Emeutes: pour Macron, «la première réponse, c'est l'ordre, le calme et la concorde»

Le président français Emmanuel Macron (C) salue les représentants locaux lors d'une visite à Pau, dans le sud-ouest de la France, le 6 juillet 2023. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) salue les représentants locaux lors d'une visite à Pau, dans le sud-ouest de la France, le 6 juillet 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 06 juillet 2023

Emeutes: pour Macron, «la première réponse, c'est l'ordre, le calme et la concorde»

  • «Nous avons tous vécu un moment important dans la vie de la nation, donc on va continuer de travailler. D'abord la première réponse, c'est l'ordre et le calme, la concorde», a déclaré Emmanuel Macron
  • Selon son entourage, ces échanges seront dans «le prolongement» de ceux de mardi avec quelque 300 maires réunis l'Elysée

PAU: La président Emmanuel Macron a souligné jeudi que "la première réponse, c'est l'ordre, le calme et la concorde", après le "moment important dans la vie de la nation" qu'ont constitué les émeutes consécutives au décès du jeune Nahel à Nanterre.

"Nous avons tous vécu un moment important dans la vie de la nation, donc on va continuer de travailler. D'abord la première réponse, c'est l'ordre et le calme, la concorde et ensuite c'est de travailler sur les causes profondes", a déclaré le chef de l'Etat à Pau où il rencontre les élus, dont le maire François Bayrou qui est un de ses principaux alliés.

Selon son entourage, ces échanges seront dans "le prolongement" de ceux de mardi avec quelque 300 maires réunis l'Elysée au sujet des réponses à apporter après les émeutes qui ont embrasé la France la semaine dernière.

Le président ira ensuite dans les Hautes-Pyrénées à l'occasion de la sixième étape du Tour de France, entre Tarbes et Cauterets-Cambasque, et ses deux cols légendaires de la Grande Boucle cycliste: le Tourmalet et l'Aspin.

Plainte après le décrochage d'un portrait de Macron à Quimper

La mairie de Quimper a porté plainte et le préfet du Finistère a condamné avec "la plus grande fermeté" jeudi le décrochage d'un portrait officiel d'Emmanuel Macron dans la salle des mariages de l'hôtel de ville.

Intervenu en fin de semaine dernière, ce décrochage révélé par Le Télégramme avait été constaté samedi par les services de la mairie, lors de la célébration des mariages. Un nouveau portrait a été installé et une plainte déposée lundi, a indiqué la mairie à l'AFP jeudi.

Mercredi midi, un courriel de revendication anonyme accompagné d'une photo a été adressé à plusieurs médias, dont l'AFP, revendiquant cet acte "mené à l'encontre de l'autoritarisme grandissant dont fait usage le gouvernement Macron".

"Nous considérons Emmanuel Macron et son gouvernement coupables de tuer notre démocratie et notre avenir, notre environnement pour des intérêts financiers. Nous en décrochons donc le portrait, comme un geste de contestation", est-il indiqué dans ce message.

"Cette revendication inacceptable porte en elle-même une atteinte grave aux principes démocratiques et républicains et doit être poursuivie avec sévérité", a estimé le préfet du Finistère jeudi dans un communiqué, condamnant "avec la plus grande fermeté le vol revendiqué du portrait du président de la République".

Plusieurs militants écologistes ont été poursuivis en justice ces dernières années pour avoir décroché des portraits de M. Macron, en vue de dénoncer son "inaction" face à l'urgence climatique.

Certains ont été condamnés à des amendes fermes ou avec sursis quand d'autres ont été relaxés, notamment au nom de la liberté d'expression.

"La nuit dernière l'a montré, on est revenu à peu près à une situation normale", s'est réjouie de son côté la Première ministre Elisabeth Borne, également en déplacement, à Lisieux (Calvados) dans le quartier de Hauteville, touché par les violences urbaines.

"On reste naturellement extrêmement vigilants en réduisant très progressivement nos dispositifs de sécurité", a-t-elle ajouté, se disant aussi "déterminée à ce qu'il n'y ait aucune impunité pour les auteurs de ces violences".

La cheffe du gouvernement a donné une instruction à tous les préfets de "trouver les bonnes procédures pour permettre que les équipements publics puissent rouvrir au plus vite".

"Comment expliquer ces violences? On a besoin de comprendre, de prendre le temps du diagnostic. Il ne faut pas se précipiter avec des clichés pour donner des fausses explications", a également mis en garde Mme Borne en préambule de sa rencontre avec les élus.

"Un tiers des villes qui ont été touchées par des violences n'ont pas de quartiers +politique de la ville+ et près de la moitié des quartiers +politique de la ville+ qui sont dans des opérations de renouvellement urbain importante, n'ont pas connu de violences", a-t-elle ainsi précisé.


La manifestation de soutien à Le Pen "n'est pas un coup de force", dit Bardella

La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
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  • « Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française.
  • « Cela nous semblait nécessaire que nous puissions nous exprimer directement aux Français.

STRASBOURG : La manifestation de soutien à Marine Le Pen prévue dimanche à Paris « n'est pas un coup de force », mais une mobilisation « pour la démocratie », a assuré mercredi Jordan Bardella, président du Rassemblement national, à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.

« Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française. C'est une mobilisation en réalité, non pas contre, mais pour la démocratie française », a déclaré l'eurodéputé au sujet de ce rassemblement annoncé par le RN après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d'inéligibilité immédiate.

« Cela nous semblait nécessaire (...) que nous puissions nous exprimer directement aux Français par l'intermédiaire de ces discours qui seront prononcés dimanche avec l'ensemble de nos cadres, de nos parlementaires et de nos militants », a-t-il ajouté.

Cette condamnation, que le RN qualifie de « scandale démocratique », compromet grandement ses chances de concourir une quatrième fois à la fonction suprême en 2027.

Pour Jordan Bardella, cela ne change « absolument rien » à sa relation avec Marine Le Pen, « si ce n'est qu'elle est peut-être encore plus forte qu'elle ne l'a été par le passé ».

« Je suis à ses côtés, je vais continuer à l'être (...) Nous allons évidemment mener le combat », a assuré l'eurodéputé qui faisait son retour au Parlement européen après avoir manqué les deux premiers jours de la session.

Il a qualifié de « bonne nouvelle » l'annonce de la justice qu'une décision en appel devrait être rendue « à l'été 2026 », donc bien avant la présidentielle.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».