Frappes au Yémen: l'ONU met en garde contre une «escalade», la Russie dénonce une «agression»

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse au complexe des Nations Unies à Gigiri, Nairobi, Kenya, le 3 mai 2023. (Photo, Reuters)
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse au complexe des Nations Unies à Gigiri, Nairobi, Kenya, le 3 mai 2023. (Photo, Reuters)
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Publié le Samedi 13 janvier 2024

Frappes au Yémen: l'ONU met en garde contre une «escalade», la Russie dénonce une «agression»

  • Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a demandé vendredi à «toutes les parties» d'éviter «l'escalade»
  • Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont bombardé dans la nuit les Houthis au Yémen, après les attaques commises depuis des semaines par ces rebelles soutenus par l'Iran contre le trafic maritime en mer Rouge

NATIONS UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a demandé vendredi à "toutes les parties" d'éviter "l'escalade" après les frappes menées par les Etats-Unis et le Royaume-Uni contre les Houthis au Yémen, dénoncées comme "une agression flagrante" par la Russie au Conseil de sécurité.

"Le secrétaire général appelle toutes les parties concernées à éviter une escalade de la situation dans l'intérêt de la paix et de la stabilité en mer Rouge et dans l'ensemble de la région", a déclaré le porte-parole d'Antonio Guterres, Stéphane Dujarric, durant un point presse.

"Nous assistons à un cycle de violence qui risque d'avoir de graves répercussions sur la sécurité politique, l'économie, et l'aide humanitaire au Yémen et dans la région", a ensuite mis en garde le sous-secrétaire général en charge des affaires politiques pour l'Asie devant le Conseil de sécurité, Khaled Khiari.

"Ces développements en mer Rouge et le risque d'exacerbation des tensions régionales sont alarmants", a-t-il ajouté, au début d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, à la demande de la Russie.

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont bombardé dans la nuit les Houthis au Yémen, après les attaques commises depuis des semaines par ces rebelles soutenus par l'Iran contre le trafic maritime en mer Rouge, en signe de solidarité avec les Palestiniens de Gaza où la guerre fait rage entre Israël et le Hamas.

Les attaques américaines et britanniques ont relancé les craintes d'un débordement régional de la guerre à Gaza.

Navires «vulnérables»

Lors du Conseil de sécurité, la Russie a fustigé une "agression flagrante" et une "frappe massive" sur "le territoire du Yémen" de la part des Etats-Unis et du Royaume-Uni.

"Ces Etats ont tous mené une attaque massive sur le territoire yéménite. Je ne parle pas d'une attaque contre un groupe à l'intérieur du pays, mais d'une attaque contre la population du pays dans son ensemble", a déploré le représentant russe au Conseil de sécurité, Vassili Nebenzia, dénonçant l'utilisation d'"avions", "navires de guerre" et "sous-marins".

L'ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a elle prévenu qu'aucun navire n'était à l'abri de la menace que les rebelles Houthis font peser sur la navigation en mer Rouge.

"Que votre navire batte pavillon américain ou celui d'une autre nation, que vous ayez voté pour la résolution de cette semaine ou que vous vous soyez abstenu... tous nos navires sont vulnérables", a-t-elle déclaré, en référence à la résolution adoptée mercredi par le Conseil de sécurité exigeant l'arrêt "immédiat" des attaques des Houthis. La Russie s'était abstenue.

"Sans le soutien de l'Iran, qui viole ses obligations, les Houthis auraient du mal à tenir et à frapper efficacement les navires commerciaux qui empruntent les voies maritimes de la mer Rouge", a ajouté Linda Thomas-Greenfield.

Les frappes américaines et britanniques ont visé des sites militaires à Sanaa et dans les gouvernorats de Hodeida (ouest), Taëz (sud), Hajjah (nord-ouest) et Saada (nord), a indiqué un porte-parole militaire des Houthis.

Le général Douglas Sims, de l'Etat-major américain, a parlé vendredi de 30 sites ciblés, avec un total de plus de 150 frappes.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.