PARIS: La 10e édition des Palestine Cinema Days aurait dû avoir lieu du 24 octobre au 1er novembre à Ramallah, Haïfa, Bethléem, Jérusalem et Gaza. Le 2 octobre, Filmlab, l’association qui organise le festival chaque année en octobre depuis 2014, annonçait le film d’ouverture, Goodbye Julia, de Mohamed Kordofani. Sa projection était prévue au Palais culturel de Ramallah. Le 10 octobre, Filmlab Palestine a décidé de reporter sine die sa 10e édition «au vu de l’actualité».
Mais, pour l’association, il fallait réagir, «à l’heure où de nombreux médias internationaux, réseaux sociaux et dirigeants mondiaux se livrent à la censure et déforment le récit de la Palestine, à l’heure où ceux-là mêmes contribuent à la déshumanisation des Palestiniens et la négation de leur souffrance continue».
Afin de poursuivre sa mission qui consiste à porter haut et fort la voix des Palestiniens, de créer des espaces où leur vécu et leurs histoires peuvent être vus et entendus, Filmlab Palestine et l’association Aflamuna (plate-forme de soutien au cinéma arabe depuis 1999) ont donc proposé à l'ensemble des acteurs de la société civile et aux organisations du monde entier d’accueillir symboliquement cet événement: ils organisent le 2 novembre 2023 à 20 heures (heure locale) la projection d’un film palestinien consacré à la Palestine, à choisir parmi les références d’un catalogue proposé à titre gracieux.
La date n’a pas été choisie au hasard. «À l’occasion de la commémoration de la désastreuse déclaration Balfour, le 2 novembre, et dans le but de faire entendre la voix des Palestiniens, nous organisons plus de quarante projections de films palestiniens à travers le monde», explique l’association Filmlab Palestine.
Plus de quatre-vingt-cinq lieux ont répondu à l’appel, prenant ainsi le relais des Palestine Cinema Days, qui devaient se tenir à Gaza et en Cisjordanie.
À Carthage, le CinéMadart accueillera la projection du long métrage de fiction Farha, de Darin J. Sallam. Il reversera la recette au Croissant-Rouge tunisien.
Ghost Hunting, réalisé par Raed Andoni, sera projeté à l’Ardi Concept Store, à Paris, à la Cinémathèque de Tanger, à celle d’Alger, au Rainbow Cinema d’Amman ou encore au Wolf Kino de Berlin.
À Bogota, en Colombie, à Bonao, en République dominicaine, au Caire, à Dearborn, aux États-Unis, à Dubaï, ainsi que dans de nombreuses autres villes dans le monde, le public pourra découvrir Gaza Surf Club, de Mickey Yamine et Philip Gnadt.
Une carte en ligne recense l’ensemble des projections organisées dans le monde entier, de Beyrouth à Vancouver, en passant par Alexandrie, Amman, Bombay, Athènes, Oslo ou Madrid (ici).