LONDRES: À l'approche de Noël, période emblématique du calendrier catholique, une lourde atmosphère plane sur la Terre Sainte. Depuis le début de la campagne militaire d'Israël, les 20 000 vies perdues dans la bande de Gaza constituent une statistique alarmante, obscurcissant ce qui devrait être un moment de joie et de célébration.
Pour Cafod, l'organisme d'aide officiel de l'Église catholique en Angleterre et au Pays de Galles, le nombre de décès croissant est vécu de manière sombre. Elizabeth Funnell, la représentante de l'agence pour ses programmes au Moyen-Orient, se trouve confrontée aux dures réalités du conflit.
«Noël représente l'un des moments les plus significatifs de l'année, marqué par des pèlerinages de nombreux catholiques et chrétiens à travers le monde», explique-t-elle à Arab News.
«Ces pèlerins entreprennent ce voyage à la recherche de lumière, aspirant à l’espoir en abordant la nouvelle année. Cependant, pour de nombreux habitants de la Terre Sainte, Noël cette année sera teinté de douleur. Que ce soit à Gaza ou en Cisjordanie, la région dans son ensemble souffre. Ce dont elle a besoin, c'est d’un cessez-le-feu.»
Il y a quelques jours, une mère et sa fille ont été tuées en marchant dans l'enceinte de la seule église catholique de Gaza. Le patriarcat de l'église de la Sainte-Famille a qualifié les meurtres de Nahida Anton et de sa jeune fille, Samar, de «froids» attribuant la responsabilité de leur mort à un tireur d'élite israélien.
Indignation
Cet incident a provoqué une vague d'indignation et de tristesse à l’échelle mondiale, soulignant davantage la situation désastreuse dans la région.
Même le pape François a réagi avec vigueur à ces événements. Dans une allocution publique, il a déploré les pertes de vie et critiqué le ciblage des «civils non armés» à Gaza. «Je continue de recevoir des nouvelles très graves et tristes de Gaza», a-t-il déclaré à la fin de la prière de l'Angelus.
«Certains parlent de terrorisme et de guerre. Oui, c'est la guerre, c'est le terrorisme... prions le Seigneur pour la paix en ces temps troublés.»
De son côté, Funnell souligne l’impératif d'augmenter l'aide humanitaire à destination de Gaza. «Avant le 7 octobre, en moyenne, 500 camions d'aide traversaient quotidiennement la frontière de Rafah pour entrer à Gaza», explique-t-elle. «Hier, cependant, nous avons constaté une réduction drastique, avec seulement 104 camions parvenant à franchir la frontière.»
Malgré les efforts continus de Cafod, Funnell alerte d’une augmentation de la demande d'aide, notamment un besoin de monnaie locale nécessaire aux habitants de Gaza pour acheter des articles de première nécessité.
«Nous travaillons avec des partenaires locaux qui ont accompli un travail considérable pour se procurer des fournitures sur les marchés locaux, et nous avons réussi à acheminer 8camions d’aide au cours des dernières vingt-quatre heures, tandis que 13 autres attendent d’entrer», indique-t-elle.
Il est désormais essentiel de rouvrir les passages commerciaux, souligne-t-elle. «La réouverture de ces passages ajoutera aux approvisionnements que les ONG et les organisations caritatives peuvent fournir via les passages d'aide. Nous appelons le gouvernement britannique à faire pression sur Israël pour qu'il rouvre ces passages.»
Funnell appelle à une solidarité mondiale en réponse à l'appel du pape en faveur d'une résolution pacifique du conflit, incitant les partisans à s’adresser à leurs représentants politiques. «Nous encourageons nos partisans à écrire à leurs députés. Il est impératif que nous fassions entendre nos voix, en écho aux prises de position claires du pape en faveur d'une solution politique.»
Elle insiste également sur les causes sous-jacentes du conflit et leur impact sur la population de Gaza, notamment les jeunes qui font face à des perspectives d'emploi sombres.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com