Aya Abdel Raouf. (Getty Images)
Mounaz Abdel Raouf et Aya Abdel Raouf. (Getty Images)
Short Url
  • La marque de luxe égyptienne Okhtein, qui a été vantée par des célébrités telles que Beyonce, Halle Berry et Gigi Hadid, a ouvert son premier magasin à Dubaï, sa première présence physique dans le Golfe avant de s'étendre en Arabie saoudite en 2025

DUBAÏ: La marque de luxe égyptienne Okhtein, qui a été vantée par des célébrités telles que Beyonce, Halle Berry et Gigi Hadid, a ouvert son premier magasin à Dubaï, sa première présence physique dans le Golfe avant de s'étendre en Arabie saoudite en 2025.

Fondée par les sœurs Aya et Mounaz Abdel Raouf, Okhtein allie l'art du Moyen-Orient à l'attrait de la mode mondiale.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

A post shared by OKHTEIN (@okhtein)

Aya a expliqué à Arab News la décision d'ouvrir à Dubaï: "Dubaï est la plaque tournante de la mode au Moyen-Orient et est facilement accessible aux clients internationaux. C'est une ville clé de la scène de la mode dans la région du CCG et elle occupe une place particulière pour nous".

Mounaz a déclaré que les éléments de conception caractéristiques d'Okhtein, tels que le placage d'or, les cristaux et les embellissements Swarovski, correspondent à la préférence de la clientèle du Golfe pour les pièces détaillées et opulentes. Cet élément "bling" est quelque chose que nos clients apprécient vraiment", a-t-elle déclaré.

Après l'ouverture de la boutique de Dubaï, Okhtein prévoit de poursuivre son expansion en ouvrant une boutique dans le Kingdom Mall de Riyad, prévue pour le début de l'année 2025. Mounaz a décrit le marché saoudien comme une "étape naturelle".

"Le marché du luxe en Arabie saoudite représente une énorme opportunité. Il s'agit d'un marché important et en pleine croissance, avec une clientèle qui connaît bien notre marque. De nombreux clients saoudiens achètent déjà chez nous lorsqu'ils visitent l'Égypte, nous sommes donc convaincues que nous serons accueillies à bras ouverts", a déclaré Mounaz.

Aya s'est exprimée sur la présence internationale croissante d'Okhtein: "Nous sommes honorées de cette reconnaissance internationale, qui nous fait pousser la marque encore plus loin. C'est à la fois un sentiment de joie et d'humilité".

"Nous nous sommes engagées à montrer au monde le rêve du luxe arabe, et bien que nous ayons parcouru un long chemin, il reste encore beaucoup à faire", a-t-elle ajouté.

L'un des moments les plus marquants pour les sœurs a été lorsque la mannequin américaine Gigi Hadid a montré les sacs Okhtein sur les réseaux sociaux.

"Elle a stylisé trois de nos sacs d'une manière très cool et inattendue. Gigi est la fusion parfaite des influences arabes et internationales, et son style et sa personnalité ont rendu ce moment encore plus spécial pour nous. Voir nos sacs sur elle était vraiment excitant", a déclaré Mounaz.

La marque a également collaboré avec la marque de luxe française Balmain pour sa collection printemps/été 2023, créant un bustier à partir de résine usée.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com