En France, une veille de Noël à haut risque de contaminations

«On a une situation préoccupante en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand Est, avec une forte pression sur les hôpitaux et la médecine de ville, et ce sont les régions où la reprise épidémique est la plus forte», s'inquiète le président de la Fédération hospitalière de France, Frédéric Valletoux (Photo, AFP).
«On a une situation préoccupante en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand Est, avec une forte pression sur les hôpitaux et la médecine de ville, et ce sont les régions où la reprise épidémique est la plus forte», s'inquiète le président de la Fédération hospitalière de France, Frédéric Valletoux (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 24 décembre 2020

En France, une veille de Noël à haut risque de contaminations

  • «Depuis la semaine dernière, les chiffres montrent clairement que l'épidémie n'est plus sous contrôle»
  • «Les fêtes cumulent le brassage géographique, la transmission intergénérationnelle, l'abolition des gestes barrières, dans un contexte hivernal où le virus circule plus facilement»

PARIS: L'épidémie de Covid-19 circule toujours de manière active en France, comme dans le reste de l'Europe, une situation très fragile à la veille d'un Noël à haut risque de contaminations.

«La situation n'est pas une situation d'urgence, comme à la fin octobre où il fallait absolument reconfiner», explique Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l'université de Montpellier.

Mais «depuis la semaine dernière, les chiffres montrent clairement que l'épidémie n'est plus sous contrôle : on le voit au niveau de l'incidence (les nouveaux cas), mais aussi dans la dynamique hospitalière», ajoute l'universitaire, qui appartient à un groupe de recherche sur l'évolution du coronavirus.

La semaine dernière, le nombre de nouveaux cas positifs enregistrés chaque jour a oscillé entre 12 000 et 18 000, et 14 929 contaminations ont été comptabilisées mercredi.

«Il y a trop de cas au quotidien, plus de 10 000 cas, alors que nous voulions tomber en-dessous des 5 000 pour reprendre le contrôle sur les chaînes de contamination», a constaté le ministre de la Santé, Olivier Véran, mardi soir sur TF1. Mais «nous ne sommes pas en flambée épidémique», a-t-il ajouté.

L'inquiétude est plus forte dans la région Grand Est, où la courbe des taux d'incidence est en hausse dans les dix départements, à l'exception des Ardennes.

Plateau haut

Les chiffres sont difficiles à interpréter, car le nombre de tests a sensiblement augmenté ces derniers jours, atteignant plus de 500 000 au niveau national sur la seule journée de vendredi, près du double que le vendredi précédent. 

Les entrées à l'hôpital, qui restent l'un des indicateurs les plus solides, traduisent un long plateau à un niveau élevé. «On a une situation préoccupante en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand Est, avec une forte pression sur les hôpitaux et la médecine de ville, et ce sont les régions où la reprise épidémique est la plus forte», s'inquiète le président de la Fédération hospitalière de France, Frédéric Valletoux.

Au niveau national, le nombre de personnes hospitalisées se maintient autour de 25 000 depuis le 8 décembre, alors qu'il avait continuellement baissé depuis le pic de la deuxième vague le 16 novembre (33 466).

Quant aux malades accueillis en services de réanimation, les cas les plus graves, ils étaient à un peu plus de 2 700 mercredi, une baisse très lente depuis deux semaines. 

À titre de comparaison, il y avait moins de 10 000 patients Covid-19 hospitalisés en France au 15 octobre, juste avant l'instauration des couvre-feux en Ile-de-France et huit métropoles.

«On se stabilise à un niveau très élevé. Donc, si l'on a une reprise épidémique début janvier, il y a forcément une grosse inquiétude», alerte Frédéric Valletoux, alors que l'épidémie a fait près de 62 000 morts dans les hôpitaux et les Ehpad.

«Parcimonie»

Or, pour la cheffe de service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, Karine Lacombe, il est «évident qu'à l'issue de cette période de Noël, on va avoir une augmentation des contaminations, des arrivées en réanimation». «C'est inéluctable», a-t-elle prédit sur BFMTV/RMC, «à moins que chacun se responsabilise individuellement et décide de passer Noël en petit comité».

«Les fêtes cumulent le brassage géographique, la transmission intergénérationnelle, l'abolition des gestes barrières, dans un contexte hivernal où le virus circule plus facilement», relève également Mircea Sofonea.

En revanche, ce risque pourrait être contrebalancé par la fermeture des écoles et la réduction de l'activité du pays pendant quinze jours pour cause de vacances, avec un couvre-feu à 20 h.

Dans ce contexte, faut-il déjà prévoir un reconfinement juste après Noël, comme l'ont suggéré les maires de Reims et de Nancy ? Pour l'instant, le gouvernement semble écarter cette solution.

«Les restrictions doivent être utilisées avec parcimonie, comme un capital dont il ne faut pas abuser, parce qu'il y a de la lassitude et de l'exaspération», explique Mircea Sofonea. Reconfiner juste après Noël, c'est selon lui «avoir une semaine de confinement qui sera considérée comme telle par la population, mais en plein milieu des vacances, donc avec une efficacité moindre». 

«Je pense qu'on va vraiment savoir aux alentours du 10 janvier ce qu'il va falloir qu'on fasse», juge Karine Lacombe, alors que les lieux culturels, les bars et les restaurants sont fermés depuis le 30 octobre et n'entrevoient pas le bout du tunnel avant le courant du mois de janvier au mieux.


À Mayotte, après le cyclone Chido, fruits et légumes désertent les assiettes

Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
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  • Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien

Mtsangamouji, France: Bananes et maniocs à terre, c'est le garde-manger d'Abdou Abdillah qui s'est envolé le 14 décembre. Le cyclone Chido a ravagé sa petite parcelle située à Mtsangamouji, dans l'archipel français de Mayotte, ne lui laissant que des débris d'arbres et de plantes à déblayer.

"C'était pour nourrir mes enfants, ma mère", regrette le cultivateur de 58 ans en tronçonnant un cocotier tombé il y a un mois. Depuis Chido, les légumes et les fruits ont quitté son assiette. A la place, "on mange du riz et des frites", déplore-t-il.

La situation l'inquiète d'autant plus que le ramadan approche. Son début est prévu vers la fin du mois de février et il ne sait toujours pas ce que sa famille aura pour le foutari, le repas de rupture du jeûne.

Ousseni Aboubacar, qui cultive la parcelle voisine, partage la même inquiétude car la nourriture n'aura pas repoussé d'ici là. "Si nous avons de la pluie, il faudra attendre sept, huit mois", prévoit l'habitant de 54 ans.

Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien. Essentiellement vivrière, cette agriculture disséminée sur des milliers de petites parcelles familiales a été dévastée par le cyclone, qui a aussi ravagé de nombreuses habitations.

Sur une pente au bord d'un bidonville, Issouf Combo, 72 ans, porte des coups de chombo (machette) au sol. "Je replante du maïs", indique-t-il tout en mettant deux graines dans un trou.

Là où il y avait auparavant du manioc et des bananes, il n'y a plus que de la terre rouge semée de débris. Cette parcelle était la principale source de fruits et légumes de cet habitant de Mangajou.

Depuis Chido, Issouf Combo et sa famille font leurs courses au marché "mais ça coûte cher", précise son petit-fils de 17 ans, Nassem Madi.

- Prix en hausse -

Car sur les étals des marchés, les prix ont augmenté. Celui de Nini Irene, à Chirongui (sud), affiche le kilo d'oignons ou de clémentines à cinq euros, le kilo de pommes ou de poires à quatre: c'est un euro de plus qu'avant le cyclone.

La vendeuse de 27 ans, qui achète ses fruits et légumes à "des Africains" les faisant venir de l'extérieur de l'archipel, explique la hausse par la rareté nouvelle des cultures.

"On nous a donné des sacs de 20 kilos d'oignons. Avant Chido, c'était à 35 euros, et maintenant à 70 euros", explique-t-elle. Dans ses bacs, plus rien ne vient de Mayotte. Elle voit seulement de temps en temps des brèdes mafanes et des concombres locaux sur les stands de ses voisins.

Venu acheter des oignons, Archidine Velou arrive encore à trouver ce qu'il lui faut, sauf les bananes. "Nos aliments de base, c'est le manioc et les bananes, ça va être compliqué", dit l'homme de 32 ans en évoquant l'approche du ramadan, qui revient sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin, Rouchoudata Boina s'inquiète surtout de ne plus trouver de brèdes mafanes, une plante très populaire dans la région.

Celles qui avaient survécu à Chido ont été éprouvées par la tempête tropicale Dikeledi, la semaine dernière, dit-elle. "Comment je vais faire avec mes enfants ?", questionne cette mère d'une fratrie de cinq dont l'alimentation, faute d'argent, se base désormais sur les féculents: pâtes le matin, pain l'après-midi, riz le soir.

Prévoyant la pénurie, la préfecture de Mayotte a pris le 23 décembre un arrêté assouplissant les règles d'importation de végétaux.

"Il y a un besoin important d'approvisionner Mayotte en produits frais", justifie auprès de l'AFP Patrick Garcia, chef du service alimentation à la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF). L'arrêté a engendré le renouvellement automatique pour six mois des permis d'importation de fruits et légumes.


Après la non-censure du PS, le gouvernement confiant pour le budget

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
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  • Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget
  • "Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard

PARIS: Trêve hivernale pour François Bayrou ? Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget. Mais le PS réfute tout accord et martèle que la censure reste sur la table.

"Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard sur BFMTV-RMC, au lendemain du vote contre la censure du gouvernement d'une grande majorité du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Cette décision longuement mûrie par le PS "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget", a analysé le ministre. "Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue, que nous avons un accord", a détaillé Éric Lombard.

Bercy trop confiant ? La réponse n'a pas tardé: "Non, il n'y a évidemment aucun accord avec les socialistes sur le budget", a martelé sur X le chef des députés PS Boris Vallaud.

"Notre décision d'hier est une mise à l'épreuve de la négociation et consolide nos premières avancées. Le chemin est encore long jusqu'au budget, la censure est toujours sur la table", a-t-il ajouté.

La veille, dans l'hémicycle, le patron du PS Olivier Faure, qui a pris un risque en assumant la mue réformiste d'un parti allié avec La France insoumise depuis 2022, avait déjà prévenu que son parti restait "dans l'opposition", prêt à dégainer une motion de censure si les engagements n'étaient pas tenus.

Dans une interview à Libération, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a précisé la ligne: "Le chemin est encore long jusqu’au budget" et le gouvernement sera "à chaque instant sous surveillance".

- "Relancer l'économie" -

En plus de la non-suppression de 4.000 postes dans l'Éducation, et de l'abandon du passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires, les socialistes ont obtenu une négociation des partenaires sociaux sur la très controversée réforme des retraites de 2023.

Dans un cadre financier restreint, ils ont même arraché à la dernière minute l'engagement que le Parlement ait le dernier mot, même si l'accord trouvé entre les partenaires sociaux n'était que "partiel".

"Le fait qu'il y ait un budget qui soit en plus un budget où il n'y a pas de nouveaux impôts, va rassurer les entrepreneurs, va rassurer les chefs d'entreprise, va rassurer les artisans", d'autant plus que la BCE prévoit de poursuivre la baisse des taux, a souligné Eric Lombard.

Issu des rangs de la gauche, ce haut fonctionnaire est un ami personnel d'Olivier Faure. Et s'il a rencontré l'ensemble des groupes de gauche, sauf les Insoumis qui ont refusé, c'est bien avec les socialistes qu'il a été en contact permanent depuis dix jours.

Mais "si la copie finale n’est pas à la hauteur de nos attentes, qu’elle ne consacre pas plus de justice sociale, fiscale et écologique, affaiblit nos services publics (...) alors nous voterons contre ce budget sans état d’âme", a prévenu Pierre Jouvet.

- Examen au Sénat -

Dans le camp du Premier ministre, on se frotte tout de même les mains.

"Ça va apporter énormément aux socialistes dans leurs circonscriptions parce qu'ils ont quand même obtenu des trucs pour la gauche", veut croire un proche de François Bayrou.

Ne pas voter la censure donne "un signal très clair", assure un ministre et évite de laisser le gouvernement "de facto en tête à tête avec le RN".

Reste à savoir si l'examen du budget au Parlement ne fera pas hésiter un peu plus le PS.

En effet, la reprise du projet de loi de finances au Sénat depuis mercredi a fait grincer plus d'une voix à gauche. Le gouvernement, en quête d'économies, multiplie les coupes budgétaires de dernière minute, comme sur le budget des Sports, de la Culture ou sur l'aide publique au développement. Autant de coups de rabot rejetés par les sénateurs socialistes...

Sans compter que le gouvernement envisage, après l'examen au Sénat, de convoquer une commission mixte paritaire réunissant des élus des deux chambres pour forger un texte de compromis. Donc, en omettant la case Assemblée.


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.