Tunisie: Kais Saied limoge Najla Bouden et nomme Ahmed Hachani Premier ministre

Le président tunisien Kais Saied présidant le Conseil de sécurité nationale le 30 mars 2022 au palais de Carthage (Photo, AFP).
Le président tunisien Kais Saied présidant le Conseil de sécurité nationale le 30 mars 2022 au palais de Carthage (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 02 août 2023

Tunisie: Kais Saied limoge Najla Bouden et nomme Ahmed Hachani Premier ministre

  • Le président tunisien Kais Saied a limogé mardi peu avant minuit, sans donner d'explications, la Première ministre Najla Bouden, remplacée par un ancien haut cadre de la Banque centrale
  • Aucune explication officielle n'a été donnée mais plusieurs médias locaux ont souligné le mécontentement du président Saied face à un certain nombre de pénuries

TUNIS: Le président tunisien Kais Saied a limogé mardi peu avant minuit, sans donner d'explications, la Première ministre Najla Bouden, remplacée par un ancien haut cadre de la Banque centrale, Ahmed Hachani, auquel il a demandé de "surmonter des défis colossaux".

Aucune explication officielle n'a été donnée mais plusieurs médias locaux ont souligné le mécontentement du président Saied face à un certain nombre de pénuries dans le pays, en particulier de pain dans les boulangeries subventionnées par l'Etat.

Kais Saïed a "mis fin aux fonctions" de la Première ministre Najla Bouden, qui avait été la première femme à diriger un gouvernement en Tunisie, selon un communiqué et une vidéo de la présidence tunisienne diffusées mardi peu avant minuit.

Le nouveau chef de gouvernement a été cadre à la Banque centrale, et étudié à la Faculté de droit de l'Université de Tunis où Kais Saied a enseigné le droit constitutionnel, a indiqué l'intéressé sur Facebook.

M. Hachani, complètement inconnu du grand public, a immédiatement prêté serment devant le président Saied, selon la vidéo de la présidence.

A la fin de la cérémonie, M. Saied lui a souhaité "bonne chance dans cette responsabilité" prise "dans une conjoncture spécifique". Le président a souligné qu'"il y a des défis colossaux qu'on doit surmonter avec une volonté solide et forte, afin de protéger notre patrie, notre Etat et la paix sociale".

Ces derniers jours, plusieurs réunions ont eu lieu au sein du gouvernement et entre le président et des ministres autour de problèmes de pénuries de pain subventionné dans plusieurs régions. Selon des médias, M. Saied qui a récemment dit que "le pain est une ligne rouge pour les Tunisiens", redoute une réédition des émeutes du pain qui firent 150 morts en 1984 sous Habib Bourguiba.

En Tunisie, depuis les années 70 face à une économie de bas salaires, l'Etat centralise l'achat d'un grand nombre de produits de base (farine, sucre, semoule, café, huile de cuisson) avant de les réinjecter sur le marché à des prix abordables.

Le pays affronte depuis des mois des pénuries sporadiques de ces produits, liées, selon les économistes, à l'exigence des fournisseurs d'être payés à l'avance, ce que la Tunisie a beaucoup de mal à faire.

Étranglée par les dettes

Le pays nord-africain, où le poids de la fonction publique est l'un des plus élevés au monde avec 680 000 fonctionnaires et une centaine d'entreprises publiques monopolistiques, est étranglé par une dette d'environ 80% du PIB et à la recherche d'aides étrangères.

Najla Bouden avait été nommée par M. Saied, le 11 octobre 2021, un peu plus de deux mois après que le président s'était octroyé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant son Premier ministre de l'époque et en gelant le Parlement.

Depuis ce coup de force, Kais Saied dirige le pays par décrets. La Constitution qu'il a faite modifier par référendum à l'été 2022 a fortement réduit les pouvoirs du Parlement au profit d'un système ultra-présidentialiste.

Une nouvelle assemblée des députés a pris ses fonctions au printemps 2023 après des élections législatives, fin 2022, boycottées par les partis d'opposition et boudées par les électeurs avec un taux de participation d'environ 10%.

A plusieurs reprises ces derniers mois, le président a ordonné le limogeage de divers ministres, dont le ministre des Affaires étrangères, sans jamais donner de motifs.

Depuis février dernier, une vingtaine d'opposants et personnalités ont été emprisonnés dans le cadre d'une vague d'arrestations qui a touché aussi Rached Ghannouchi, chef du parti islamo-conservateur Ennahdha, la bête noire de M. Saied.

Ils sont "accusés de complot contre la sûreté de l'Etat" et M. Saied les a qualifiés de "terroristes". Des ONG dont Amnesty International ont dénoncé "une chasse aux sorcières motivée par des considérations politiques".

Ennahdha a dominé les coalitions des dix années qui ont suivi la révolution démocratique de 2011, ayant abouti à la chute du dictateur Zine El Abidine Ben Ali et donné le coup d'envoi des Printemps arabes dans toute la région.

La crise politique que traverse la Tunisie depuis deux ans se double de graves difficultés économiques avec une croissance poussive (environ 2%), un taux de pauvreté en hausse (4 millions de Tunisiens sur 12 millions d'habitants) et un chômage très élevé (15%).


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.