Entre meetings et tribunal, Donald Trump de retour à son procès civil à New York

L'ancien président américain Donald Trump quitte la salle d'audience de la Cour suprême de l'État au premier jour de son procès pour fraude civile, le 2 octobre 2023 à New York. (AFP)
L'ancien président américain Donald Trump quitte la salle d'audience de la Cour suprême de l'État au premier jour de son procès pour fraude civile, le 2 octobre 2023 à New York. (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 17 octobre 2023

Entre meetings et tribunal, Donald Trump de retour à son procès civil à New York

  • Dans ce procès civil, la procureure générale accuse le républicain et deux de ses enfants, Eric et Donald Jr, d'avoir surévalué de plusieurs milliards de dollars ses golfs, résidences et gratte-ciel new-yorkais dans les années 2010
  • Donald Trump, qui n'est pas obligé de comparaître et n'encourt pas de peine pénale, joue gros

NEW YORK: Un jour en meeting devant les casquettes rouges de ses partisans, le lendemain au tribunal: Donald Trump est revenu mardi assister à New York à son procès civil pour de vastes fraudes financières présumées, où il a renouvelé ses attaques contre la justice, malgré une liberté de parole limitée par ses juges.

"C'est un procès truqué", a affirmé l'ancien président des Etats-Unis devant les caméras juste avant d'entrer dans la salle d'audience.

Comme il l'avait fait aux premiers jours du procès, il s'est présenté en victime d'une machination judiciaire ourdie par les démocrates pour l'empêcher de reconquérir la Maison Blanche en 2024. "Tout cela vient de Washington", a-t-il lancé.

Donald Trump, qui, en raison de ses déclarations offensives et virulentes, a vu sa liberté de commenter ses affaires judiciaires limitée dans plusieurs dossiers, a dénoncé, comme à son habitude, la "chasse aux sorcières" que mènerait la procureure générale de l'Etat de New York Letitia James, à l'origine des poursuites. Elle "ne devrait pas être autorisée à être procureure générale", "elle est horrible", a-t-il ajouté.

Il a dénoncé l'interdiction formulée la veille par la juge de son procès fédéral à Washington pour ses tentatives présumées d'inverser les résultats de l'élection présidentielle de 2020, de tout commentaire public visant les procureurs, le personnel du tribunal et les témoins.

"Je suis candidat à une élection (présidentielle) et on m'empêche de m'exprimer", a-t-il déploré, alors que la décision ne limite pas ses commentaires politiques.

Empire économique 

Le milliardaire de 77 ans s'est ensuite assis entre ses avocats, pour écouter, au 12e jour du procès, le témoignage d'une des comptables de la Trump Organization, Donna Kidder, puis celui de Doug Larson, un ancien directeur de l'entreprise immobilière Cushman & Wakefield.

Dans ce procès civil, la procureure générale accuse le républicain et deux de ses enfants, Eric et Donald Jr, d'avoir surévalué de plusieurs milliards de dollars ses golfs, résidences et gratte-ciel new-yorkais dans les années 2010 pour obtenir des prêts plus avantageux auprès des banques, ce qu'il réfute.

"Nous avons construit une grande entreprise, beaucoup d'argent, beaucoup d'actifs formidables, et des propriétés immobilières parmi les plus belles du monde", a-t-il assuré.

Donald Trump, qui n'est pas obligé de comparaître et n'encourt pas de peine pénale, joue gros : le contrôle de son empire économique est en jeu, en plus de pénalités financières pouvant atteindre 250 millions de dollars.

Présent aux trois premiers jours d'audience, Donald Trump avait attaqué à plusieurs reprises et avec virulence Letitia James, "corrompue" et "raciste", le juge menant les débats Arthur Engoron, "un voyou", et jusqu'à la greffière dont il s'est moqué sur les réseaux sociaux, s'attirant une sèche réprimande et l'interdiction de tout commentaire sur l'équipe du magistrat.

Son audition devrait intervenir plus tard au cours du procès, prévu pour durer jusqu'à Noël.

Fraudes établies 

Le retour de M. Trump à son procès civil pouvait augurer d'un duel explosif avec son ancien avocat devenu ennemi juré, Michael Cohen. Mais le témoignage de ce dernier a été reporté pour raisons médicales.

Le milliardaire républicain devrait aussi être présent aux audiences mercredi et jeudi, après deux meetings lundi dans l'Iowa, comme un présage de sa campagne pour les primaires républicaines, dont il est le favori dans les sondages.

Au total, quatre procès au pénal attendent l'ancien président des Etats-Unis, dont le premier, sur ses tentatives d'inverser les résultats de 2020, doit s'ouvrir le 4 mars devant la justice fédérale à Washington, la veille d'une des plus grosses échéances des primaires républicaines, le "Super Tuesday", qui concerne une quinzaine d'Etats.

Avant même l'ouverture des débats, le juge Engoron a décidé que des fraudes répétées étaient établies et que les actifs de Donald Trump avaient été surévalués entre 812 millions et 2,2 milliards de dollars par an entre 2014 et 2021. Il a en conséquence pris des mesures de confiscation et de liquidation de sociétés qui pourraient aboutir au démantèlement de l'empire immobilier Trump. Mais leur application a été suspendue en appel.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.