Entretien avec Mourad Goumiri, économiste
Liberté : Le gouvernement vient d’annoncer son intention d’introduire en Bourse deux des banques publiques. Au-delà de la question liée à la faisabilité de l’opération et aux préalables nécessaires à son succès, ne révèle-t-elle pas des fragilités au sein des banques publiques ?
Mourad Goumiri : Le problème des banques publiques est ancien et ne date pas d’aujourd’hui ; il se résume, d’une part, au management de ces dernières et, d’autre part, au portefeuille toxique de leurs livres essentiellement constitué par les entreprises publiques qu’elles financent.
Les banques publiques sont-elles autonomes vis-à-vis des entreprises publiques qu’elles sont obligées de financer ? Peuvent-elles appliquer les règles prudentielles imposées par la Banque d’Algérie pour assainir leurs comptes ? Les banques publiques ne sont pas fragiles par nature ; on les a fragilisées par les injonctions des autorités économiques qui édictent les règles à suivre en la matière.
La solution proposée par le propriétaire unique via leur privatisation directe ou par la Bourse est une fausse solution, car elle ne prend pas en charge le vrai problème qui se situe dans la performance des entreprises publiques et privées sur le marché algérien ou à l’export. Mises face à une concurrence déloyale, à travers la signature, par les pouvoirs publics, d’accords d’association multiples et iniques, les entreprises nationales sont condamnées à disparaître à court et moyen terme.
NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en Français se contente d’une publication très sommaire, revoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.