AL-MOUKALLA: Dimanche, la milice houthie du Yémen a incité tous les navires qui prévoyaient de transiter par la mer Rouge à faire part de leur destination à l’avance et à déclarer qu’ils n’avaient aucun lien avec Israël afin de ne pas être pris pour cible.
Le leader houthi, Mohammed Ali al-Houthi, a proposé d’atténuer ce qu’il appelle la«militarisation» de la mer Rouge ou la guerre entre ses milices et les forces maritimes dirigées par les États-Unis. Il a donc exigé que tous les navires qui naviguent dans la région fournissent à l’organisation les informations demandées.
Dans une publication sur X, Al-Houthi a indiqué: «Chaque navire qui traverse la mer Rouge, Bab el-Mandeb [le détroit qui relie la mer Rouge au golfe d’Aden] ou la mer d’Oman devrait prononcer les mots suivants: “Nous n’avons aucun lien avec Israël.”»
«Il s’agit d’une solution simple qui n’entraînera aucune dépense financière pour les entreprises. Cette mesure ne nécessite pas la militarisation de la mer Rouge et ne mettra pas en danger la navigation internationale.»
Depuis le 19 novembre, les Houthis ont saisi un navire commercial, le Galaxy Leader. Par ailleurs, ils ont mené plus de vingt attaques de missiles et de drones contre des navires commerciaux et militaires en mer Rouge dans le cadre de l’interdiction imposée à tous les navires à destination d’Israël d’utiliser cette importante voie maritime.
Les Houthis ont affirmé que leurs actions étaient susceptibles de contraindre Israël à cesser de bombarder Gaza.
Le Commandement central américain (Centcom) a rapporté samedi que le destroyer naval USS Laboon (DDG 59) avait abattu un drone lancé par les Houthis à proximité de navires commerciaux dans les eaux internationales de la mer Rouge.
De plus, les dirigeants houthis ont réitéré la menace selon laquelle ils seraient prêts à attaquer les navires de la marine américaine en mer Rouge pour venger la mort de dix de leurs combattants la semaine dernière.
Représailles
Le chef du conseil politique des Houthis, Mehdi al-Machat, a affirmé samedi que la milice ne renoncerait à ses attaques de représailles contre les navires de la marine américaine que si les États-Unis remettaient les membres de la marine qui ont tiré sur leurs combattants en mer Rouge le 31 décembre.
S’adressant aux commandants militaires alliés dans la ville occidentale de Hodeïda, le chef houthi a déclaré: «Les représailles sont inévitables, à moins que vous ne livriez les meurtriers et les terroristes criminels au sein de vos troupes qui ont assassiné nos héros des forces armées en République du Yémen.»
Entre-temps, l’armée yéménite dans la ville méridionale de Taïz a indiqué samedi que l’un de ses soldats avait été tué après qu’un drone houthi avait ciblé un poste militaire tandis que les troupes gouvernementales repoussaient deux attaques terrestres houthies.
Abdel Basit al-Baher, un responsable militaire yéménite à Taïz, a fait savoir dans un entretien accordé à Arab News que les Houthis avaient mené dimanche deux attaques contre des soldats gouvernementaux au nord et à l’ouest de Taïz dans le but de prendre le contrôle de nouvelles zones de la ville assiégée.
Cette nouvelle intervient alors que le président du Conseil présidentiel du Yémen, Rachad al-Alimi, a rencontré dimanche à Riyad l’envoyé de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, pour discuter des tentatives actuellement menées par l’ONU afin de relancer le processus de paix au Yémen, selon l’agence de presse officielle.
Le dirigeant yéménite a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à soutenir les efforts de Grundberg pour promouvoir la paix dans ce pays ravagé par la guerre.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com