Le discours de Trump s'envenime, faisant craindre une flambée de violence

Donald Trump, candidat républicain à la présidence des États-Unis en 2024, s'exprime lors d'un meeting de campagne au Kingswood Arts Center à Wolfeboro, dans le New Hampshire, le 9 octobre 2023. (AFP)
Donald Trump, candidat républicain à la présidence des États-Unis en 2024, s'exprime lors d'un meeting de campagne au Kingswood Arts Center à Wolfeboro, dans le New Hampshire, le 9 octobre 2023. (AFP)
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Publié le Mardi 10 octobre 2023

Le discours de Trump s'envenime, faisant craindre une flambée de violence

  • Ces derniers jours, le républicain a laissé entendre qu'un puissant général américain s'était rendu coupable de «trahison» et qu'en d'autres temps il aurait été exécuté
  • Les discours du candidat à la présidentielle, largement en tête des primaires républicaines, ne suscitent plus le même émoi

WASHINGTON: Donald Trump a depuis longtemps fait de son discours politiquement incorrect, volontiers provocateur, une marque de fabrique. Mais l'escalade rhétorique récente de l'ancien dirigeant, candidat à la présidentielle de 2024, fait craindre une flambée de violence aux Etats-Unis.

Ces derniers jours, le républicain a laissé entendre qu'un puissant général américain s'était rendu coupable de "trahison" et qu'en d'autres temps il aurait été exécuté. Puis il s'est moqué du mari d'une de ses grandes rivales politiques, victime d'une agression au marteau.

L'ancien président a ensuite provoqué la stupeur en déclarant à propos de la crise migratoire à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique: "C'est une chose très triste pour notre pays, ça empoisonne le sang de notre pays".

Jonathan Greenblatt, président de l'ADL, une importante association de lutte contre l'antisémitisme, a vu dans ces propos un écho à "la rhétorique utilisée par nombreuses personnes ayant des opinions vicieuses, anti-immigrés, racistes et antisémites, comme Hitler".

«Tirer dans les jambes»

Donald Trump a plus d'une fois tenu des propos violents, notamment lorsqu'il était président, suggérant, selon un livre de son ancien secrétaire à la Défense Mark Esper, qu'il faille "tirer dans les jambes" des protestataires lors des grandes manifestations anti-racistes de 2020.

Les images de ses sympathisants déchaînés dans le temple de la démocratie américaine le 6 janvier 2021, brandissant drapeaux Trump et drapeaux confédérés et laissant sur les murs des graffitis appelant à tuer les journalistes ont aussi laissé une trace indélébile sur son mandat.

Les remarques incendiaires de Donald Trump, inculpé quatre fois en six mois, choquaient autrefois les Etats-Unis, suscitant des journées entières de couverture médiatique.

Mais les discours du candidat à la présidentielle, largement en tête des primaires républicaines, ne suscitent plus le même émoi.

Réprimandé par un juge

Le septuagénaire a toutefois été réprimandé par un juge la semaine dernière, déplorant une publication "dégradante" de l'ancien président républicain qui s'en était pris un peu plus tôt sur son réseau Truth social à sa greffière.

Depuis l'ouverture de son procès, à chacune de ses arrivées dans la salle d'audience, ou lors des pauses, Donald Trump ne manque pas une occasion de dénoncer devant les caméras des journalistes "un simulacre" de justice, "un procès truqué" ou "frauduleux" et une "ingérence électorale" pour l'empêcher de revenir à la Maison Blanche en 2024.

Ou de qualifier de "raciste", "très corrompue" et "extrêmement incompétente" la procureure afro-américaine Letitia James.

Liz Cheney, Anthony Fauci

Plusieurs personnes prises à partie par Donald Trump -- du sénateur républicain Mitt Romney à l'ancien conseiller de la Maison Blanche sur la pandémie de Covid-19 Anthony Fauci -- ont indiqué avoir dû faire appel à une entreprise de sécurité privée après avoir reçu des menaces de la part de partisans de l'ancien président.

La républicaine Liz Cheney, répudiée par son parti pour avoir rejoint une commission parlementaire enquêtant sur Donald Trump, avait elle renoncé à faire campagne dans son Etat du Wyoming, en raison du nombre de menaces de mort qui lui étaient adressées. Avant de quitter la politique.

Lors des dernières élections, certains agents électoraux et élus ont aussi dit avoir constaté une hausse des menaces et intimidations.

"La rhétorique violente mène à des actions violentes", a averti Jonathan Greenblatt sur MSNBC. "C'est comme allumer une mèche et attendre que la bombe explose."


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.