Il fut un temps où la cuisine de rue était à la mode : pour manger une tête d’agneau grillée, il fallait aller du côté du Passage. Pour un « lablabi », ce bol de pois chiche savamment préparé et garni, il fallait se diriger vers Bab Jedid. Pour un « Kaftegi » royal, il faudrait qu’il soit comparable à celui que l’on confectionne à Kairouan. Et d’autres plats tunisiens qui ont leurs rois et qui titillent les babines des gourmets.
Ces plats, il faudrait le reconnaître, nous ne savons pas en faire une curiosité qui attire non pas seulement les gourmets tunisiens, mais aussi étrangers. Au Maroc, par exemple, le tajine a toute une mise en scène, un cérémonial, que l’on vient de loin pour voir et admirer et qui a acquis ses lettres de noblesse. Dans les pays asiatiques, on effectue le déplacement rien que pour déguster des plats qui vous marqueront toute votre vie.
Nous possédons sans aucun doute ce genre de préparations, mais nous ne savons pas les vendre et en faire des arguments de vente qui rappellent le pays. À part le couscous, bien entendu. Sous la poussée de la paresse et de la facilité, ce sont les fast-foods qui ont mis sous l’éteignoir tout ce monde, ces traditions qui demeurent repliées sur elles-mêmes et qui ont indéniablement besoin d’être mises en vedette. C’est aussi ça le tourisme !
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