RIYAD: Les pays du Moyen-Orient doivent assurer l’intégration économique afin de garantir la croissance, estime le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification.
Intervenant lors d’une table ronde organisée dans le cadre du Forum économique mondial (WEF) de Davos, Faisal Alibrahim a affirmé que les pays de la région avaient l’habitude de surmonter les difficultés.
«Il y a toujours une lueur d’espoir au Moyen-Orient, même s’il y a des défis à relever. Chaque fois que la région est confrontée à un défi, c’est une nouvelle opportunité qui s’offre à elle. Plus elle sera intégrée économiquement, mieux ce sera», a-t-il expliqué.
Le ministre saoudien a insisté sur la nécessité d’une plus grande intégration économique: «Si vous observez la région, elle n’est pas encore l’une des plus intégrées. Il y a encore des progrès à faire. Cette région est l’une des plus jeunes et se trouve au centre du monde.»
M. Alibrahim a souligné l’importance d’utiliser et d’investir dans les immenses ressources naturelles dont les pays du Moyen-Orient sont dotés pour assurer leur croissance économique.
Il a également indiqué que les pays devraient poursuivre leurs efforts de réforme économique en dépit des difficultés rencontrées.
«Au Moyen-Orient, nous pouvons distinguer deux groupes de pays: les pays en cours de transformation et les pays confrontés à des défis. Les premiers doivent poursuivre leur transformation. L’autre groupe, quant à lui, doit travailler sur la manière dont il peut amorcer sa transformation à l’instar des pays voisins», a expliqué M. Alibrahim.
Selon le ministre, le Moyen-Orient est aujourd’hui intégré dans l’économie mondiale dans son ensemble, et les événements qui se produisent dans la région ont des répercussions mondiales. «Le Moyen-Orient est plus intégré à l’économie mondiale qu’il ne l’a jamais été. Ce qui affecte l’économie mondiale affecte la région Mena et vice versa», a-t-il noté.
En ce qui concerne l’industrie pétrolière, M. Alibrahim a assuré que l’Arabie saoudite travaillait activement au maintien de la stabilité du marché du brut, les récentes réductions de la production étant l’une des mesures prises à cette fin.
«Quiconque comprend la véritable dynamique des marchés de l’énergie et du pétrole dira que l’Arabie saoudite et ses partenaires s’efforcent d’assurer la stabilité à long terme du marché. C’est ce que nous avons toujours fait, et parfois, les réductions de production sont nécessaires pour y parvenir», a déclaré le ministre.
Le responsable saoudien a par ailleurs salué les progrès réalisés par le secteur privé non pétrolier du Royaume dans le cadre de la Vision 2030.
«Depuis 2016, l’économie saoudienne, sans compter le pétrole, a enregistré une croissance de 20%, plus rapide que celle de l’UE et des États-Unis, qui est respectivement de 10% et de 14%. En 2024, nous parviendrons à une croissance totale de 4,4% et à une croissance non pétrolière comprise entre 4,5% et 5%», a-t-il précisé.
Nadia Fettah Alaoui, ministre marocaine de l’Économie et des Finances, a également participé à la table ronde et a signalé que les économies émergentes étaient confrontées à des difficultés dans l’obtention de fonds pour réaliser les objectifs climatiques.
«Nous nous engageons à réaliser une croissance verte et durable, nous faisons face aux défis du changement climatique, mais nous n’obtenons pas les financements nécessaires», a-t-elle déploré.
Mme Alaoui a ajouté que le Maroc collaborait avec des entités du secteur privé pour développer son secteur des énergies renouvelables et visait à ce que 50% de l’énergie totale provienne de sources comme les énergies solaire et éolienne d’ici à 2030.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com