Tunisie: le nouveau PM doit s'ouvrir aux «différentes composantes du pays »

Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) Noureddine Taboubi prononce un discours à Sfax le 5 août 2023. (Photo, AFP)
Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) Noureddine Taboubi prononce un discours à Sfax le 5 août 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 06 août 2023

Tunisie: le nouveau PM doit s'ouvrir aux «différentes composantes du pays »

  • Environ 250 partisans de l'UGTT, un syndicat ancré à gauche, qui compte près d'un million d'adhérents dans tout le pays, s'étaient réunis à Sfax pour commémorer la mort de militants en 1947
  • Kais Saied, élu démocratiquement en octobre 2019, s'est emparé de tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021, et gouverne depuis par décrets présidentiels. Il peut révoquer à tout moment son chef de gouvernement ou ses ministres

SFAX: Le nouveau Premier ministre tunisien Ahmed Hachani, nommé mardi par le président Kais Saied, doit s'ouvrir "aux différentes composantes" du pays, a estimé le chef de la principale centrale syndicale du pays UGTT, en marge d'un rassemblement samedi à Sfax (centre-est).

"L'essentiel ne consiste pas à changer les gens, mais plutôt à changer les stratégies et les politiques", a déclaré, à un correspondant de l'AFP, Noureddine Taboubi, à propos du limogeage de la cheffe de gouvernement Najla Bouden au bout d'un an et demi dans son poste.

Environ 250 partisans de l'UGTT, un syndicat ancré à gauche, qui compte près d'un million d'adhérents dans tout le pays, s'étaient réunis à Sfax pour commémorer la mort de militants en 1947, à l'époque du protectorat français en Tunisie.

Kais Saied, élu démocratiquement en octobre 2019, s'est emparé de tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021, et gouverne depuis par décrets présidentiels. Il peut révoquer à tout moment son chef de gouvernement ou ses ministres.

Il n'a pas donné d'explications à l'éviction de Mme Bouden et a nommé, à sa place, M. Hachani, un ancien cadre de la Banque centrale de Tunisie, juriste de formation, qui a fréquenté la même faculté de droit que lui.

"Le nouveau Premier ministre aura-t-il des pouvoirs de décision et sera-t-il ouvert aux différentes composantes dans le pays pour pouvoir surmonter les difficultés et les défis du pays", s'est demandé M. Taboubi au micro de l'AFP.

M. Saied a fait réformer la Constitution tunisienne pour instaurer un système hyper-présidentialiste à la place du régime parlementaire en vigueur depuis la Révolution de 2011 qui a marqué l'avènement de la démocratie dans ce pays, berceau du Printemps arabe.

Même si l'UGTT se défend d'être une formation politique, elle dispose d'un poids important dans le paysage tunisien, pour avoir reçu avec trois autres organisations en 2015 le Prix Nobel de la Paix, récompensant leur rôle dans le "dialogue national" instauré pour sortir le pays d'une crise menaçant la transition démocratique.

Interrogé sur une nouvelle "Initiative de salut national" lancée en janvier par l'UGTT avec d'autres organisations de la société civile, M. Taboubi a assuré qu'elle "sera prête lorsque le peuple tunisien en aura besoin".

Les manifestants réunis autour de leur chef ont scandé des slogans critiquant le gouvernement tels que: "citoyen opprimé, la misère et la faim ont augmenté" ou encore  "où est le sucre, où est l'huile ?".

Ils faisaient référence aux pénuries dont souffre actuellement la Tunisie qui, étranglée par un endettement de 80% du PIB, est à court de liquidités pour se fournir en produits de base. Ceux-ci sont achetés par l'Etat avant d'être réinjectés à des prix subventionnés sur le marché.

Outre ces difficultés, la Tunisie est plongée dans une crise politique, aggravée par l'arrestation depuis février d'une vingtaine d'opposants au président Saied, dont Rached Ghannouchi, chef du parti islamo-conservateur Ennahdha, au cœur de la plupart des coalitions de la dernière décennie et bête noire de M. Saied.


Arabie saoudite-Norvège: réunion pour une approche coordonnée en faveur de la reconnaissance de la Palestine

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, copréside dimanche, à Bruxelles, une réunion pour une approche coordonnée en faveur de la reconnaissance de la Palestine. (Agence de presse saoudienne)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, copréside dimanche, à Bruxelles, une réunion pour une approche coordonnée en faveur de la reconnaissance de la Palestine. (Agence de presse saoudienne)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s’entretient dimanche, à Bruxelles, avec le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani. (Agence de presse saoudienne)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s’entretient dimanche, à Bruxelles, avec le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani. (Agence de presse saoudienne)
Al-Thani à Bruxelles dimanche. (Agence de presse saoudienne)
Al-Thani à Bruxelles dimanche. (Agence de presse saoudienne)
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  • La réunion a abordé la nécessité urgente de mettre fin à la guerre à Gaza et de prendre les mesures nécessaires pour mettre en œuvre une solution à deux États
  • La conférence a exprimé son soutien aux efforts visant à parvenir à un cessez-le-feu immédiat, à libérer les prisonniers et les otages et à faire face à la crise humanitaire catastrophique

RIYAD: L’Arabie saoudite et la Norvège ont organisé, dimanche, à Bruxelles, une réunion pour une approche coordonnée de la reconnaissance de la Palestine.

La réunion a abordé la nécessité urgente de mettre fin à la guerre à Gaza et de prendre les mesures nécessaires pour mettre en œuvre une solution à deux États, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Des ministres et représentants de l’Allemagne, de l’Algérie, de l’Autriche, de Bahreïn, de la Belgique, du Danemark, de l’Égypte, de l’Espagne, de l’Indonésie, de l’Irlande, de la Jordanie, de la Lettonie, du Portugal, du Qatar, de la Roumanie, de la Slovaquie, de la Slovénie, de la Palestine, de la Suède, de la Suisse, de la Turquie, des Émirats arabes unis, du Royaume-Uni et de l’Organisation de la coopération islamique y ont participé.

Cette réunion s’inscrit dans la continuité d’une précédente rencontre sur le même sujet, organisée à Riyad, le 29 avril, pour les ministres arabes et européens.

La conférence a exprimé son soutien aux efforts visant à parvenir à un cessez-le-feu immédiat, à libérer les prisonniers et les otages, à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza et à toutes les mesures et violations unilatérales illégales dans les territoires palestiniens occupés, notamment le contrôle du passage de Rafah, en plus de faire face à la crise humanitaire catastrophique.

Des mesures concrètes visant à établir un État palestinien dans le cadre de la solution à deux États et l’adoption d’une voie politique favorable à une solution durable au conflit israélo-palestinien faisaient également partie des sujets de discussion.

La réunion a mis en lumière l’importance de la reconnaissance de l’État palestinien par la communauté internationale afin d’adopter une approche globale vers une voie fiable et irréversible pour la mise en œuvre de la solution à deux États conformément au droit international et aux normes convenues, y compris les résolutions de l’ONU et l’Initiative de paix arabe.

Cela conduirait alors à une solution juste et durable qui respecte les droits du peuple palestinien et garantit la sécurité dans la région, ouvrant la voie à des relations normales entre les pays, affirme-t-on lors de la réunion.

La réunion intervient avant que la Norvège, l’Espagne et l’Irlande ne reconnaissent officiellement mardi un État palestinien – une décision en grande partie symbolique qui a exaspéré Israël.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Egyptien Sissi et d'autres dirigeants arabes en Chine cette semaine

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et les dirigeants des Emirats arabes unis, de Bahreïn et de Tunisie se rendront en Chine cette semaine. (AFP).
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et les dirigeants des Emirats arabes unis, de Bahreïn et de Tunisie se rendront en Chine cette semaine. (AFP).
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  • De mardi à dimanche, les dirigeants "effectueront des visites d'Etat en Chine et assisteront à la cérémonie d'ouverture de la 10e conférence ministérielle du Forum de coopération Chine-Etats arabes"
  • La délégation comprendra le roi de Bahreïn Hamad Ben Issa Al-Khalifa, le président tunisien Kais Saied et le président des Emirats arabes unis cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane

PEKIN: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et les dirigeants des Emirats arabes unis, de Bahreïn et de Tunisie se rendront en Chine cette semaine, a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères à Pékin.

De mardi à dimanche, les dirigeants "effectueront des visites d'Etat en Chine et assisteront à la cérémonie d'ouverture de la 10e conférence ministérielle du Forum de coopération Chine-Etats arabes", a déclaré une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying.

La délégation comprendra le roi de Bahreïn Hamad Ben Issa Al-Khalifa, le président tunisien Kais Saied et le président des Emirats arabes unis cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane.

Le président chinois Xi Jinping participera à ce Forum et y prononcera un discours jeudi, a indiqué lors d'une conférence de presse à Pékin le vice-Premier ministre Deng Li.

Par ailleurs, il "s'entretiendra avec les quatre chefs d'État afin d'échanger des points de vue sur les relations bilatérales et les questions régionales et internationales d'intérêt commun", a précisé M. Deng.

Le forum cherchera à approfondir "le consensus entre la Chine et les pays arabes", a-t-il souligné. Il sera présidé par le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi et son homologue mauritanien Mohamed Salem Ould Merzoug.

Une seule voix

L'objectif est aussi de "parler d'une seule voix entre la Chine et les pays arabes sur la question palestinienne", selon le vice-Premier ministre.

La Chine soutient depuis des décennies la cause palestinienne.

Pékin milite traditionnellement pour une solution basée sur le principe de deux Etats, alors que le processus de paix israélo-palestinien est au point mort depuis 2014.

Définie par les Etats-Unis comme une rivale, la Chine a renforcé ces dernières années ses relations commerciales et diplomatiques avec le Moyen-Orient, dont une grande partie est traditionnellement sous influence américaine.

Pékin a ainsi supervisé et facilité le spectaculaire rapprochement diplomatique l'an passé entre deux grandes puissances régionales, l'Iran et l'Arabie saoudite.

Lors d'une tournée au Moyen-Orient en janvier, Wang Yi avait rencontré le président Sissi au Caire et estimé que les relations entre les deux pays avaient atteint leur "meilleur niveau".

Médiatrice

La Chine cherche désormais à se positionner en tant que médiatrice dans le conflit entre le Hamas et Israël.

Le président chinois Xi Jinping a notamment appelé à une "conférence internationale de paix" pour résoudre le conflit.

En novembre, Pékin a accueilli une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, de l'Indonésie, de l'Egypte, de l'Arabie saoudite et de la Jordanie pour des pourparlers ayant pour objectif une "désescalade" du conflit israélo-palestinien actuel.

L'attaque sur le sol israélien de commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

L'attaque du 7 octobre dans le sud d'Israël a fait plus de 1 170 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens.

Les militants ont également pris 252 otages, dont 121 se trouvent toujours à Gaza, parmi lesquels 37 sont morts selon l'armée.

Ce jour-là, 252 personnes ont été emmenées comme otages dans le territoire palestinien.

Après une trêve en novembre ayant notamment permis la libération d'une centaine d'entre eux, 121 otages sont toujours retenus à Gaza, dont 37 sont morts, selon l'armée.

En réponse, l'armée israélienne a lancé une offensive tous azimuts dans le territoire palestinien, qui a fait au moins 35.984 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, mouvement classé terroriste par Israël, les Etats-Unis ou encore l'Union européenne.


Mort de journalistes à Gaza: nouvelle plainte de Reporters sans frontières

Reporters sans frontières (RSF) a déposé lundi une nouvelle plainte devant la Cour pénale internationale pour "crimes de guerre commis par Israël contre des journalistes", a annoncé l'organisation dans un communiqué. (AFP).
Reporters sans frontières (RSF) a déposé lundi une nouvelle plainte devant la Cour pénale internationale pour "crimes de guerre commis par Israël contre des journalistes", a annoncé l'organisation dans un communiqué. (AFP).
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  • RSF appelle le procureur de la Cour pénale internationale "à enquêter sur des crimes commis contre au moins neuf reporters palestiniens entre le 15 décembre 2023 et le 20 mai 2024"
  • Selon elle, plus de 100 journalistes de Gaza ont été "tués par l’armée israélienne"

LA HAYE: Reporters sans frontières (RSF) a déposé lundi une nouvelle plainte devant la Cour pénale internationale pour "crimes de guerre commis par Israël contre des journalistes", a annoncé l'organisation dans un communiqué.

RSF appelle le procureur de la Cour pénale internationale "à enquêter sur des crimes commis contre au moins neuf reporters palestiniens entre le 15 décembre 2023 et le 20 mai 2024".

Selon elle, plus de 100 journalistes de Gaza ont été "tués par l’armée israélienne".

Elle précise qu'il s'agit de sa troisième plainte sur la mort de journalistes à Gaza devant la CPI de La Haye, depuis celles des 31 octobre et du 22 décembre.

Sa plainte spécifique de lundi fait état de "huit cas supplémentaires de journalistes palestiniens et d'un reporter blessé", tous "dans l'exercice de leurs fonctions".

L'ONG affirme avoir "des motifs raisonnables de croire que certains de ces journalistes ont été victimes d’homicides intentionnels, les autres d'attaques intentionnelles contre des civils par l'armée israélienne".

Début janvier, le procureur de la CPI a déclaré que les crimes contre les journalistes étaient inclus dans son enquête sur des crimes de guerre à Gaza.

"Ceux qui tuent des journalistes s'attaquent au droit du public à l’information, encore plus vital en période de conflit", a commenté l'avocat de RSF, Antoine Bernard, dans le communiqué.

Selon le Comité pour la protection des journalistes, installé à New York, au moins 107 journalistes et employés de médias ont été tués durant la guerre à Gaza.

La plainte de RSF concerne notamment deux journalistes d'Al Jazeera, Hamza Dahdouh et Moustafa Thuraya, tués lors d'une frappe sur leur voiture dans le sud du territoire palestinien.

L'armée israélienne avait affirmé que "les deux pilotaient des drones qui présentaient une menace imminente pour les troupes israéliennes" et les avait décrits comme des "agents terroristes", des allégations rejetées par leur famille et leur employeur.

La guerre dans la bande de Gaza a débuté le 7 octobre après l'attaque sanglante sur le sol israélien de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, entraînant la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Ce jour-là, 252 personnes ont également été emmenées comme otages dans le territoire palestinien. Après une trêve en novembre ayant notamment permis la libération d'une centaine d'entre eux, 121 otages sont toujours retenus à Gaza, dont 37 sont morts, selon l'armée.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice dans le territoire palestinien.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé dimanche un nouveau bilan de 35.984 morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.