DUBAÏ: L’humoriste et animateur de télévision égyptien Bassem Youssef a expliqué sur les réseaux sociaux son choix vestimentaire, lors de son entretien récent avec Piers Morgan, affirmant vouloir rendre hommage au «lien naturel des gens avec la terre».
Au cours de l’entretien de deux heures, M. Youssef portait une veste connue sous le nom de «kachabia» – nettement différente de la tenue habituellement choisie par les célébrités et les experts politiques lors de leurs entretiens.
Les deux hommes ont discuté de la campagne militaire actuelle d’Israël à Gaza et de la situation difficile que vivent les Palestiniens sous l’occupation israélienne.
À propos de son choix vestimentaire, Bassem Youssef déclare: «Est-ce un vêtement amérindien? Ou mexicain? Non, c’est saoudien, palestinien, jordanien, algérien, marocain… ça vient de la péninsule Arabique… non, c’est africain. La vérité est que ce n’est rien de tout ça et tout à la fois. Alors que je me préparais pour le deuxième entretien, j’avais déjà choisi ma tenue: veste, chemise blanche, pantalon noir. Le “look d’entretien” habituel. Le soir, j’ai vu cette veste dans mon placard. Une de mes amies qui créait son entreprise en Jordanie me l’a offerte en cadeau. Tatreez, sidau ou kachabia? C’est tout et rien à la fois», soutient-il.
«Ce qui est fascinant, c’est que des gens qui ont vécu si loin les uns des autres, que ce soit en Palestine, dans le désert d’Arabie, dans les plaines africaines ou dans les montagnes d’Amérique du Nord et du Sud, aient tant de choses en commun sans le savoir. Les couleurs, les dessins, les motifs vibrants. Tous ces gens avaient cela en commun il y a des milliers d’années. C'est peut-être le lien naturel avec la terre. C’est peut-être la langue des peuples autochtones du monde entier: des couleurs, de la chaleur et des tissus fabriqués avec amour», ajoute le comédien, évoquant les pratiques culturelles partagées.
«C'est probablement ainsi qu'ils se sont connectés à la terre, avec des couleurs, de l'amour, de l'Histoire, des souvenirs et des racines. Comme les racines de ces oliviers qui ont survécu pendant six cents ans. Ce ne sont pas que des couleurs et les oliviers ne sont pas que des plantes. Ils sont une famille. Et si quelqu’un déracine un membre de la famille qui est là depuis six cents ans, il est évident qu’il n’a jamais appartenu à cette famille. J’ai donc rangé l’autre veste et j’ai préféré porter celle-ci. Puissiez-vous tous ressentir l’amour, l’appartenance et les couleurs qui nous entourent et nous relient à la terre et aux racines. Le moins que je puisse faire est de faire connaître mon amie en Jordanie. Voici son compte: @qashabeyyeh. Je suis sûr qu’elle sera agréablement surprise», conclut M. Youssef.
Bassem Youssef a donné une leçon d’Histoire, à sa manière satirique et subversive inimitable, lors de son deuxième entretien avec Piers Morgan le 2 novembre – soulignant que les droits des Palestiniens étaient continuellement bafoués par le puissant État «d’apartheid» d’Israël et ses alliés.
L’entretien de deux heures du talk-show Piers Morgan Uncensored contrastait fortement avec la dureté de celui, houleux, du 17 octobre, qui a fait le tour des réseaux sociaux et a été marqué par des retards de transmission. M. Morgan avait du mal à suivre l’humour satirique du comédien égypto-américain sur les conditions de vie des Palestiniens sous l’occupation israélienne.
Cette fois, l’interaction entre les deux était nettement plus chaleureuse. M. Morgan s’est rendu à l’autre bout du monde pour rencontrer M. Youssef dans un comedy club de Los Angeles.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com