Pour les exilés, le ramadan a perdu de sa saveur

Un volontaire de l'ONG française Secours Islamique Français (SIF) transporte des sacs de nourriture lors d'une distribution de nourriture dans les rues de Saint-Denis, en banlieue parisienne, le 12 mars 2024. (AFP)
Un volontaire de l'ONG française Secours Islamique Français (SIF) transporte des sacs de nourriture lors d'une distribution de nourriture dans les rues de Saint-Denis, en banlieue parisienne, le 12 mars 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 14 mars 2024

Pour les exilés, le ramadan a perdu de sa saveur

  • Pour la 12e année consécutive, l'ONG propose chaque soir pendant le mois du ramadan de partager à l'heure de l'iftar un repas gratuit
  • En 2023, 33 000 repas ont été servis à cette occasion en Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France métropolitaine

SAINT-DENIS: A la nuit tombée au nord de Paris, une longue file d'attente dans laquelle de nombreux migrants, visages fermés, s'étire devant le chapiteau du Secours islamique France (Sif) pour rompre le jeûne. Mais faire le ramadan loin des siens a un goût amer.

Autour des grandes tables de bois, des centaines de personnes, les traits tirés, attendent le feu vert pour déguster la chorba (soupe traditionnelle d'Afrique du Nord) fumante, le mouton mijoté et les bricks au thon. Peu avant 19H00, un bénévole du Sif rompt le brouhaha par un "Allah akbar" (Dieu est le plus grand)

Pour la 12e année consécutive, l'ONG internationale propose chaque soir pendant le mois du ramadan, qui a débuté lundi en France, de partager à l'heure de l'iftar (coupure du jeûne) un repas gratuit, quelle que soit sa religion, sous une grande tente installée à quelques pas du Stade de France en Seine-Saint-Denis.

En 2023, 33.000 repas ont été servis à cette occasion dans ce département le plus pauvre de France métropolitaine.

Saïd, 34 ans, a l'intention de venir tous les soirs. Même s'il ne vit pas dehors, mais en colocation, le jeune Tunisien dont le titre de séjour a été plusieurs fois refusé n'a pas le courage de se faire à manger.

"Le ramadan, c'est encore plus dur quand on est seul comme moi: normalement ces moments-là se partagent en famille, je suis déprimé", confie-t-il emmitouflé dans sa doudoune.

"La religion m'aide à tenir, j'espère un avenir meilleur si Dieu le veut, mais c'est tellement triste de célébrer le ramadan de cette manière", poursuit Saïd qui travaille au noir depuis huit ans en France, dans le bâtiment ou comme déménageur.

En ce début de ramadan, une large majorité d'hommes, mais aussi quelques femmes avec des enfants, ont effectué le déplacement, certains avec des sacs plastiques remplis d'affaires qui trahissent leur vie dehors.

Mehdi vit dans la rue avec sa femme et ses deux enfants. Il est venu seul, préférant laisser sa famille partager l'unique repas du jour chez une connaissance pour la soirée.

«On se débrouille»

"On n'a pas les moyens de se préparer le repas traditionnel, alors on se débrouille", explique cet Algérien en situation irrégulière. "Le plus important, ce n'est pas le repas, mais de se rapprocher de Dieu", ajoute le fidèle à propos du ramadan, un des cinq piliers de l'islam.

"Habituellement, il faut passer les premières semaines pour voir autant de monde", s'étonne Houssam el-Assimi, responsable du Sif pour la Seine-Saint-Denis. "Clairement, la situation s'est dégradée", observe le jeune homme.

Plus de 1.100 repas, confectionnés par des bénévoles dont certains ont posé tout un mois de congé, seront distribués ce soir-là grâce aux dons.

Pendant ce mois, les musulmans --entre cinq et six millions en France-- sont invités à acquitter une aumône pour les pauvres, la zakât el-Fitr, et à faire preuve de solidarité, comme s'y attèle Haroun en mettant le couvert.

"Quand on fait du bien, Dieu le compte comme un +hasanate+", explique cet ingénieur en statistiques et économie appliquée, évoquant les bonnes actions qui faciliteront l'accès de la personne au paradis après sa mort.

Outre les plateaux partagés sur place, une centaine de repas sont distribués lors d'une maraude quotidienne. Mardi soir, une quinzaine de femmes avec enfants guettent son arrivée à l'accueil des urgences de l'hôpital de Delafontaine.

"C'est la galère, on est fatigué", explique Tigana qui vient de finir sa prière sous les lumières blafardes de l'hôpital où elle passera la nuit avec ses trois jeunes enfants, faute de logement.

"Au Mali, le ramadan on le faisait en famille, c'était joyeux. Ici, c'est triste", se désole cette sans-papier, venue retrouver en France son mari, qu'elle cherche encore.

Houssam el-Assimi, le responsable du Sif espère lui que les "tables du ramadan" perdureront, mais "pas parce que les gens ont faim, mais pour partager un moment de convivialité".


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.