PARIS: Clap de fin pour la 34e édition du Festival du film arabe de Fameck-Val de Fensch, organisé par l’UASF Cité sociale de Fameck et la Ligue de l’enseignement-Fédération des œuvres laïques de la Moselle. Au programme de ces dix jours, du 5 au 15 octobre 2023, plus de cent dix projections embrassant la production de pays comme le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Égypte, la Jordanie, la Syrie, la Palestine, l’Irak, le Liban, faisant du festival l’un des rendez-vous majeurs de la rentrée culturelle en région Grand Est. Cette année, les organisateurs ont souhaité inviter et mettre à l’honneur le Maroc, en témoignage de solidarité après le séisme qui a touché le pays.
Le palmarès de cette édition a été dévoilé lors de la cérémonie de remise des prix qui s’est déroulée le samedi 14 octobre.
Le jury du Grand Prix, présidé par le comédien Zinedine Soualem, entouré de Daniel Ziskind (producteur); Hélène Michel-Béchet (réalisatrice de documentaires) et Anne Gintzburger (autrice, grand reporter et productrice) a décerné le Grand Prix au film Indivision, de Leïla Kilani (Maroc, France, 2023).
Dans ce film, une famille se réunit à la Mansouria, le vieux domaine familial en indivision sur une colline de Tanger. L’opportunité de vendre une importante parcelle du domaine à un promoteur immobilier fera d’eux des millionnaires, mais la transaction s’avère plus compliquée que prévu.
Zinedine Soualem Président du Jury du Grand Prix
Né en 1957 à Thiers, Zinedine Soualem se destine très jeune à la comédie, en commençant sa carrière en tant que mime de rue. Durant ses études aux Beaux-Arts de Clermont-Ferrand, il fait ses premiers pas sur les planches dans des pièces telles que Les Paravents, de Jean Genet, mis en scène par Patrice Chéreau et il poursuit sa carrière théâtrale en jouant à plusieurs reprises sous la direction d’Ariane Mnouchkine. Ses premières apparitions à l’écran datent de 1983, dans La Bête noire, de Patrick Chaput, et Hanna K, de Costa-Gavras. Grâce à Cédric Klapisch qui lui confie de nombreux rôles notamment dans Riens du tout, Le Péril jeune, Chacun cherche son chat ou encore L’Auberge espagnole, il connaît le succès auprès du grand public. Le festival rend hommage à la carrière impressionnante, au théâtre comme au cinéma, d’un comédien populaire.
Le jury Presse, présidé par Nadia Meflah (journaliste, critique pour le site Bande à part, autrice, consultante cinéma et membre du Syndicat français de la critique de cinéma), entourée de Géraldine Carême (directrice de France Bleu Lorraine); Eithne O’Neill (critique de cinéma et autrice, membre du comité de rédaction de la revue Positif et du Syndicat français de la critique de cinéma); Margaux Bergey (journaliste à l’AFP et ancienne correspondante au Moyen-Orient) et Pierre Charpilloz (critique de cinéma, journaliste pour le magazine So Film et les émissions Viva Cinéma sur Ciné+ et Court-circuit sur Arte et membre du Syndicat français de la critique de cinéma) a primé le film Par-Delà les montagnes, de Mohamed ben Attia (Tunisie, France, Belgique, Arabie saoudite, Qatar, 2023).
Le film raconte l’histoire de Rafik qui, après avoir écopé de quatre ans de prison pour avoir saccagé son lieu de travail, n'a qu'une idée en tête; retrouver sa femme et son fils, les emmener loin pour leur montrer ce qu'il a découvert: son don de s'envoler. Devant l'incrédulité de sa femme et la résistance de sa belle-famille, Rafik fait irruption à l'école et kidnappe son fils. Pendant leur cavale, ils font la connaissance d'un berger et se réfugient dans une maison à la campagne. Là, tout s'emballe.
Le jury Jeunes, composé de lycéens, a primé le film Nezouh, de Soudade Kaadan (Syrie, Grande-Bretagne, France, 2023). Au cœur du conflit syrien, Zeina, 14 ans, et ses parents sont parmi les derniers à vivre encore dans leur quartier assiégé de Damas. Lorsqu'un missile fait un trou béant dans leur maison, Zeina découvre une fenêtre qui ouvre sur un monde de possibilités inimaginables. Elle aime dormir à la belle étoile et se lie d'amitié avec Amer, un voisin de son âge. Quand la violence des combats s’intensifie, Zeina et ses parents sont poussés à partir, mais son père est déterminé à rester dans leur maison. Il refuse d'être un réfugié. Face à une situation de vie ou de mort, Zeina et sa mère se trouvent contraintes de faire un choix crucial…
Le jury Documentaire, présidé par Dorothée-Myriam Kellou (journaliste d’investigation, réalisatrice, écrivaine et présidente du collectif des femmes réalisatrices Rawiyat), entourée de Philippe Creux (journaliste au Républicain Lorrain et animateur de ciné-débats); Fulvia Alberti (écrivaine, photographe, journaliste et réalisatrice de films documentaires), et Benoît Malherbe (responsable du Festival du film d’action sociale IRTS de Lorraine) a primé le film N’en parlons plus, de Cécile Khindria et Vittorio Moroni (France, Algérie, Italie, 2022).
Lorsque Sarah, 30 ans, devient mère, elle décide de briser l'omerta imposée par son père sur le passé de sa famille. Pendant la guerre d'Algérie, son grand-père a combattu aux côtés des Français contre l'indépendance de son peuple. Lorsque la France perd, toute la famille s'enfuit à Marseille. Mais au lieu d’être accueillis, ils sont enfermés dans un camp dans le Lot-et-Garonne pendant près de quinze ans. C’est là que le voyage de Sarah commence, dévoilant ce que la France a essayé de taire pendant des décennies.
Enfin, le prix du public est décerné à Animalia, de Sofia Alaoui (Maroc, France, 2023).
Itto, jeune Marocaine d’origine modeste, s’est adaptée à l’opulence de la famille de son mari, chez qui elle vit. Alors qu’elle se réjouissait d’une journée de tranquillité sans sa belle-famille, des événements surnaturels plongent le pays dans l’état d’urgence. Des phénomènes de plus en plus inquiétants suggèrent qu’une présence mystérieuse approche. Seule, elle peine à trouver de l'aide...