Les Etats-Unis ont formellement demandé à réintégrer l'Unesco

La dette américaine auprès de l'Unesco, contractée entre 2011 et 2018, est aujourd'hui de 619 millions de dollars (AP).
La dette américaine auprès de l'Unesco, contractée entre 2011 et 2018, est aujourd'hui de 619 millions de dollars (AP).
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Publié le Lundi 12 juin 2023

Les Etats-Unis ont formellement demandé à réintégrer l'Unesco

  • L'acceptation du retour américain ne pourra se faire qu'après un vote à la majorité des autres Etats, attendu en juillet, conformément au règlement de l'Unesco
  • «Si l’Unesco va bien, elle ira mieux encore avec le retour des Etats-Unis», a lancé Mme Azoulay

PARIS: Les Etats-Unis, sous la houlette du président Joe Biden, ont officiellement demandé à réintégrer l'Unesco quittée sous Donald Trump, a annoncé lundi la directrice générale de l'agence onusienne, Audrey Azoulay, saluant "un acte fort".

"Je souhaite vous informer, au nom du département d'Etat, que les Etats-Unis ont l'honneur de proposer un plan pour leur retour dans l'Unesco", a écrit Richard Verma, un adjoint au secrétaire d'Etat, dans un courrier à Mme Azoulay, vu par l'AFP et lu lors d'une réunion de représentants des 193 pays membres à Paris, siège de l'organisation.

"Si l’Unesco va bien, elle ira mieux encore avec le retour des Etats-Unis", a lancé Mme Azoulay. "C'est un grand jour pour l'Unesco, pour le multilatéralisme", a-t-elle poursuivi.

L'acceptation du retour américain ne pourra se faire qu'après un vote à la majorité des autres Etats, attendu en juillet, conformément au règlement de l'Unesco.

A l'unisson de l'ambassadeur du Japon, qui s'est réjoui d'un "développement historique" car "le retour des Etats-Unis à l'Unesco est indispensable", plus de 40 pays ont soutenu la tenue d'un vote rapide sur le sujet et se sont montrés favorables à la réintégration américaine.

La Chine, via son ambassadeur auprès de l'Unesco Yang Jin, a indiqué qu'elle ne s'opposerait pas à ce retour. "La Chine est prête à travailler avec tous les États membres, y compris les États-Unis", a-t-il lancé, malgré les relations houleuses entre Pékin et Washington.

Cette décision américaine s'inscrit dans le contexte général de la rivalité de plus en plus forte entre les deux pays et alors que la Chine souhaite transformer l'ordre multilatéral international mis en place après la Deuxième guerre mondiale, dont l'Unesco est une émanation.

Sous la présidence de Donald Trump, les Etats-Unis avaient annoncé en octobre 2017 quitter l'Unesco dont ils avaient notamment dénoncé les "partis pris anti-israéliens persistants". Ce retrait, accompagné de celui d'Israël, était effectif depuis décembre 2018.

En mars, le secrétaire d'Etat Anthony Blinken avait toutefois estimé que l'absence américaine permettait à la Chine de peser davantage que les Etats-Unis sur les règles de l'intelligence artificielle (IA), quand l'Unesco a produit une recommandation sur l'éthique de l'IA dès 2021.

"Je crois vraiment que nous devrions revenir à l'Unesco, pas pour faire un cadeau à l'Unesco, mais parce que les choses qui se passent à l'Uneco ont de l'importance", avait-il déclaré devant un comité du Sénat américain.

"Ils travaillent sur les règles, normes et standards de l'intelligence artificielle. Nous voulons en être", avait-il ajouté.

Biden «impliqué»

Depuis 2011, et l'admission de la Palestine au sein de l'Unesco, les Etats-Unis, dirigés alors par Barack Obama, avaient stoppé tout financement à l'organisation onusienne pour la culture, l'éducation et les sciences, un énorme coup d'arrêt pour celle-ci, alors que les contributions américaines représentaient 22% de son budget.

La dette américaine auprès de l'Unesco, contractée entre 2011 et 2018, est aujourd'hui de 619 millions de dollars, soit davantage que le budget annuel de l'Unesco, évalué à 534 millions de dollars.

"L'argent frais américain va faire beaucoup de bien à l'Unesco", a estimé sous couvert de l'anonymat un diplomate de cette agence, se rappelant que l'interruption des cotisations de Washington "avait entraîné de grosses difficultés. On avait dû serrer les vis dans plein de fonctions".

Et ce diplomate de souligner "les relations assez extraordinaires" avec l'administration Biden, le président américain "et la Première dame" ayant selon lui été "impliqués" dans le retour à l'Unesco.

Les Etats-Unis ont indiqué avoir demandé au Congrès américain de décaisser 150 millions de dollars pour l'année fiscale 2024, un montant équivalent devant être déboursé les années suivantes "jusqu'à résorption de nos arriérés", selon le courrier signé par Richard Verma, remis jeudi à Audrey Azoulay par une délégation américaine, selon l'Unesco.

Les Etats-Unis avaient déjà quitté l'Unesco en 1984, sous Ronald Reagan, invoquant l'inutilité supposée et les débordements budgétaires de cette organisation qu'ils avaient ensuite réintégrée en octobre 2003.


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

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  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
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  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com