PARIS : La secrétaire française d'Etat chargée de l'Europe a critiqué jeudi les propos tenus la veille par le commissaire européen à la Justice sur le maintien de l'ordre en France, soulignant que ce domaine ne relevait pas des prérogatives européennes.
Interrogé mercredi sur la radio La Première (RTBF) sur les violences urbaines survenues en France depuis la mort le 27 juin d'un jeune de 17 ans tué par un policier lors d'un contrôle routier, Didier Reynders a prôné "une réflexion" sur l'organisation du maintien de l'ordre.
"Je suis très étonnée parce le maintien de l'ordre ne fait pas partie des prérogatives européennes", a réagi Laurence Boone sur RFI, estimant qu'il avait eu tort de sortir de son domaine de compétence.
Elle a noté que Didier Reynders avait par ailleurs publié mercredi un rapport, "comme il le fait tous les ans, sur l'état de droit dans les pays de l'union". Et, souligne-t-elle, "il note des progrès de la France", qui a notamment renforcé les effectifs de la justice.
Face à cette situation "dramatique" qui n'est "pas unique à la France, le temps est à essayer d'apaiser" et "non aux petits commentaires venant de personne qui n'ont pas de compétences pour dire ça", a-t-elle également déclaré.
Elle a indiqué que le gouvernement allait "tirer des conclusions" à partir de ces événements pour sa politique publique mais qu'il fallait analyser la situation "dans le calme" et s'interroger collectivement en Europe, face à un phénomène qui n'est pas spécifique à la France.
"En 2011, au Royaume Uni, un an avant les JO, il y avait eu la même chose", a-t-elle dit, soulignant que des événements semblables sont également survenus au Danemark et en Suède.
De plus, elle a insisté sur le fait que l'acte d'une personne ne reflétait pas l'ensemble d'une profession.
"La justice fera son travail mais on ne peut pas dire qu'il y a du racisme systémique dans la police" française, a-t-elle dit.
Enfin, elle a souligné que les événements ne décourageaient pas les touristes de venir en France.
"Oui, il y a eu une séquence gilets jaunes, une séquence retraite" mais "il n'y a pas de problème sécuritaire en France", a-t-elle assuré.