PARIS : Emmanuel Macron a assuré vendredi que le gouvernement dira «de manière très claire ce qu'on sait et ce qu'on ne sait pas» sur les vaccins contre le Covid-19, lors d'une visite à l'hôpital Necker à Paris.
Alors qu'une bonne partie des Français sont méfiants sur les vaccins, plus que dans tous les pays de l'UE, le chef de l'Etat a tenu à réaffirmer que la campagne vaccinale qui démarrera en janvier «sera fondée sur l'expertise indépendante et la transparence» et non pas sur les seules informations des laboratoires pharmaceutiques.
La stratégie vaccinale française «repose sur la transparence», a souligné M. Macron. «Jamais nous ne dirons des choses pas scientifiquement portées, c'est pour ça qu'un expert référent (l'infectiologue Alain Fischer, NDLR) dira de manière très claire ce qu'on sait et ce qu'on ne sait pas».
Alain Fischer, le «M. Vaccin» chargé de coordonner la stratégie vaccinale du gouvernement, a été attaqué vendredi par plusieurs responsables politiques. «Avec monsieur Vaccin, professeur Tournesol du gouvernement, on est vacciné contre le vaccin!», a dénoncé l'eurodéputé du Rassemblement national Gilbert Collard.
L'ancienne ministre socialiste Ségolène Royal a qualifié Alain Fischer de «catastrophe» qu'il faudrait «vite changer».
Le Premier ministre Jean Castex, tout en appelant les Français à se faire vacciner, a rappelé jeudi que ceux des groupes Moderna et Pfizer, élaborés avec une technologie pionnière, devraient être les premiers à obtenir une autorisation européenne.
«Il y a beaucoup de choses encore qu'on ne sait pas sur le virus», a affirmé Emmanuel Macron, et on «ne sait pas tout évidemment sur les vaccins qui arrivent.»
Le chef de l'Etat a souligné que la stratégie vaccinale reposera sur les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS). «Il ne faut pas laisser penser que ce sont juste les laboratoires pharmaceutiques qui communiquent».
«Je suis très attaché à ce que l'information soit tenue par des organismes publics indépendants et décliné sous le contrôle d'une expertise et de sa transparence», a-t-il conclu.
«Notre grand risque est de voir arriver un nouvel obscurantisme, le complotisme en oeuvre, qui prend même au pays de pays de Pasteur et des Lumières», a-t-il commenté.
Environ 61% des Français n'ont pas l'intention de se faire vacciner contre le Covid-19, selon un sondage Ifop réalisé les 1er et 2 décembre pour Cnews et Sud Radio, publié jeudi.