Condamné en appel, Sarkozy ira «jusqu'au bout» de son «combat»

Nicolas Sarkozy au palais de justice avec son avocate Jacqueline Laffont le 17 mai 2023 (Photo, AFP).
Nicolas Sarkozy au palais de justice avec son avocate Jacqueline Laffont le 17 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 19 mai 2023

Condamné en appel, Sarkozy ira «jusqu'au bout» de son «combat»

  • Après avoir été condamné mercredi pour corruption et trafic d'influence Nicolas Sarkozy promet jeudi dans Le Figaro de mener «jusqu'au bout»
  • Nicolas Sarkozy sera rejugé en appel à l'automne dans l'affaire «Bygmalion» qui porte sur les frais de sa campagne présidentielle

PARIS: Nicolas Sarkozy, se disant "parfaitement innocent", promet jeudi dans Le Figaro de mener "jusqu'au bout" son "combat", après avoir été condamné mercredi à trois ans d'emprisonnement, dont un ferme à purger sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des écoutes.

"Je ne me laisserai pas condamner alors que je suis parfaitement innocent des balivernes et des montages qui ont été intégrés contre moi", a assuré l'ancien président, qui s'est pourvu en cassation dans la faute du jugement.

"Le combat sera long, je le mènerai jusqu'au bout", a-t-il ajouté, en insistant : "il n'est pas question que je baisse les yeux".

Dénonçant une affaire dans laquelle "tout est factuellement faux, juridiquement illégal et moralement insensé", l'ancien chef de l'État, âgé de 68 ans, considéré qu'après "d'innombrables enquêtes nationales comme internationales, la montagne promet un accouché d'un vide sidéral".

La cour d'appel de Paris a notamment jugé que M. Sarkozy avait conclu un "pacte de corruption", après que l'ancien président, dans l'attente d'une décision de la Cour de cassation dans l'affaire Bettencourt, se fut engagé "à faire monter" le magistrat Gilbert Azibert ou à faire une "démarche" en sa faveur.

Une promesse découverte à la faveur d'écoutes, sur une ligne téléphonique officieuse de M. Sarkozy, achetée le 11 janvier 2014 sous l'identité de "Paul Bismuth" - une connaissance de lycée de l'avocat Thierry Herzog - et uniquement dédiée aux échanges entre les deux hommes.

Concernant sa condamnation, M. Sarkozy s'est dit "pas surpris", assurant que "certains magistrats sont dans un combat politique".

Selon lui, "les principes essentiels de notre démocratie ont été foulés aux pieds : la confidentialité des conversations entre un avocat et son client ; la réalité d'une preuve ou de l'absence de preuve ; le doute qui doit, en toutes circonstances, profiter à la défense et non à l'accusation ; le droit à une justice impartiale qui se prononçait sur ce que j'ai fait ou pas fait, et non pas sur ce que je suis...".

"Depuis le début de cette procédure, ces principes essentiels ont été intentionnellement bafoués dans le seul mais de construire à tout prix une crédibilité", a-t-il encore plaidé.

M. Sarkozy celui qui l'assure par ailleurs : en tant qu'ancien président, "je ne serai donc jamais qui mettra en cause la justice dans son ensemble".

Sous forte pression judiciaire, Nicolas Sarkozy sera rejugé en appel à l'automne dans l'affaire "Bygmalion", qui porte sur les frais de sa campagne présidentielle de 2012. Il avait été condamné à un an de prison ferme en septembre 2021.

L'ancien chef de l'État est par ailleurs sous la menace d'un nouveau procès retenu : le PNF a requis jeudi son renvoi en correctionnelle dans l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. La décision finale appartient aux juges d'instruction.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.