Vote à l'ONU pour une trêve humanitaire: «Il y a encore de la bonté dans ce monde», déclare l'envoyé de la Palestine

L'Assemblée générale des Nations Unies a appelé vendredi à une trêve humanitaire immédiate entre Israël et les militants palestiniens du Hamas. (Capture d'écran/UNTV)
L'Assemblée générale des Nations Unies a appelé vendredi à une trêve humanitaire immédiate entre Israël et les militants palestiniens du Hamas. (Capture d'écran/UNTV)
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Publié le Samedi 28 octobre 2023

Vote à l'ONU pour une trêve humanitaire: «Il y a encore de la bonté dans ce monde», déclare l'envoyé de la Palestine

  • Après quatre échecs en dix jours du Conseil de sécurité à agir, l'Assemblée générale a pris le relais sur ce dossier qui a mis en lumière des divisions, notamment chez les Occidentaux
  • La résolution non contraignante, qui «demande une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue, menant à la cessation des hostilités», a recueilli à New York sous les applaudissements 120 votes

NATIONS UNIES: L'Assemblée générale de l'ONU a réclamé vendredi à une large majorité une "trêve humanitaire immédiate", au 21e jour de la guerre entre le Hamas et Israël, qui a fustigé une "infamie" au moment où son armée a annoncé "étendre" ses opérations terrestres à Gaza.

Après quatre échecs en dix jours du Conseil de sécurité à agir, l'Assemblée générale a pris le relais sur ce dossier qui a mis en lumière des divisions, notamment chez les Occidentaux.

"Alors que nous sommes témoins d'une invasion terrestre d'Israël au moment où nous parlons, et en l'absence d'action déterminée du Conseil de sécurité, (la résolution) a un objectif simple mais vital, en ligne avec la raison d'être des Nations unies: la paix", a déclaré l'ambassadeur jordanien Mahmoud Daifallah Hmoud, dont le pays a élaboré le texte au nom du groupe de 22 pays arabes.

Riyad Mansour, l'observateur permanent de la Palestine auprès des Nations unies, a remercié les 120 pays qui ont voté en faveur de la résolution, déclarant aux journalistes qu'"il y a encore de la bonté dans ce monde et nous n'oublierons jamais votre position d'aujourd'hui".

La résolution non contraignante, qui "demande une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue, menant à la cessation des hostilités", a recueilli à New York sous les applaudissements 120 votes pour, 14 contre (dont Israël et les Etats-Unis), et 45 abstentions, sur les 193 membres de l'ONU.

L'ambassadeur palestinien Riyad Mansour a laissé éclater sa joie, remerciant l'Assemblée générale de son "courage" d'avoir dit "ça suffit, cette guerre doit cesser, le carnage contre notre peuple doit cesser".

Saluant également la résolution, le Hamas a réclamé dans un communiqué "sa mise en oeuvre immédiate afin de permettre de fournir carburant et aide humanitaire aux civils".

La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza.

En représailles, l'armée israélienne bombarde depuis sans relâche le territoire contrôlé par le Hamas où s'entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens. Et elle a annoncé vendredi soir y "étendre" ses opérations terrestres.

La résolution adoptée vendredi est largement centrée sur la situation humanitaire à Gaza, demandant notamment la fourniture "immédiate" d'eau, nourriture, carburant, électricité, et l'accès "sans entrave" de l'aide.

L'Assemblée générale condamne également "tous les actes de violence dirigés contre des civils palestiniens et israéliens, notamment tous les actes de terrorisme et les attaques sans discernement", et se dit "vivement préoccupée par la dernière escalade de la violence depuis l'attaque du 7 octobre", mais sans mentionner le Hamas.

«Autorité morale»

"Honte à vous!", a lancé l'ambassadeur israélien à l'ONU Gilad Erdan, qualifiant cette résolution d'"infamie".

"C'est un jour sombre pour l'ONU et pour l'humanité", a-t-il ajouté, promettant qu'Israël continuerait à utiliser "tous les moyens" à sa disposition pour "débarrasser le monde du mal que représente le Hamas".

Les Etats-Unis, qui avaient aussi dénoncé l'absence des mots "Hamas" et "otages" dans le texte, ont sans surprise voté contre. Le Royaume-Uni s'est abstenu.

Un amendement canadien voulant condamner "catégoriquement les attaques terroristes du Hamas" du 7 octobre et demander la "libération immédiate et inconditionnelle" des otages a été rejeté, recueillant malgré tout 88 voix pour, 55 contre et 23 abstentions (deux-tiers des voix exprimées étaient nécessaires pour passer).

La France, reconnaissant que "certains éléments essentiels manquent dans le texte", a malgré cela soutenu la résolution jordanienne. "Car rien ne saurait justifier les souffrances des civils", a insisté l'ambassadeur français Nicolas de Rivière.

Mais si la France, l'Espagne, ou la Belgique ont voté pour le texte, l'Allemagne, l'Italie et la Finlande se sont abstenues, tandis que l'Autriche, la République tchèque et la Hongrie ont voté contre. "Une catastrophe pour les efforts de l'UE de projeter une position commune à l'ONU", a commenté Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

De manière plus générale, "le fait que le vote intervienne juste au moment où Israël promet d'accroitre ses opérations au sol donne à l'ONU une image d'impuissance", a-t-il ajouté.

Reste à savoir maintenant si le Conseil de sécurité arrivera à reprendre la main et à se mettre enfin d'accord.

"Nous allons utiliser l'autorité morale de l'Assemblée générale et travailler au Conseil de sécurité sur une proposition (des 10 membres non permanents) pour tenter de sortir de l'impasse", a assuré l'ambassadrice des Emirats arabes unis Lana Zaki Nusseibeh.

Selon les autorités israéliennes, plus de 1.400 personnes, en majorité des civils, ont été tuées en Israël lors de l'attaque des commandos du Hamas, qui ont enlevé 229 otages, israéliens, binationaux ou étrangers. Quatre femmes ont été relâchées à ce jour.

Selon le Hamas, 7.326 personnes, en majorité des civils, ont été tuées par les bombardements sur Gaza depuis trois semaines, et près de 19.000 ont été blessées.


Gaza: le ministre de la Défense israélien annonce la saisie de «larges zones» pour créer des zones de sécurité

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
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  • Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès
  • "N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé mercredi l'extension de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza pour s'emparer de "larges zones" en vue de créer des zones de sécurité, appelant par ailleurs les Gazaouis à renverser le Hamas.

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"J'appelle les habitants de Gaza à agir maintenant pour chasser le Hamas et rendre tous les otages", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès.

"N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi.

Israël a repris ses bombardements intensifs sur Gaza le 18 mars, puis lancé une nouvelle offensive terrestre, mettant fin à un cessez-le-feu de près de deux mois avec le Hamas.

Depuis la reprise des combats, 1.042 personnes ont été tuées, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, portant le bilan total à 50.399 morts depuis la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours retenues, à Gaza dont 34 sont décédées selon l'armée.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.