Quand les officiels avouent qu’en 15 ans d’application de l’Accord d’association avec l’Union européenne (UE), le partenaire européen a réussi à nous vendre l’équivalent de plus de 310 milliards de dollars de marchandises, alors que ce même partenaire a acheté pour quelque 15 milliards de dollars de produits algériens, hors hydrocarbures, on ne peut être qu’interpellé par ces chiffres outrageusement frappants.
Et il n’est pas nécessaire d’en ajouter d’autres pour comprendre que la zone de « prospérité partagée » censée se mettre en place dès 2017, en vertu dudit accord, conclu en 2002, au terme de 5 ans de « négociations » et entré en vigueur en 2005, était un leurre.
Le virage est raté et la convergence économique n’est toujours pas au rendez-vous. Pis encore, le démantèlement tarifaire mis en œuvre avec l’UE a, en 15 ans, fait perdre au Trésor public pas moins de 30 milliards de dollars de recettes. Ce grand sacrifice que personne n’a demandé à l’Algérie, le défunt Bakhti Belaib, ex-ministre du Commerce, en avait, de son vivant, fait allusion. C’était fin avril 2016, soit moins d’une année avant sa disparition (janvier 2017), lorsqu’interpellé, en marge d’un séminaire international dédié à la promotion des exportations hors hydrocarbures, tenue à Annaba, il nous avait déclaré, avec un long soupir d’exaspération : « Je ne connais pas un pays au monde qui accorde des facilités déconcertantes pour les commerçants étrangers, lesquels (commerçants) sont devenus des relais pour les exportations de leur pays d’origine.
Dans les deux engagements commerciaux, l’Accord d’association avec l’UE et l’adhésion à la Grande zone arabe de libre-échange (Gzale), des facilités inouïes sont offertes aux pays des deux ensembles régionaux pour placer leurs produits alors qu’on nous refuse la réciprocité. » Indignation que partage Youssef Benabdallah (université d’Alger) dans une précédente déclaration à notre rédaction : « Ce qui est grave et incompréhensible pour notre pays, c’est qu’il a accordé une baisse de tarification douanière excessivement importante qui a dépassé les 30%, alors que les pays asiatiques, en dépit de la solidité de leurs économies, ont maintenu une tarification à hauteur de 160%. »
NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en Français se contente d’une publication très sommaire, revoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.