PARIS: Le gouvernement lance un second plan quinquennal pour le "Logement d'abord" avec une enveloppe doublée à 500 millions d'euros, afin d'octroyer directement un logement pérenne aux personnes mal logées, a annoncé lundi le ministre délégué à la Ville et au logement Olivier Klein.
Lors de son discours de présentation des résultats du volet logement du Conseil national de la refondation (CNR), la Première ministre Elisabeth Borne avait déjà annoncé une rallonge de 160 millions d'euros pour le dispositif.
Dans une interview lundi au quotidien La Croix, Olivier Klein a annoncé que ce second plan s'élèvera à "un demi-milliard" d'euros, soit le double des 250 millions consacrés entre 2017 et 2022.
"Notre objectif, c'est de financer, en plus de ce qui a déjà été fait, 100.000 logements très sociaux en cinq ans, 10.000 places en pensions de famille et 30.000 en intermédiation locative", a-t-il déclaré, ambitionnant de sortir "plus de 800.000 personnes de la rue en dix ans".
Le précédent plan a déjà permis à "440 000 personnes de quitter la rue pour accéder à un logement", soit un rythme "multiplié par trois par rapport à la période précédente", selon Olivier Klein, pour qui il s'agit d'une "petite révolution".
"Jusqu'ici, les gens passaient de la rue à l'hébergement d'urgence, puis de l'hébergement d'urgence à une solution d'insertion mais parfois aussi retournaient dans la rue", a-t-il fait valoir.
Le plan "Logement d'abord" vise lui à favoriser le passage direct de la rue au logement durable.
Depuis 2017, 42 000 places ont été créées en intermédiation locative, permettant à une personne d'être logée dans le privé grâce à une association qui prend le bail, a indiqué le ministre.
Quelque 7 200 places ont également été créées en pension de famille et 122 000 personnes sans domicile ont eu un logement dans le parc très social.
Dans un rapport paru en janvier 2021, la Cour des Comptes avait estimé que si les premiers résultats du plan "montrent une dynamique favorable, avec un accroissement des accès au logement", ils restent globalement "en-deçà des attentes et des objectifs chiffrés".
"L'objectif reste d'en finir avec le sans-abrisme, en particulier pour les familles. Mais si de nombreuses personnes quittent la rue (...), d'autres y arrivent (dans la rue, ndlr) notamment du fait de la situation économique et des flux migratoires", a répondu Olivier Klein.
Concernant l'hébergement d'urgence, "on a chaque soir 203 000 places ouvertes, contre 120 000 en 2017. C'est un niveau jamais atteint, encore plus fort qu'après le Covid", a-t-il affirmé.
Olivier Klein détaillera son plan mardi matin devant les acteurs de la solidarité.