Trois gendarmes tués, un quatrième blessé par un forcené dans le Puy-de-Dôme

L'homme, âgé de 48 ans, «a été retrouvé mort dans son véhicule, a priori un suicide», a indiqué l'entourage du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin (Photo, AFP)
L'homme, âgé de 48 ans, «a été retrouvé mort dans son véhicule, a priori un suicide», a indiqué l'entourage du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 23 décembre 2020

Trois gendarmes tués, un quatrième blessé par un forcené dans le Puy-de-Dôme

  • L'homme a finalement été «retrouvé mort», a indiqué en milieu de matinée le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, sans préciser les circonstance de la mort du suspect
  • Le président Emmanuel Macron a rendu hommage aux trois gendarmes tués. «Nos héros», a-t-il dit 

SAINT-JUST: Trois gendarmes ont été tués et un quatrième blessé par un forcené dans la nuit de mardi à mercredi à Saint-Just (Puy-de Dôme) alors qu'ils intervenaient pour porter secours à une femme menacée par son compagnon, lui-même retrouvé mort en début de matinée près de son véhicule.  

Hors terrorisme, « c'est l'un des évènements les plus tragiques » de l'histoire de la gendarmerie, a rappelé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, venu sur place apporter son soutien aux camarades des victimes, à leurs veuves et aux quatre enfants désormais orphelins de père. 

Les militaires, qui appartenaient à la compagnie d’Ambert, ont été blessés mortellement par arme à feu alors qu’ils tentaient de secourir cette femme réfugiée sur le toit d’une maison, dans le hameau isolé du Cros.  

« C'est elle-même qui a appelé les secours pour dire qu'elle était menacée » par son compagnon, a précisé sur BFMTV la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa, ajoutant qu'il y aurait eu des « antécédents de violence » de la part de l'auteur. L'intervention des secours a permis de la mettre en sécurité, ainsi que son enfant. 

Les victimes sont le brigadier Arno Mavel (21 ans), le lieutenant Cyrille Morel (45 ans) et l'adjudant Rémi Dupuis (37 ans), a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. 

Quelque 300 militaires, dont un escadron de gendarmerie mobile, ainsi que des brigades cynophiles et un hélicoptère avaient été déployés dans la nuit pour tenter d'appréhender le suspect.  

L'homme de 48 ans a finalement été « retrouvé mort », a indiqué Gérald Darmanin, sans préciser les circonstance du décès du suspect. Le corps de Frédérik L. a été découvert à proximité de sa voiture, non loin de son domicile. A priori, il s'agirait d'un suicide, a-t-on ajouté dans l'entourage du ministre. 

« Lourdement armé »  

Devant la gendarmerie d'Ambert, où de premiers bouquets avaient été déposés, M. Darmanin s'est refusé à revenir « sur les circonstances particulièrement ignobles » de ce drame, après la saisine du procureur de la République. 

« Informé toute la nuit » par son ministre, le président Emmanuel Macron a rapidement rendu hommage aux trois gendarmes tués. « Nos héros », a-t-il dit. 

Le Premier ministre Jean Castex a également salué la mémoire des trois militaires, en soulignant que ce drame « endeuill(ait) le pays tout entier ». « Je partage la douleur de leurs proches et de leurs frères d'armes et les assure de mon indéfectible soutien", a-t-il ajouté. 

Le drame avait débuté peu après minuit, lorsque deux gendarmes, alertés pour des faits de violence sur conjoint, ont été visés par des tirs après avoir tenté de s’approcher de la maison où la femme menacée s’était réfugiée.  

Cette dernière est actuellement interrogée pour tenter de faire la lumière sur les faits. Le tireur serait connu pour des incidents liés à des problèmes de garde d’enfant.  

L'homme « était un tireur amateur ». « Il était lourdement armé et avait un fusil et deux pistolets chez lui », selon une source proche du dossier. 

L’un des militaires est décédé des suites de ses blessures tandis que le deuxième, blessé à la cuisse, a été transporté par les pompiers vers le centre hospitalier d’Ambert. 

Après ces premiers tirs, le forcené a mis le feu à sa maison.  

Des gendarmes présents aux abords de l’habitation et cherchant à savoir si les pompiers pouvaient s’engager pour éteindre l’incendie ont à leur tour été visés. L’homme, retranché chez lui, a alors fait deux nouveaux morts parmi les militaires, a confirmé le parquet de Clermont-Ferrand. 

Le GIGN mobilisé 

Les pompiers n'ont pu s'approcher des deux victimes qu'après plusieurs dizaines de minutes, le temps de sécuriser le périmètre. Appelé sur les lieux du drame, le Samu n’a rien pu faire pour les ranimer. 

Le GIGN est arrivé sur place vers 02H30, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Il a été renforcé par des éléments venus de Dijon. 

Le lieu du drame, situé dans une zone de moyenne montagne, est particulièrement isolé. Le village de Saint-Just ne compte que 157 habitants. 

Pour Thierry Chelle, restaurateur à Ambert, « ce n'est pas un fait divers, c'est une catastrophe ». « On vit un peu en autarcie dans notre vallée ici et on se connaît tous un peu ou du moins on se reconnaît". 

« On avait des relations privilégiées avec l'officier tué », qui, par ailleurs, « avait beaucoup d'activités dans le monde associatif », a relevé le maire d'Ambert Guy Gorbinet. 

Hors faits de terrorisme, les agressions à l'arme à feu contre des forces de l'ordre sont relativement rares en France.  

Il faut remonter à juin 2012 et le meurtre de deux femmes gendarmes à Collobrières (Var) lors d'une intervention pour un conflit de voisinage pour retrouver trace de la mort par arme à feu de gendarmes en intervention. 

En mai dernier, un forcené retranché chez lui à Saint-Christoly-Médoc (Gironde) avait tiré avec un fusil sur les gendarmes, blessant légèrement l'un d'entre eux.  

Depuis le début de l'année, onze policiers et gendarmes sont morts dans l'exercice de leurs fonctions, a rappelé M. Darmanin. 

Un nouveau point sera tenu à 17H00 par le procureur de la République au Palais de justice de Clermont Ferrand. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.