Mer Rouge: Le Conseil de sécurité de l'ONU exige l'arrêt «immédiat» des attaques des Houthis

Le cargo Galaxy Leader est escorté par des bateaux Houthis dans la mer Rouge (Photo, AFP).
Le cargo Galaxy Leader est escorté par des bateaux Houthis dans la mer Rouge (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 11 janvier 2024

Mer Rouge: Le Conseil de sécurité de l'ONU exige l'arrêt «immédiat» des attaques des Houthis

  • La résolution préparée par les Etats-Unis et le Japon a été adoptée par 11 voix pour et 4 abstentions
  • Elle «exige que les Houthis mettent un terme immédiat à de telles attaques, qui entravent le commerce international»

NATIONS UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé mercredi l'arrêt "immédiat" des attaques des Houthis contre des navires en mer Rouge, appelant tous les Etats à respecter l'embargo sur les armes visant les rebelles yéménites.

La résolution préparée par les Etats-Unis et le Japon, adoptée par 11 voix pour et 4 abstentions (Russie, Chine, Algérie, Mozambique), "condamne dans les termes les plus forts les attaques, deux douzaines au moins, contre les navires marchands et commerciaux depuis le 19 novembre 2023", date à laquelle ils se sont emparés du Galaxy Leader, prenant en otage ses 25 membres d'équipage.

Elle "exige que les Houthis mettent un terme immédiat à de telles attaques, qui entravent le commerce international et sapent les droits et les libertés de navigation, ainsi que la paix et la sécurité de la région".

Le Conseil, insistant sur le respect du droit international, "prend note" du droit des Etats membres à défendre les navires contre les attaques.

Depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas, les Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen, multiplient les attaques en mer Rouge afin d'y freiner le trafic maritime international, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Premier allié d'Israël, les Etats-Unis ont mis en place en décembre une coalition internationale pour protéger le trafic maritime des attaques des Houthis, dans cette zone stratégique où transite 12% du commerce mondial.

Le transport maritime s'effondre en mer Rouge, selon un expert

Le trafic de porte-conteneurs en mer Rouge a chuté d'environ 70% depuis la mi-novembre en raison des attaques des rebelles Houthis visant des navires marchands dans cette région, a dit mercredi constater Ami Daniel, patron d'une entreprise de conseil et d'expertise en transport maritime.

"Nos données montrent que depuis l'attaque du Galaxy Leader - un navire pris d'assaut le 19 novembre par les rebelles Houthis du Yémen qui détiennent toujours en otage les 25 membres d'équipage -, le nombre de rouliers - vaisseaux transportant des voitures - empruntant le cap de Bonne Espérance a triplé", a déclaré à l'AFP M. Daniel, fondateur et dirigeant de Windward.

Concernant les vraquiers - transporteurs de vrac -, il estime que leur nombre a chuté de 15% en mer Rouge depuis le début des attaques Houthis en représailles aux bombardements israéliens sur Gaza.

Seuls les navires pétroliers empruntent toujours autant qu'auparavant le canal de Suez, accessible depuis la mer Rouge.

"Cela va créer un problème de chaîne d'approvisionnement dans les années à venir parce que ça va prendre du temps avant de se régler", a estimé l'entrepreneur, dont la société utilise l'intelligence artificielle et l'agrégation de données pour conseiller les acteurs du transport maritime.

La résolution, notant les violations à "large échelle" de l'embargo sur les armes visant les Houthis, rappelle d'autre part la nécessité pour tous les Etats membres de "respecter leurs obligations" à cet égard et "condamne la fourniture d'armes" aux Houthis, proches de l'Iran.

Selon le dernier rapport des experts mandatés par le Conseil pour surveiller l'embargo sur les armes, daté de novembre, les Houthis "renforcent considérablement leurs capacités militaires terrestres et navales, y compris sous-marines, ainsi que leur arsenal de missiles et de drones, en violation de l'embargo".

Le projet de résolution appelle enfin à "s'attaquer aux racines" de la situation, "y compris les conflits contribuant aux tensions régionales".

Faire ce lien avec Gaza "aurait encouragé les Houthis et créer un dangereux précédent pour le Conseil en légitimant ces violations du droit international", a commenté l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield, s'en prenant au soutien "financier et matériel" de l'Iran aux Houthis.

"Nous ne devons pas négliger la source du problème (...) Nous savons que l'Iran est fortement impliqué dans la planification des opérations contre les navires commerciaux en mer Rouge", a-t-elle assuré, appelant Téhéran à faire "un choix".

"Nous sommes toujours très inquiets concernant la situation en mer Rouge, non seulement à propos de la situation elle-même, des risques pour le commerce mondial, l'environnement et les gens, mais aussi des risques d'escalade d'un conflit plus large au Moyen-Orient", a indiqué de son côté Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU.


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".

 


Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce 1.042 morts depuis la reprise des frappes israéliennes

 Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
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  • Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées
  • Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars

GAZA: Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures.

Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars, et que le bilan total depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, se monte désormais à 50.399 morts dans la bande de Gaza.

 


Djibouti : nomination d'un nouveau ministre des Affaires étrangères

Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
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  • Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine
  • Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

ADDIS ABEBA, ETHIOPIE : Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine, selon un décret présidentiel publié mardi.

Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, porte-parole du gouvernement » d'après le décret signé par le chef de l'État, Ismaïl Omar Guelleh.

« On ne parle même pas de remaniement ministériel, c'est le seul changement au sein du gouvernement », a précisé à l'AFP Alexis Mohamed, porte-parole de la présidence djiboutienne.

L'ancien titulaire du poste, Mahamoud Ali Youssouf, était resté à la tête de la diplomatie de Djibouti pendant près de 20 ans.

Le chef de l'État Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999, quittera son poste à la suite de la prochaine élection présidentielle, prévue en 2026.

Djibouti, pays parmi les moins peuplés du continent avec quelque un million d'habitants, joue un rôle central dans la région.

Îlot de stabilité prisé dans une région troublée, ce pays d'Afrique de l'Est est situé face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb où transite une grande part du commerce mondial entre Asie et Occident.

La France, ancienne puissance coloniale de plus en plus contestée sur le continent, y dispose de bases militaires en compagnie des États-Unis et de la Chine.