SOULEIMANIYEH: Trois membres du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été tués vendredi dans une frappe de drone de l'"armée turque" dans le nord de l'Irak, ont annoncé les autorités du Kurdistan irakien.
La région autonome, frontalière de la Turquie, est le théâtre depuis dimanche d'une intensification des raids de drone contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan, le PKK turc, attaques que les autorités régionales attribuent à Ankara.
L'armée turque ne commente que rarement ses frappes en Irak, mais elle mène régulièrement des opérations militaires terrestres et aériennes contre les combattants kurdes turcs dans le nord du pays.
La Turquie et ses alliés occidentaux considèrent le PKK comme une organisation "terroriste".
Vendredi, "un drone de l'armée turque a pris pour cible un véhicule du PKK près de Nalparez", une localité de la province de Souleimaniyeh sur la route qui mène à la frontière avec l'Iran, ont indiqué les services antiterroristes du Kurdistan d'Irak dans un communiqué.
Un haut responsable tué
"Un haut responsable du PKK, un combattant et le conducteur ont été tués", ont-ils ajouté.
Ce bilan a été confirmé à l'AFP par Himen Ibrahim, le chef du district de Nalparez.
Il s'agit du quatrième bombardement au Kurdistan irakien à viser des membres du PKK depuis dimanche. Au total, six ont péri.
Ankara a installé depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK, qui dispose également de bases arrière dans cette région.
De son côté, le ministère turc de la Défense a annoncé jeudi que six soldats turcs avaient trouvé la mort lors d'affrontements avec le PKK dans le nord de l'Irak.
De longue date, Bagdad et Erbil, capitale du Kurdistan irakien, sont accusées de détourner le regard sur les bombardements turcs pour préserver l'alliance stratégique les unissant à la Turquie, partenaire commercial incontournable. Même si régulièrement des communiqués viennent condamner du bout des lèvres une violation de la souveraineté irakienne et les répercussions pour les civils.
Le 25 juillet, les services du Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, avaient évoqué une "visite à venir" en Irak du président turc, Recep Tayyip Erdogan, un déplacement dont la date exacte n'a pas été officiellement dévoilée.