Istanbul: L'Université du Bosphore brave une interdiction de manifester

Des policiers turcs arrêtent un manifestant lors d'un rassemblement de soutien aux étudiants de l'Université de Bogazici qui protestaient contre la nomination de Melih Bulu, un loyaliste du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, comme nouveau recteur de l'université, à Istanbul le 4 février 2021 (Photo, AFP).
Des policiers turcs arrêtent un manifestant lors d'un rassemblement de soutien aux étudiants de l'Université de Bogazici qui protestaient contre la nomination de Melih Bulu, un loyaliste du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, comme nouveau recteur de l'université, à Istanbul le 4 février 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 03 juin 2023

Istanbul: L'Université du Bosphore brave une interdiction de manifester

  • A son 880ᵉ jour de protestation, l'Université du Bosphore à Istanbul, l'une des plus prestigieuses de Turquie, a bravé une interdiction de manifester
  • De nombreux policiers, présents aux abords de l'établissement dès le matin, ne sont cependant pas intervenus durant le rassemblement

ISTANBUL: A son 880ᵉ jour de protestation, l'Université du Bosphore à Istanbul, l'une des plus prestigieuses de Turquie, a bravé une interdiction de manifester pour poursuivre son rassemblement quotidien contre son recteur honnis, a constaté l'AFP.

Moins d'une semaine après la réélection de Recep Tayyip Erdogan et comme chaque jour de semaine depuis janvier 2021, les professeurs en toge, rejoints par certains de leurs étudiants, se sont réunis en silence à 12H15 tapantes.

Sur la pelouse de l'établissement, tournant symboliquement le dos au rectorat, certains arboraient des pancartes reprenant en anglais leur mot d'ordre depuis deux ans et cinq mois: "WeDoNotAcceptWeDoNotGiveUp":"Nous n'acceptons pas, nous ne renonçons pas".

En janvier 2021, un décret du président Recep Tayyip Erdogan, reconduit dimanche à la tête du pays et qui prêtera serment samedi, a installé un inconnu, Melih Bulu, à la tête de la "B ogaziçi".

Dans cette université qui dispense son enseignement en anglais et livre au pays une bonne partie de son élite, ce parachutage ne passe pas.

Poursuites judiciaires

Ce vendredi, interdiction avait été faite aux professeurs comme aux étudiants, via une circulaire, de manifester "sous peine de poursuites judiciaires et administratives".

"Dès l'élection, ils se manifestent" a indiqué le professeur associé Ahmet Ersoy à l'AFP. "Mais cela n'a pas d'importance, cette interdiction n'a aucun fondement légal", a-t-il estimé.

De nombreux policiers, présents aux abords de l'établissement dès le matin, ne sont cependant pas intervenus durant le rassemblement.

Mais toute visite, y compris à l'invitation des professeurs, ayant été interdite, en particulier à la presse, les contrevenants ont été privés d'accès ou reconduits à la sortie.

"Je ne sais pas comment notre veille continuera désormais", s'interroge le Pr Ersoy. "Si nécessaire, nous trouverons d'autres moyens: nous sommes confiants de nous tenir du bon côté de l'histoire".

"Surtout, maintenant que nous faisons cette veillée depuis plus de 2 ans en continu, les gens ont commencé à respecter notre résistance et je pense que c'est ce qui les dérange le plus", ajoute-t-il.

«Tu ne seras jamais notre recteur»

La mobilisation avait commencé dès la nomination de M. Bulu avec des manifestations d'étudiants clamant "Tu ne seras jamais notre recteur".

Elle s'inscrivait dans une série de nominations de recteurs aux qualifications contestées, suite au putsch manqué de juillet 2016 et à la reprise en main des établissements universitaires.

Bastion traditionnel d'une forte communauté d'étudiants de gauche, Bogaziçi a été régulièrement ciblée par le gouvernement AKP de M. Erdogan au pouvoir depuis vingt ans.

En 2018, plusieurs étudiants avaient été arrêtés pour avoir manifesté contre une opération militaire turque en Syrie: M. Erdogan les avait alors qualifiés de "traîtres" et de "terroristes".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.